SEVICES AU HAREM (Par Amanda)
Yasmine écarta la lourde toile et les hommes pénétrèrent sous la tente.
Allongée sur des peaux de chèvres, Isabelle regarda approcher les cavaliers
venus du désert, en compta six et ferma les yeux. Elle ne voulait pas voir
ce qu'ils allaient lui faire et grâce à l'écœurant breuvage que Yasmine lui
avait donné à boire, elle espérait qu'elle les sentirait à peine. Elle
devait penser à autre chose, s'échapper dans le rêve pour oublier les mains
qui s'insinuaient sous sa robe, froissaient le tissu pour dénuder ses seins
et ses fesses, les mains avides qui la pétrissaient sans douceur, écartaient
ses cuisses, les relevaient pour ouvrir son sexe épilé, huilé, parfumé au
jasmin pour le plaisir de ces hommes dont elle ne voulait pas non plus
entendre les souffles rauques, les grognements excités, les commentaires
qu'elle ne pouvait comprendre mais qu'elle savait triviaux, pleins de mépris
pour elle, la jeune pute blanche que l'émir Djamel al'Salen offrait à qui
voulait bien en jouir, la chienne blonde de l'émir !
Rêver à tout prix, pour oublier les doigts qui forçaient sa bouche,
écartaient ses lèvres pour ouvrir le chemin à un sexe trop gros, trop dur,
qui s'enfonçait trop loin dans sa gorge, allait et venait sur sa langue.
Rêver pour oublier les doigts qui pénétraient son ventre et ses reins, la
fouillaient avec v******e pour ouvrir eux aussi le chemin à deux sexes trop
gros, trop durs, qui la pénétraient doublement, en même temps, la
déchiraient en un va-et-vient saccadé, rivalisant de brutalité et de
bestialité. Rêver pour oublier le goût de ce sperme qui envahissait sa
bouche, coulait sur son menton, qui jaillissait dans son ventre et ses reins
avant de ruisseler entre ses fesses, le long de ses cuisses...
Tel celui d'un pantin désarticulé, le corps gracile et maintenant
complètement dénudé d'Isabelle se pliait et se courbait entre les mains des
hommes qui la violaient sans aucun ménagement, ensemble, ou l'un après
l'autre, ne lui laissant aucun répit. Les verges brunes, gorgées de sang,
énormes, ne sortaient d'un passage que pour en pénétrer un autre, écartant
démesurément sa bouche, son sexe, ses fesses, allant d'une ouverture à
l'autre, encore et encore, les verges luisantes du sperme déjà craché, mais
pourtant toujours si dures, raidies par un désir qui semblait ne jamais
pouvoir être assouvi. Et Isabelle gémissait doucement, heureusement
engourdie par la drogue de Yasmine. Elle subissait le viol des six hommes en
rêvant au soleil, pas celui du désert qui brûle et qui tue, non, Isabelle
rêvait au doux soleil de Côte d'Azur où elle était née, le soleil qui
brillait, joyeux, au-dessus de la ville de Nice, il y avait très longtemps,
avant qu'elle ne croise la route de Djamel al'Salen, le monstre, l'ignoble
individu qui la livrait aujourd'hui à ses Touaregs, à ces cavaliers furieux
qui jouissaient d'elle, en elle, sur elle, qui l'inondaient de sperme en
grognant leur plaisir. Et qui crachaient par terre avant de quitter sa tente
pour lui signifier leur mépris...
- Olivier ?
Isabelle avait appelé et ouvert les yeux en sentant la main qui caressait
son front. Mais c'était Yasmine qui se penchait sur elle, lui essuyait le
visage avec un linge humide, puis la lavait longuement, effaçait les
souillures de son corps meurtri. Yasmine qui la berçait et lui demandait de
lui raconter la France, pour la mille et unième fois. Parce que la petite
Berbère savait que c'était la seule histoire qui pouvait consoler Isabelle,
qui pouvait lui faire oublier l'horreur présente.
- Parle-moi d'Olivier, Isabelle. Dis-moi comment tu vivais là-bas, au bord
de la Méditerranée. Dis-moi comment c'est la mer...
Et Isabelle raconta la mer, les vagues dans lesquelles elle jouait avec
Olivier, son amoureux depuis le berceau. Son histoire, le début tout au
moins, était un véritable roman à l'eau de rose, un roman pour jeunes filles
sages et pures, presque un conte de fées. Olivier, fils des meilleurs amis
de ses parents, était entré dans la vie de Isabelle le jour de sa naissance.
Et il n'en était jamais sorti.
Agé de cinq ans lors de la venue au monde d'Isabelle, il en était tombé
éperdument amoureux dès l'instant où il l'avait vue. Elle aussi, quelques
années plus tard. Une merveilleuse histoire d'amour qui arrachait
aujourd'hui des larmes de sang à Isabelle. Olivier lui avait tout donné,
tout appris, et plus encore.
Quand elle avait eu neuf ans, il lui avait fait cadeau de son premier baiser
de femme, c'est à dire sur la bouche, avec la langue. Un peu plus tard,
lorsque ses seins avaient poussé, il lui avait fait découvrir les
délicieuses sensations qu'ils pouvaient lui procurer si on en caressait
délicatement les pointes avec la main ou la bouche. Enfant, elle avait
souvent joué avec lui dans sa chambre, ou dans la salle d'eau lorsqu'ils
prenaient leur bain ensemble, pour découvrir ce qui faisait d'elle une fille
et lui un garçon. Mais ce n'est que vers douze ans que la curiosité l'avait
poussé à prendre enfin dans ses doigts le pénis d'Olivier, et à le caresser
comme il lui montrait, pour qu'il devienne d'abord tout dur et tout raide,
puis jusqu'à ce que son plaisir gicle sur sa main en brèves saccades et dans
un long gémissement.
C'était lui encore, bien sûr, qui lui avait appris tous les mystères de son
sexe, "ta petite chatte à moi" comme il disait si gentiment. Il l'avait fait
jouir mille fois avec ses doigts ou sa langue avant de la déflorer en
tremblant. Elle avait alors quatorze ans. C'était un peu tôt, mais
puisqu'ils devaient se marier... Car il ne pouvait en être autrement,
c'était écrit, ils étaient faits l'un pour l'autre, ils s'aimaient depuis
toujours et s'aimeraient toujours !
Jusqu'au jour où, à son tour, Djamel al'Salen, était entré dans sa vie, mais
lui, pour la gâcher, pour la détruire, pour faire d'elle ce qu'elle était
aujourd'hui, une esclave, pire, une pute, la pute blanche, la chienne blonde
de l'émir ! Le roman rose était devenu roman noir, voire roman x.
- Ne pense pas à Djamel, murmura Yasmine. Oublie-le. Raconte-moi plutôt tes
souvenirs d'avant...
Mais Isabelle ne pouvait pas ne pas penser à l'émir, elle ne pouvait pas
oublier celui qui avait séduit et trompé tout le monde, y compris elle, puis
l'avait enlevée et contrainte. Séduite ? Oui, tout à fait, même si elle ne
voulait plus l'admettre. De même que ses parents, bien qu'elle ne veuille
pas plus l'admettre. Mais elle devait bien reconnaître que c'était eux, en
quelque sorte, qui l'avait poussé dans les bras de l'émir. Complètements
bluffés par le brillant personnage, ils avaient été flattés que celui-ci
s'intéresse à Isabelle. Evidemment, ils étaient persuadés que c'était en
tout bien tout honneur... Persuadés ? Oui, après tout, elle n'avait que
seize ans. De toute façon, quel que soit son âge, elle serait et resterait
toujours pour eux une enfant. Ils ignoraient bien sûr tout des aventures de
leur fille avec Olivier, enfin elle l'espérait, même si cela n'avait
désormais plus la moindre importance.
Pourtant, il suffisait d'observer Djamel al'Salen attentivement, pour
n'avoir très vite plus aucun doute de sa perversité. Isabelle s'en était
rendu compte à la seconde où son regard s'était posé sur elle, mais elle
l'avait nié. Ou accepté. Cela s'était passé sur le yacht de Djamel. La jeune
fille rapportait la magnifique collection de boites à musique du 18e siècle
qu'il avait confié au père d'Isabelle pour qu'il en restaure les délicats
mécanismes. Sa mère était un peu snob et elle avait insisté pour que sa
fille l'accompagne et rencontre l'émir. Plutôt timide, pas mondaine pour un
sou, la jeune fille avait commencé par refuser cette responsabilité et cet
honneur puis, poussée par la curiosité, elle avait fini par accepter. On n'a
pas tous les jours l'occasion de rencontrer un authentique émir, n'est ce
pas ?
Isabelle avait souri en voyant la Rolls blanche conduite par un chauffeur
qui devait la conduire, elle et sa mère, en sécurité jusqu'au port,
s'arrêter devant la bijouterie de ses parents. Elle trouvait cela un peu
ridicule. Bien sûr, la Rolls était magnifique, bien sûr, cela faisait très
classe ce chauffeur en livrée noire qui ouvrait sa portière en ôtant sa
casquette, mais c'était à la fois très intimidant et très embarrassant. Et
aussi très excitant. Quant à l'émir...
En grimpant la passerelle du yacht, Isabelle se préparait à rencontrer un
personnage en djellaba, coiffé du traditionnel Keffieh. Elle s'attendait à
tout sauf à ce play-boy en costume clair, sport, bon chic bon genre, Made in
England, qui s'inclina respectueusement devant sa mère, puis se tourna vers
elle... Le choc de sa vie ! Son sourire s'était figé face à celui, éclatant
dans son visage basané, de Djamel al'Salen. Ce type était fantastiquement
beau ! Quarante ans sans doute, à cause de quelques cheveux blancs qui
argentaient sa chevelure sombre, quelques rides sur le front, mais un port
de tête superbe, la noblesse et la fierté d'un seigneur du désert, et des
yeux comme Isabelle n'en avait jamais vu, noirs, vraiment noirs, très
brillants, des yeux qui la contemplait avec complaisance, paisiblement, sans
gêne aucune, qui s'attardaient sur son corps, longtemps, et le
déshabillaient... Et le troublaient. Malgré la chaleur, Isabelle avait senti
un frisson glacé courir le long de son échine. Le regard de l'émir était
sans équivoque, il appréciait les jambes longues et fines, les hanches et
les fesses moulés dans le jean étroit, les seins qui pointaient timidement,
nus sous le tee-shirt blanc. Le regard trahissait le désir du mâle. Mais
l'homme bien élevé avait fini par dire :
- Mademoiselle, vous ressemblez d'une façon étonnante à une jeune fille que
j'ai rencontrée hier, dans un musée de Florence, une jeune fille d'un autre
siècle qui avait, comme vous, de longs cheveux dorés, de cet or qui brille
aussi dans le vert de vos yeux... C'était une des Trois Grâces de
Botticelli. On ne vous a jamais dit que vous lui ressembliez ?
- Non, jamais...
Isabelle avait bafouillé, trop surprise et subjuguée pour parvenir à
dissimuler son trouble. Non seulement ce type était divinement beau, mais il
avait une voix absolument démente, très grave, très chaude. Et il disait des
choses... dingues ! Des mensonges certes, du baratin, mais du baratin de
haut vol. Et puis que pouvait-il dire d'autre en pareille occasion ?
Certainement pas avouer devant sa mère, qui ne se rendait compte de rien,
qu'il avait envie d'elle ! Car Isabelle avait reçu le message cinq sur cinq
et elle n'avait jamais été aussi sûre de son intuition féminine : l'émir
avait envie d'elle et elle était certaine que s'il avait pu, il se serait
jeté sur elle et lui aurait fait l'amour, sans préambules, sans même peut
être lui ôter son jean et sa petite culotte qu'il aurait simplement baissée.
Oui, il l'aurait très certainement violé s'il l'avait pu.
Alors, sans doute, aurait-elle du s'enfuir aussi vite que ses jambes le lui
auraient permis, se sauver avant qu'elle ne soit irrémédiablement prise au
piège. Au lieu de ça, elle avait rougi, de plaisir plutôt que de honte,
ravie d'être désirée par un homme de quarante ans, très riche, très beau,
dont elle devinait la perversité, certes, qui lui faisait peur et la
troublait en même temps, mais qui surtout l'attirait irrésistiblement.
L'attrait de l'inconnu...
Il était tel, cet attrait, que Isabelle avait accepté d'accompagner,
l'après-midi suivant, l'émir chez un antiquaire de Monte-Carlo, cela afin de
lui donner son avis sur un automate qu'il désirait acquérir. Il avait la
passion des automates. Isabelle aussi. Une bonne excuse pour dire oui et
surtout, pour que ses parents acceptent qu'elle accompagne seule l'émir. Et
elle était montée dans la belle Rolls blanche. Djamel al'Salen l'avait
complimenté sur sa tenue, une robe, blanche aussi, courte et légère, qu'elle
avait choisi parce qu'elle mettait en valeur sa silhouette gracile, sa peau
dorée. Olivier, qui avait déjeuné avec elle, s'était étonné :
- Tu fais bien des frais pour cet émir ! Quand je pense que je dois te
supplier pour que tu mettes autre chose que tes satanés jeans et
tee-shirts... Aurais-tu l'intention de me tromper ?
- Mais non ! Tu es dingue ! Je n'aime que toi, je n'aie envie que de toi.
J'ai mis une robe pour ne pas faire honte à l'émir, c'est tout. Te tromper,
cela ne me viendrait même pas à l'idée...
Isabelle ne mentait pas. Elle n'avait absolument pas envie de faire l'amour
avec un autre homme qu'Olivier. Elle était ravie de plaire à l'émir mais
sans aucune arrière-pensée. C'était lui qui avait des arrière-pensées, pas
elle. C'était lui le pervers qui avait envie d'elle. Isabelle subissait le
désir de Djamel al'Salen, elle ne l'avait pas provoqué, elle ne le
partageait pas.
Elle l'avait perçu, en revanche, durant tout l'après-midi. Il n'avait
pourtant eu aucun geste équivoque. Normal, puisqu'ils n'avaient jamais été
seuls un instant, même dans la voiture où le chauffeur ne cessait de les
observer dans le rétroviseur. Djamel al'Salen ne s'était autorisé aucun
geste, pas le moindre effleurement du bout des doigts, mais son regard avait
caressé le corps d'Isabelle avec insistance, courant sur sa peau nue, se
glissant sous le tissu léger de sa robe blanche, frôlant les seins avant de
descendre vers le ventre, pour s'attarder pendant un siècle sur le sexe
blond, comme s'il voulait le forcer à s'ouvrir et s'offrir. Le regard avait
tant insisté qu'il avait fini par embrasser le sexe d'Isabelle qui avait
serré les cuisses afin de le protéger, le soustraire à ses yeux brillants de
désir qui voulait le violer, le pénétrer, le fouiller...
- Vous avez trop chaud ? avait alors demandé l'émir. Vous semblez avoir du
mal à respirer... Même dans les Rolls, la climatisation est loin d'être
satisfaisante !
Isabelle avait sursauté, surprise, puis elle avait rougi en constatant, que
les deux hommes, l'émir et son chauffeur, la regardaient, voyaient très
certainement la sueur qui perlait sur son front et, peut être même,
devinaient-ils celle qu'elle sentait entre ses cuisses.
- Oui, j'ai trop chaud, s'était-elle plainte d'une toute petite voix. Je ne
me sens pas très bien...
Djamel al'Salen avait aussitôt proposé de s'arrêter pour boire un
rafraîchissement, là, sur une terrasse en bord de mer. Le vent du large et
la citronnade glacée avaient un peu dissipé le malaise d'Isabelle. Elle
s'était raisonnée : puisque le regard de l'émir, l'évidence de ses pensées
lubriques, la gênait, pourquoi ne lui demandait-elle pas de la ramener à
Nice ? Rien ne l'obligeait à prolonger une situation qui lui était
désagréable. Elle n'avait qu'à lui dire qu'elle ne se sentait effectivement
pas bien du tout, qu'elle supportait très mal les voyages en voiture
lorsqu'il faisait trop chaud. Simple comme bonjour ! Mais Isabelle n'avait
rien dit de semblable, au contraire. Elle avait terminé d'un trait son verre
de citronnade et souri à l'émir :
- Ca va mieux ! Nous pouvons repartir...
Pourquoi Isabelle n'avait-elle pas mis un terme à cette situation dont elle
pressentait clairement le danger ? Pourquoi n'avait-elle pas retiré sa main
que Djamel al'Salen avait prise pour l'aider à se lever ? Aujourd'hui
encore, elle ne pouvait pas répondre. Ou ne voulait pas répondre. Ce qu'il
lui restait de dignité, de respect d'elle-même, lui faisait nier
l'incroyable, l'inadmissible évidence : Elle, Isabelle, jeune fille sage et
amoureuse, avait été troublée comme jamais elle ne l'avait été de toute sa
vie par le regard pervers d'un inconnu, bouleversée par la v******e du désir
qu'elle y avait lu, déconcertée par l'excitation qu'elle avait provoquée.
Elle, Isabelle, jeune fille paisible et innocente, avait alors fait taire la
petite voix en elle qui la prévenait d'un danger imminent...
Ainsi, le lendemain de son retour de Monte-Carlo, dans la soirée, pourquoi
n'avait-elle pas refusé l'invitation de l'émir à une petite réception
amicale sur son yacht, une réception d'adieux car ses affaires l'obligeaient
à quitter l'Europe ? Sans doute parce qu'à l'époque, Isabelle était encore
trop naïve et inconsciente de ses pulsions sexuelles pour se protéger du
désir de Djamel al'Salen ou de son propre désir.
Un désir pourtant calme, parce que les sens d'Isabelle étaient encore à
peine éveillés, mais un désir certain, une langueur moite qui avait engourdi
son ventre dès le matin et ne l'avait pas quitté de la journée. Elle n'avait
même pas songé à se masturber, car Isabelle était réellement très
demi-vierge avant de rencontrer l'émir. Certes, elle avait connu le plaisir
avec Olivier, elle avait perdu son pucelage, mais sans aucune perversité,
même pas la plus saine.
Ainsi donc, elle ne s'était jamais masturbée. Non pas parce qu'elle était
sage de nature ou qu'elle considérait ces caresses comme anormales ou sales,
mais plutôt parce que chaque fois Olivier l'avait fait pour elle. Depuis
qu'elle était toute petite, avant même qu'elle ne soit nubile, Olivier avait
à chaque fois devancé ses désirs, il l'avait caressée, léchée, sucée, et
plus tard pénétrée jusqu'à ce qu'elle jouisse comme la petite fille
sexuellement très gâtée qu'elle était. Dans ces conditions, pourquoi se
masturber ?
Elle était seule à la maison, Olivier en visite chez ses grands-parents dans
l'Aveyron, ses parents à une soirée chez des amis qu'elle n'appréciait que
moyennement. Isabelle avait hésité, elle cherchait désespérément une excuse.
Car une partie d'elle lui recommandait de ne plus jamais revoir Djamel
al'Salen, tandis qu'elle mourrait d'envie de côtoyer une dernière fois les
plaisirs réservés aux milliardaires de la Jet Society. Comme ce restaurant
cinq étoiles, L'Hôtel de Paris, où l'émir l'avait emmenée déjeuner lors de
leur visite à Monte-carlo. Et Isabelle la timide qui détestait les
mondanités de ses parents, avait été bluffée que Djamel soit venu en
personne la chercher en hélicoptère depuis St Tropez où était désormais
ancré son yacht.
- Je n'ai pas de robe du soir. Et puis...
- Je m'en suis occupé aujourd'hui même. Vous trouverez votre robe en
arrivant sur mon yacht. Je puis vous assurer que vous serez la plus jolie de
mes invitées, une vraie Cendrillon. Je vous en pris, ne refusez pas, vous me
vexeriez profondément.
Alors elle avait dit oui. Pendant le court trajet jusqu'à St Tropez, elle
s'était demandée qu'elle serait sa réaction si, une fois sur le bateau,
seuls, il lui faisait des avances. Et s'il osait la toucher ? Que
ferait-elle ? Une question qu'elle avait repoussée bien vite par crainte de
découvrir une vérité bien inquiétante. Puis à la réflexion, elle s'était
convaincue que c'était une question inutile : l'émir ne la toucherait pas !
A l'exception de sa main qu'il avait prise dans la sienne pour l'aider à se
lever, il avait toujours conservé ses distances, n'avait jamais tenté quoi
que ce soit, pas le moindre petit geste bien qu'ils n'aient été séparés que
de quelques centimètres dans l'espace confortable mais somme tout exigu de
la Rolls, et quelque peu chahutés par les routes tortueuses de la Grande
Corniche. Pourquoi ? Mystère... Un mystère qui intriguait beaucoup Isabelle.
Elle s'étonnait de la contradiction, évidente, entre le regard de l'émir et
son attitude. Elle en avait conclue, à tort, que Djamel al'Salen la désirait
mais ne la toucherait jamais parce qu'il la respectait, respectait son état
de jeune fille qu'il devait sans doute penser vierge et savait amoureuse de
son petit ami qui l'aimait lui aussi et à qui elle était réservée.
Connaissant la rigueur des traditions dans le monde arabe, Isabelle
s'imaginait que l'émir, bien qu'il ait très envie d'elle, ne la toucherait
pas par respect pour elle et pour Olivier, dont elle lui avait d'ailleurs
parlé très souvent durant leur aller-retour entre Nice et Monte-Carlo la
veille, se servant de lui comme d'un bouclier. Mais était-ce pour se
protéger du désir de Djamel al'Salen ou de son propre désir ?
- Une cabine et une femme de chambre seront à votre disposition. Si vous
avez besoin de quelque chose, quoi que ce soit, n'hésitez pas. Si c'est
nécessaire, faites-moi appeler. J'espère que votre robe vous plaira...
La voix grave de Djamel al'Salen ramena Isabelle à la réalité du moment. Ils
étaient arrivés à destination. Avant de faire une croix sur l'émir, il
fallait d'abord assister à sa soirée d'adieux.
- Ce sera parfait, j'en suis sûre. Je vous remercie.
- Ce n'est rien comparé à la joie de bénéficier de votre présence. Prenez
votre temps. Les invités ne commenceront à arriver que dans deux heures.
Reposez-vous un peu.
Pour faire passer sa nervosité, elle accepta une, puis deux coupes de
champagne qu'un maître d'hôtel lui servit sitôt qu'elle fût installée dans
sa cabine, un spacieux écrin de velours sombre, meublé d'un seul et immense
lit, à peine éclairé par deux somptueux candélabres dorés. Une légère odeur
d'encens à la cannelle flottait dans l'air. Tout invitait au repos, à la
paix du corps comme de l'esprit. Mais Isabelle était nerveuse et elle
sursauta en entendant la voix d'une toute jeune fille qui surgit de la
pénombre.
- Voulez-vous prendre un bain, mademoiselle ?
La jeune fille avait la même peau dorée, les mêmes yeux noirs que Djamel
al'Salen, mais son sourire était bien plus doux. Elle avait un tatouage bleu
sur le front. C'était sans doute la femme de chambre. Pourtant, elle ne
devait pas avoir plus de quatorze ans. Elle répéta gentiment sa question.
Isabelle allait refuser le bain, puis elle se ravisa. L'eau la détendrait
peut être...
Elle l'attendait, chaude et parfumée dans la baignoire de la salle de bain
qui jouxtait sa cabine. Isabelle y resta longtemps, essayant de faire le
vide dans sa tête.
- Voulez-vous un massage ?
La jeune fille aida Isabelle à sortir du bain et à se sécher. Heureusement
d'ailleurs car elle se sentait toute bizarre, un peu saoul, elle avait du
mal à marcher et tituba jusqu'au lit sur lequel elle s'effondra, nue. Que
lui arrivait-il ? Ce n'était tout de même pas les deux malheureuses coupes
de champagne qu'elle avait bu qui l'avaient mise dans un tel état ? La jeune
fille s'était déshabillée entièrement et avait commencé à la masser sans
même qu'elle s'en rende compte. Ses mains pétrissaient son corps nu, elle
les voyait bien mais ne les sentait pas. Elle avait l'étrange impression
d'être sortie de son corps, de flotter au-dessus du lit et de se regarder
étendue sur ce même lit en train de se faire masser par une jeune fille
noire et nue. Inquiétant, très inquiétant... Isabelle comprit alors qu'elle
avait été droguée... Il y avait sûrement quelque chose dans le champagne !
Elle devait résister mais, brusquement, elle se sentit retomber sur le lit.
Elle réintégra son corps et s'endormit d'un coup.
Isabelle ne sût combien de temps elle perdit connaissance si ce n'est,
soudain, la sensation de deux mains qui écartaient ses cuisses, relevaient
ses genoux.
- Elle dort toujours, dit une voix qu'elle ne connaissait pas.
Mais non, elle ne dormait plus ! Isabelle protesta énergiquement, se
débattît Puis réalisa avec horreur qu'aucun son n'était sorti de sa bouche
et que les deux mains lui maintenaient toujours les cuisses ouvertes. Elle
n'était donc pas réveillée. Elle dormait, elle était en train de faire un
affreux cauchemar, car un visage était apparut entre ses jambes, le visage
d'une très vieille femme à la peau grise et ridée, avec un tatouage bleu sur
la joue, et des petits yeux méchants. Et ces petits yeux regardaient le
ventre d'Isabelle tandis que des doigts rudes et secs écartaient son sexe,
l'ouvraient largement pour le pénétrer, le fouiller avec insistance, en
griffer sans douceur les parois comme s'ils cherchaient quelque chose.
Finalement, la vieille sorcière tatouée retira ses doigts, les inspecta puis
secoua la tête :
- Pas de peau, pas la moindre petite goutte de sang... Elle n'est plus
vierge depuis longtemps !
- Tu es sûre, Leila ? demanda alors la voix de Djamel al'Salen.
- Elle n'est plus vierge ! affirma la vieille matrone en se relevant avec
difficulté.
Et Isabelle vit alors l'émir, debout entre ses jambes toujours écartées,
l'émir qui regardait son sexe avec mépris, qui crachait sur son ventre. Elle
voulut hurler, fermer ses cuisses... Mais elle était muette, paralysée.
- Que vas-tu faire ? demanda la vieille Leila à Djamel al'Salen.
- Je vais quand même la prendre. Mais je m'en servirais d'une autre façon.
Sa bouche... et là où la nature a ouvert un second chemin pour le plaisir de
l'homme, un chemin étroit pour le plus grand plaisir de l'homme, et pour la
plus grande souffrance qui doit être infligée à la femme impure ! Celle-ci
l'est mais je la prends quand même, car je l'ai remarquée, elle me plaît et
je dois donc la posséder. Mais elle sera punie pour m'avoir séduit alors
qu'elle ne m'avait pas réservé la virginité de la voie qui m'appartenait dès
l'instant où je l'avais choisie. Elle sera châtiée pour la déception,
l'offense impardonnable qu'elle vient de me faire subir. Bien, maintenant tu
vas la réveiller, Fatima. Elle sera un peu inquiète sans doute. Rassure-la,
puis aide-la à s'habiller et emmène-la-moi sur la plage avant. Quant à toi,
Leila, suis-moi, j'ai besoin d'une de tes potions pour calmer ma colère.
Cette chienne mériterait le fouet ! Mais il faudra attendre... Allons,
Leila, vieille sorcière, allons-nous-en !
Une porte qui claque, puis un souffle léger dans le silence, et un autre
visage encore entre les cuisses d'Isabelle. Celui de la jeune fille, Fatima,
le doux visage aux immenses yeux noirs fardés de Khôl, si tristes tout à
coup. Tristes mais résignés. Et les mains qui avaient écarté les jambes
d'Isabelle glissaient maintenant le long de ses cuisses, effleuraient
délicatement sa peau satinée, descendaient vers son sexe toujours ouvert. Et
Isabelle, impuissante, paralysée, voyait et sentait les doits menus de
Fatima lisser le fin duvet doré de son ventre, caresser les lèvres roses et
soyeuses de son sexe, si insinuer doucement, presque timidement,
s'enfoncer...
Et Isabelle fermait les yeux pour ne pas voir la lueur qui éclairait soudain
le regard triste de Fatima lorsque ses doigts se mouillaient dans la moiteur
brûlante de son sexe. Isabelle fermait les yeux mais elle sentait la bouche
qui se posait sur son pubis, l'embrassait gentiment, se frottait sur le fin
duvet doré, les lèvres qui cherchaient celles de son sexe, les écartaient
pour y glisser une langue humide, humide et douce, qui commençait à lécher
les chairs tendres, remonter vers le clitoris qu'elle agaçait jusqu'à la
brûlure, puis redescendait pour s'enfoncer dans le ventre. Et cela durant
des siècles et des siècles, jusqu'à ce qu'Isabelle gémisse son plaisir, se
cabre dans un orgasme infini... Et sombre de nouveau dans un profond
sommeil.
- Mademoiselle, réveillez-vous !
Cette fois, Isabelle ne rêvait plus, elle put ouvrir les yeux, se redresser
et demander à Fatima :
- Que m'est-il arrivé ? Je ne comprends pas...
- Rien de bien grave, vous avez eu un petit malaise. La fatigue sans
doute... Et vous avez dormi. Et vous vous sentez mieux maintenant, n'est ce
pas ? Vous aviez besoin de repos...
- Oui, mais j'ai fait un cauchemar affreux, j'ai rêvé que...
Isabelle s'interrompit. Elle n'allait pas raconter des choses pareilles à
Fatima. Mais au fait, comment savait-elle qu'elle s'appelait Fatima ? Elle
ne se souvenait pas que l'adolescente lui ait dit son nom. D'ailleurs, elle
ne s'appelait sans doute pas Fatima puisque c'était dans son rêve
qu'Isabelle avait entendu Djamel al'Salen l'appeler par ce nom ? A moins
qu'elle n'ait pas rêvé...
- Comment vous appelez-vous ? demanda t-elle soudain, affolée.
- Fatima, je vous l'ai dit tout à l'heure, juste avant que vous ne vous
endormiez.
- Vous êtes sûre de cela ?
- Certaine. Puis-je vous aider à vous habiller maintenant ?
Isabelle hocha la tête. Elle ne savait plus du tout où elle en était.
Cauchemar ou réalité ? Avant de se lever, elle glissa furtivement une main
entre ses cuisses et trouva son sexe sec, parfaitement paisible. Si elle
avait réellement joui, il aurait du être trempé ! Si Fatima l'avait
réellement léchée... Mon Dieu quelle horreur ! Elle se sentit rougir
jusqu'aux oreilles. Comment avait-elle pu rêver un truc pareil ? Elle,
Isabelle, une jeune fille tout à fait normale, dans sa tête et dans son
corps ? Que lui arrivait-il ? Quant à l'inspection de la vieille Leila, et
les remarques de l'émir... Tout cela non plus ne pouvait être qu'un rêve.
Effrayant certes mais un simple rêve, fruit de son inconscient !
- Voici votre robe...
Fatima tendait un grand carton à Isabelle qui se leva et l'ouvrit. Un petit
prodige ! Un chef-d'œuvre en soie du même vert que celui de ses yeux, une
soie brodée de fils d'or pour s'harmoniser avec ses cheveux. Un homme qui
avait choisi une telle robe ne pouvait avoir dit les horreurs qu'Isabelle
avait entendu un peu plus tôt. Elle avait donc rêvé. Et s'il y avait quelque
chose dont elle devait s'inquiéter, c'était de l'heure ! Si elle avait
dormi, comme Fatima lui avait dit, quelle heure pouvait-il bien être ? Mais
pour l'instant, elle goûtait le plaisir de se glisser nue dans la soie
légère, très fine, presque transparente, qui laissait deviner ses formes
timides sans totalement les dévoiler. Une vraie merveille ! A regret, elle
décida de se passer de sous-vêtements, pas même une petite culotte, qui
auraient dépareillé sous la soie presque transparente.
- On vous attend sur la plage avant, disait-Fatima en souriant. Vous êtes
très belle...
Isabelle sourit à son tour, transportée de joie. Puis elle suivit la jeune
fille. En arrivant sur le pont, elle attendit Djamel al'Salen parler. En
arabe. Et elle fut totalement rassurée. Si son rêve avait été réalité, elle
n'aurait pas compris ce que disait l'émir lorsqu'il s'adressait à Fatima et
Leila auxquelles il devait parler dans leur langue commune, l'arabe. Une
preuve de plus !
- Vous êtes magnifique !
Djamel al'Salen s'avançait vers Isabelle qui ne résista pas à l'admiration
qui brillait dans son regard. Elle lui sourit, se laissa prendre la main et
ne remarqua pas la silhouette qui s'était prestement effacée derrière une
porte lorsqu'elle était entrée. La frêle silhouette d'une vieille femme
enveloppée dans de longs voiles noirs. La vieille Leila.
Isabelle n'avait pas remarqué la vieille Leila, mais elle avait constaté en
revanche qu'il devait être très tard car il faisait nuit. Puis, elle réalisa
soudain avec stupéfaction que le navire bougeait et tanguait. Ils n'étaient
plus dans le port mais en pleine mer ! Et en route pour quelle destination ?
.... L'émir devança sa question :
- Il est presque une heure du matin. Et il n'y aura pas d'invités. Cette
soirée est pour vous. Pour vous seule. Non...
Il avait posé sa main sur les lèvres d'Isabelle qui le dévisageait, plus
étonnée qu'inquiète.
- Non, ne dites rien. Ecoutez-moi plutôt. Nous sommes en route pour mon pays
et vous venez avec moi. J'en ai décidé ainsi. Je vous ai désiré à l'instant
même où je vous ai vue... Non, ne dites rien encore. Laissez-moi terminer.
J'ai choisi de vous faire l'honneur d'être ma nouvelle concubine. Vous serez
la première perle blanche de mon harem. Etes-vous heureuse ?
Pardon ? Je dors encore ? Isabelle écarquillait les yeux, sidérée. Il avait
dit cela si simplement, si naturellement, qu'Isabelle crut d'abord qu'il
plaisantait ou qu'elle avait mal compris. C'était trop dingue pour être
vrai. Entre l'abominable cauchemar de l'instant d'avant, et l'atroce réalité
de l'instant présent, elle avait bien du mal à savoir où elle en était et ce
qu'elle devait croire. C'était une blague ! La façon même dont l'émir venait
de formuler sa phrase était une blague : si elle était heureuse ? Heureuse
d'apprendre qu'elle était désormais la prisonnière d'un malade mental qui
allait faire d'elle sa maîtresse, dans son harem au fin fond du désert ? Ce
n'était pas possible ! Mais quand elle vit le sourire ironique et triomphant
de l'émir, elle comprit, horrifiée, que ce n'était pas du tout un gag.
Djamel al'Salen semblait au contraire bien sérieux. Et plus inquiétant, tout
à fait en mesure de mettre à exécution ses menaces comme leur départ du port
de St Tropez l'indiquait. Elle s'était fait piéger comme une gamine, comme
une petite conne... Non, une vraie conne !
Isabelle ouvrit la bouche pour protester. Aucun son n'en sortit... Et
l'émir, lui, en profita pour s'éclipser. Isabelle voulu s'élancer derrière
lui mais aussitôt, deux hommes sortirent de l'ombre et l'en empêchèrent.
Elle se mit alors à se débattre hystériquement et à crier toutes les
insanités qu'elle connaissait à Djamel al'Salen, le monstre, le pervers qui
croyait faire d'elle une pute, son jouet. Puis, un objet froid et dur frappa
sa nuque et elle se sentit sombrer dans un trou noir.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle était allongée nue sur un lit, avec une
horrible migraine qui lui martelait les tempes douloureusement. Elle voulût
bouger, se relever, mais ses membres refusaient de lui obéir. Plus
exactement, Isabelle réalisa alors qu'elle était attachée aux montants du
lit, si étroitement qu'elle pouvait à peine bouger. Elle prit peur, ne
comprenant pas mais aussitôt, il lui revint en mémoire la suite d'événements
cauchemardesques qui l'avait conduite à une telle situation. C'était dingue
! Ce ne pouvait pas être vrai ! Et pourtant, ce n'était pas un rêve. Cela
n'avait jamais été un rêve. Elle était belle et bien attachée à ce lit et
elle sentit sa colère enfler, submerger sa peur tellement elle avait de
haine envers cet homme qui croyait faire d'elle sa chose, son objet de
plaisir.
Puis elle prit conscience qu'elle se trouvait dans une pièce ovale,
entièrement blanc et or, sans aucun meuble, excepté un immense lit, ovale
lui aussi, sur lequel elle était étendue. Où se trouvaient-elle ?
Certainement plus sur le yacht car elle ne ressentait aucun mouvement. Et
puis la pièce était bien trop grande pas ses dimensions pour tenir sur un
bateau même aussi imposant que celui de l'émir. Pourtant, il lui semblait
entendre comme de l'eau qui coulait, ou ruisselait, à moins que ce ne soit
encore une invention de son esprit embrumé par les drogues, le début d'un
nouveau cauchemar. D'ailleurs, la porte s'ouvrit soudain... sur une jeune
femme arabe d'une grande beauté. Elle s'agenouilla près d'elle et s'empressa
de défaire ses liens. Isabelle se redressa, difficilement et douloureusement
tant ses membres étaient engourdis, tandis que la jeune femme se présentait
:
- Je suis Yasmine, la troisième épouse de Djamel. Je suis enchantée de te
rencontrer même si j'aurais préféré que cela se fasse en d'autres
circonstances.
Le sourire chaud et tendre de la jeune femme désarma Isabelle et elle sentit
sa colère refluer aussi soudainement qu'elle avait surgi.
- Où suis-je ? demanda t-elle, faiblement.
- Tu ne le sais pas ? Mais... tu es dans le palais de Djamel.
Isabelle regarda alors par la fenêtre et découvrit l'immense étendue désolée
du désert au-delà de l'oasis. Elle n'en croyait pas ses yeux ! Fascinant
certes, mais absolument effrayant ! Le moins que l'on puisse dire était que
son nouveau pays n'était pas d'un abord très sympathique. Son nouveau
pays... Isabelle avait encore plus de mal à se faire à cette idée et de
nouveau, la colère flamba en elle.
- Il faut que je voie l'émir, tout de suite ! Je ne peux pas rester là !
- Ce n'est pas possible. Djamel est occupé. Tu le verras ce soir. En
attendant, je dois te préparer.
- Je n'attendrai pas ce soir ! Je veux voir Djamel al'Salen immédiatement !
Je veux m'en aller ! Il n'a pas le droit de me garder ici !
- Tu es sa deuxième concubine...
- Non !
- Tu es sa deuxième concubine. Et je dois te préparer pour ce soir, pour ta
nuit de noces en quelque sorte. Et c'est à moi de prendre soin de toi, parce
que je parle ta langue. Nous ne sommes que trois femmes ici à parler le
français : Moi, Fatima, la première concubine de Djamel, et la vieille
Leila.
- Leila ?
- Oui, Leila, la vieille matrone... et Fatima, la première concubine de
Djamel... Mais tu les connais, toutes deux étaient en France.
Isabelle gémit sourdement. Elle allait devenir folle : plus les mystères
s'éclaircissaient et plus la réalité lui apparaissait avec horreur. Ainsi
donc, elle n'avait pas rêvé sur le yacht : la vieille Leila existait, la
vieille sorcière qui avait fouillé son sexe pour constater qu'elle n'était
plus vierge et ce, devant Djamel al'Salen, ce salaud, qui avait eu le culot
ensuite, de la traiter de femme impure, de se déclarer furieux et humilié,
lui, ce salaud qui l'avait k**nappée pour faire d'elle sa nouvelle concubine
! Sa deuxième concubine puisqu'il en avait déjà une ! Ainsi que trois
épouses ! Et Fatima ! Mon Dieu... Dire que cette petite garce l'avait sucée
!
Mais le plus ignoble d'entre les ignobles, l'hypocrite, l'infâme, le
pervers, l'immonde, c'était Djamel al'Salen. Elle allait le tuer ! Qu'est ce
qu'il croyait ce macho arabe, qu'elle allait se laisser faire ? Sous ses
airs sages et timides, Isabelle n'était pas de la race des moutons que l'on
mène impunément à l'abattoir. Djamel al'Salen allait l'apprendre à ses
dépens.
- Tu dois me suivre maintenant aux bains des femmes pour te préparer, dit
gentiment Yasmine. Cela va te calmer.
- Pas question de bain ! Je vais de ce pas m'expliquer avec ton époux ! Il
va m'entendre...
- Je ne crois pas... Les gardes ne te laisseront pas approcher de ses
appartements. De plus, il est occupé à honorer la première épouse, personne
ne doit le déranger.
- Honorer ? Ah, oui ! Je vois... Monsieur baise ! Eh bien, je m'en fous ! Je
ne vais pas me gêner pour interrompre sa partie de jambes en l'air ! Je veux
rentrer en France et s'il ne me fait pas conduire immédiatement à
l'aéroport, je... je préviendrais la police... et aussi l'ambassade... et...
La voix d'Isabelle se brisa dans un sanglot. Elle se rendait compte que ses
menaces étaient vaines. En fait, ce n'était même pas des menaces. Djamel
al'Salen devait être un homme puissant et respecté dans son pays, à même de
contrôler les autorités, quelles qu'elles soient. Yasmine lui prit la main
et la serra doucement.
- Allons, calme toi et écoute-moi. Je devine que tu n'es pas ici de ton
plein gré. Ta déception et ta colère doivent être immenses mais tu dois te
résigner à ton sort...
- Jamais ! Je ne resterais pas ici !
- Chut ! Tu dois te résigner, ou faire semblant provisoirement si tu veux,
si tu crois que tu finiras bien par trouver un moyen d'échapper à Djamel...
Mais en attendant, soit soumise : Te révolter ne sert à rien, Djamel est le
maître absolu dans ce palais, ainsi que dans une grande partie de ce pays.
Suis-moi, je vais te montrer. Ensuite, tu feras ce que bon te semble... Si
tu l'oses encore !
Yasmine entraîna Isabelle hors de la chambre, elle lui fit parcourir tous
les couloirs, découvrir toutes les pièces, chambres, salons, cuisines,
bains, jardins et patios qui composaient le palais de Djamel al'Salen,
excepté ses appartements privés effectivement gardés par des soldats du
désert, des Touaregs. Malgré sa colère, elle en fut émerveillée. Un vrai
palais des Mille et Une Nuits, au cœur d'une oasis à l'orée du désert,
quelque chose d'absolument merveilleux, un palais tout blanc étincelant sous
le soleil, entouré d'un jardin extraordinaire où chantaient des jets d'eau
et des fontaines ! El l'intérieur valait l'extérieur : du marbre, des
mosaïques, des jets d'eau et des fontaines encore...
Fleur en resta muette de stupeur. Jamais elle n'aurait pu imaginer pareille
merveille. Et dire qu'une telle merveille appartenait à un salaud tel que
l'émir Djamel al'Salen ! Yasmine lui montra également les grilles aux
fenêtres, les énormes verrous aux portes. Elles étaient bel-et-bien
prisonnières, mais cela ne semblait pas gêner la jeune femme. Sans doute
était-elle résignée mais pas Isabelle. Puis Yasmine lui présenta les femmes
et jeunes filles, une dizaine, et... l'eunuque noir du harem de Djamel
al'Salen ! Isabelle n'arrivait pas à y croire. Les harems, les eunuques,
cela n'existait plus depuis longtemps ! Soit disant car Yasmine la détrompa
:
- Djamel à trois épouses légitimes, désormais deux concubines, neuf esclaves
qui lui servent aussi occasionnellement de maîtresse, et une matrone, la
vieille Leila, pour en prendre soin. Et un eunuque, Abdul, pour les
surveiller, un véritable eunuque que Djamel a châtré lui-même quand il avait
dix ans. Tu ne me crois pas, tu veux voir ?
Isabelle fit non de la tête. Elle ne voulait surtout pas voir. Ce qu'elle
imaginait, Djamel al'Salen, ricanant, en train de couper, froidement, avec
un couteau les testicules et le pénis d'un gamin qui se débattait, hurlait,
un gamin noir avec un flot de sang épais, rouge vif, qui lui dégoulinait
entre les jambes, ce qu'elle imaginait lui suffisait amplement. Quelle
horreur !
- Abdul n'est pas méchant, poursuivit Yasmine, mais, contrairement à ce que
tu pourrais penser, il adore celui qui l'a châtré. Il se ferait tuer pour
Djamel et il lui obéit aveuglément. Si Djamel lui demande, par exemple, de
fouetter une de ses esclaves jusqu'à ce qu'elle en meure, il le fait, sans
aucune pitié. Il l'a déjà fait, je n'étais pas là quand c'est arrivé mais
Leila me l'a raconté, n'est ce pas Leila ?
- Oui, ce que tu dis est vrai, confirma la vieille. Et la deuxième concubine
doit également apprendre ce qui peut lui arriver si elle désobéit au maître.
Approche, Fatima, montre les marques sur ton corps, les marques de la
cravache, et dit pourquoi tu les as méritées.
Fatima s'avança, souleva ses voiles et montra son corps nu. Et Isabelle vit
alors ce qu'elle n'avait pas remarqué dans la lumière tamisée de sa chambre
sur le yacht lorsque la jeune fille l'avait massée : les cuisses fines, le
ventre, les fesses, les seins menus, le corps entier de Fatima était marqué
de fines zébrures sombres, presque noires sur sa peau mate, de fines
zébrures qui s'entrecroisaient, comme si son tortionnaire avait voulu
dessiner sur son corps les grilles du harem, les marques de sa condition de
prisonnière.
- Le maître m'a donné cent coups de cravache parce que je ne voulais pas
devenir sa concubine. J'avais neuf ans. J'ai été malade pendant une semaine,
mais Leila m'a soignée puis appris comment donner du plaisir à un homme et,
à la fin de la semaine, je suis allée offrir ma virginité au maître.
Fatima avait raconté son histoire d'un trait, les yeux baissés, toujours
aussi tristes et résignés. Isabelle était épouvantée. Qu'allait-il donc lui
arriver à elle si Djamel al'Salen était capable de martyriser ainsi une
gamine de neuf ans ? Cent coups de cravache, Isabelle était bien certaine,
contrairement à Fatima, de ne pas pouvoir les supporter. Quant à offrir sa
virginité au maître, elle en aurait été bien incapable. D'ailleurs, Djamel
al'Salen savait qu'elle n'était plus vierge avant de faire d'elle sa
concubine... Isabelle en avait assez entendu pour l'effrayer, mais la
vieille Leila était bien décidée à l'accabler :
- Regarde Makoubo, glapit-elle en faisant signe d'approcher à une jeune
noire. Regarde ce qui lui est arrivé parce qu'elle avait de mauvaises
habitudes !
La matrone dit quelques mots en arabe et Makoubo s'allongea sur un divan,
ouvrit largement ses longues jambes puis, docile, releva ses cuisses, glissa
ses mains sous ses fesses et écarta les lèvres de son sexe. Leila poussa
Isabelle en avant, la fit mettre à genoux entre les jambes de Makoubo.
- Regarde ce que le maître m'a ordonné de faire à cette chienne d'esclave
que j'avais surprise une nuit en train de se faire lécher le sexe par
Aïcha... Regarde ! Je lui ai coupé son clitoris, d'un seul coup de rasoir, à
vif. Si tu l'avais entendu hurler ! J'ai fait vite pourtant. Regarde comme
j'ai tranché net !
Non ! Isabelle ne voulait pas voir ça non plus ! Mais ce fut plus fort
qu'elle... Elle regarda le sexe de Makoubo, les lèvres noires et l'intérieur
tout rose, et, au-dessus, une petite cicatrice, rouge. La vieille sorcière
ne mentait pas : il n'y avait plus trace de clitoris. Isabelle ferma les
yeux pour ne plus voir ce sexe mutilé. La tête lui tournait, elle allait
vomir, ou s'évanouir... Il fallait absolument que cet horrible cauchemar
s'arrête !
Mais la vieille Leila la tirait déjà en arrière, la forçait à se relever
pour de nouveau la faire tomber à genoux entre les cuisses écartées d'une
autre femme, Aïcha.
- Regarde maintenant, grondait la sorcière, regarde ce que le maître m'a
ordonné de faire à l'autre chienne. Je l'ai cousue, elle, j'ai enfermé son
clitoris entre les lèvres de son sexe que j'ai solidement cousues, avec
juste un minuscule petit trou pour que cette chienne puisse pisser et
saigner ! Et sais-tu pourquoi je l'ai cousue au lieu de simplement lui
couper son clitoris ?
- Je ne veux pas le savoir !
Isabelle avait hurlé, tenté de se relever, mais la vieille s'était jetée sur
elle et, avec une vigueur étonnante pour son âge, l'avait forcée à se
remettre à genoux. Les mains agrippées aux épaules d'Isabelle, elle ricanait
maintenant contre son oreille :
- Regarde, ma colombe, le sexe d'Aïcha ! Je l'ai cousu parce que, à
l'inverse de Makoubo qui ne jouissait que par son clitoris, Aïcha, cette
chienne de putain, jouissait aussi par son vagin. Alors j'ai fermé son
vagin, pour qu'elle ne connaisse plus jamais le plaisir par aucune voie. Et
veux-tu que je te dise comment le maître utilise ces deux-là ?
Isabelle sanglotait maintenant, ce qui lui évita de voir l'ignoble ouvrage
de l'horrible Leila qui ricanait toujours à son oreille :
- Regarde la jolie couture... Les lèvres sont bien collées l'une contre
l'autre, soudées, car cela fait presque trois ans que je les ai cousues...
Mais on voit encore les points. Ils ont été faits avec une grande aiguille,
à vif bien sûr, une bonne vingtaine de piqûres. Elle aussi a bien hurlé !
Pourtant j'ai travaillé consciencieusement, j'ai pris tout mon temps, pour
que ce soit parfait... Mais cela n'a pas empêché cette chienne de hurler
chaque fois que l'aiguille transperçait la chair de ses lèvres. Aucune
pudeur ! Aucune reconnaissance pour le soin que j'ai pris à lui coudre son
sexe ! Alors, veux-tu savoir comment le maître se sert du corps de cette
chienne et de l'autre ?
Isabelle sanglotait de plus belle.
- Le maître utilise leur bouche et leur anus ! Et elles détestent ça ! Mais
d'ailleurs, toi aussi, ma colombe, il utilisera ta bouche et ton anus
puisque tu as eu l'affront de donner ta virginité à un autre homme. Et je
suis sûre que tu détesteras ça autant qu'elles, d'autant que toi, tu as
toujours ton clitoris, et ton vagin ouvert pour accueillir l'homme. Mais
jamais Djamel, ni aucun autre homme, ne les utiliseront plus ! Bon,
maintenant, cesse de pleurer... Je pense que tu as compris que si tu obéis,
tu ne serais pas punie. Je sais, c'est difficile de ne jamais être prise en
faute, car je veille ! Toutes ici ont été fouettées ou cravachées pour un
motif plus ou moins grave, même la première épouse, parce qu'elle montrait
un peu trop d'orgueil ! Je pense que tu as compris, Isabelle, que tu devais
te soumettre ! Alors lève-toi et suis-moi aux bains !
Après tout ce qu'elle venait de voir et d'entendre, Isabelle n'hésita pas,
tout comme elle avait renoncé à demander une fois de plus à parler à Djamel
al'Salen. Mais elle ne pleurait plus. Alors elle vit enfin le sexe cousu
d'Aïcha et Isabelle comprit, en effet, qu'elle n'avait pas le choix. Il
fallait obéir.
escortée par les femmes du harem, Elle suivit la vieille Leila aux bains,
trois pièces entièrement dallées de marbre blanc, les sols, les murs, les
plafonds, une splendeur ! Mais Isabelle ne vit rien de tout cela. Elle était
sous le choc et se laissa déshabiller, laver, conduire au bain de vapeur par
ses nouvelles compagnes dont elle n'entendait ni les commentaires ni les
petits rires excités. Abattue, elle se laissa engourdir par la vapeur, puis
masser par des mains expertes, puis de nouveau laver, et encore masser, avec
de l'huile parfumée au jasmin cette fois, et enfin allonger sur une table en
marbre pour être épilée.
- Tu dois être lisse et belle pour le maître, expliqua la vieille Leila tout
en malaxant une pâte fumante composée de cire et de miel. Lisse et douce
comme une petite fille, à défaut d'en être une... D'habitude, le maître
préfère les fillettes naturellement imberbes. Il faut croire que tu l'as
séduit et envoûté de tes charmes de chienne d'européenne pour qu'il accepte
de faire de toi sa deuxième concubine alors que tu as déjà presque ton corps
de femme et que tu n'es même plus vierge !
Isabelle ne réagit pas aux paroles de Leila. Cependant, elle sursauta
lorsqu'elle sentit la pâte chaude sur l'un de ses mollets mais elle se
laissa toujours faire. Ce n'était pas la première fois qu'elle subissait une
épilation des jambes à la cire, ça tirait un peu mais ce n'était pas
douloureux. Elle s'étonna par contre que Leila lui épile les bras également.
Les aisselles, ça c'était normal, mais les bras tout entiers ? Et son
étonnement l'aida à émerger de sa torpeur. Surtout lorsqu'elle se rendit
compte que la vieille sorcière comptait lui épiler le pubis également. Elle
lui écartait d'ailleurs les cuisses, se penchait...
- Non !
Isabelle avait refermé les jambes, s'était redressée brutalement, obligeant
Leila à faire un bond en arrière.
- Je ne veux pas ! Je t'interdis !
La matrone soupira en haussant les épaules :
- Je me moque de tes interdictions. Que tu le veuilles ou non, tu vas être
épilée entièrement !
Elle donna un ordre en arabe et, trente secondes plus tard, Isabelle se
retrouva écartelée, les pattes en l'air, solidement maintenue sur la table
par ses compagnes qui, hormis Yasmine et Fatima, riaient gentiment, ne
comprenant vraiment pas pourquoi celle qui avait la chance d'avoir été
choisie pour être la deuxième concubine faisait autant d'histoires. Etre
entièrement épilée était une chose tout à fait normal pour une femme, cela
faisait un peu mal... mais à côté de ce qu'elles avaient pu subir,
l'arrachage de quelques poils, si cela pouvait plaire au maître, n'était
vraiment pas grand-chose ! Alors pourquoi la deuxième concubine se
tortillait-elle comme une possédée ?
- Laisse toit faire ! supplia Yasmine. C'est l'usage ici...
- Je ne suis pas d'ici ! Je n'ai rien à faire de vos usages ! Je ne veux pas
!
- Tu as tort ! affirma la vieille Leila. Ton sexe sera beaucoup plus joli
sans poils. Il sera comme quand tu étais une petite fille et c'est ce que le
maître aime. Avec un peu de chance, il sera un peu moins sévère avec toi.
Allons, ne bouge plus. Sur le pubis, ce n'est pas très douloureux, mais
autour des lèvres par contre... La peau est particulièrement fine et
délicate, très sensible. Si tu bouges, tu risques d'avoir vraiment mal. Sans
compter que, de mon côté, je risque de te mettre en sang, ce qui
m'obligerait ensuite à t'appliquer un pansement qui, bien sûr, te brûlerait
pendant un bon moment. Alors, tiens-toi tranquille...
Cette vieille sadique disait la vérité. Isabelle n'eut pas trop mal, si ce
n'est à sa fierté, lorsqu'elle lui arracha les poils du pubis. Mais quand
elle en vint à ceux qui entouraient le sexe... Isabelle crut que Leila lui
arrachait les lèvres en même temps que les poils ! C'était atroce ! Elle ne
put retenir un cri.
- Tu n'es pas bien courageuse... soupira la matrone.
Puis elle donna encore un ordre en arabe et Isabelle fut retournée, mise à
quatre pattes. Des mains écartèrent ses fesses. Elle hurla, tenta de se
débattre. En vain, ses compagnes ne lâchèrent pas prise.
- Il faut que j'examine ton anus, expliqua sentencieusement la vieille
Leila. Par-là aussi, il te faut être lisse et douce puisque c'est cette voie
que le maître va utiliser. Bien, je ne vois pas grand-chose, à peine un
léger duvet... Mais j'aime le travail bien fait, je vais donc te l'ôter. Ne
t'inquiètes pas, c'est un duvet si fin que tu ne sentiras rien.
Isabelle ne sentit rien en effet, mais des larmes perlèrent néanmoins à ses
yeux, des larmes de honte et de désespoir. L'humiliation infligée par
l'horrible matrone lui donnait la mesure de toutes les humiliations à venir.
Et son instinct lui disait qu'elles seraient bien pires. Comme s'était
amusée à le lui répéter Leila, puisqu'elle n'était plus vierge, Djamel
al'Salen allait se servir de sa bouche, et de la voie étroite ouverte pour
le plus grand plaisir de l'homme et la plus grande souffrance qui doit être
infligée à la femme impure. Et la vieille matrone confirma ses appréhensions
:
- Ton anus me semble bien serré, trop serré. Voilà au moins un passage par
lequel tu es pure ! Mais cela risque de gâcher le plaisir du maître : un
anus trop large n'offre aucun agrément, mais un anus trop étroit rend la
pénétration difficile et parfois même douloureuse. Il me faut arranger ça !
Isabelle ne put retenir un sanglot. Elle était à bout. Cette ignoble mégère
le faisait exprès ! Qu'elle se taise bon Dieu ! Qu'elle la ferme !
- Ca suffit ! Tu m'entends ! Ca suffit !
Sourde aux injonctions d'Isabelle, imperturbable, la vieille Leila
continuait de lui infliger ses soins et ses commentaires.
- Je vais être obligée de te faire un massage de l'anus, pour l'ouvrir un
peu et le rendre plus souple, plus agréable à la pénétration. Ne te crispe
pas surtout, essaie plutôt de te détendre... Tu vas être étonnée, je suis
sûre que tu n'imagines pas à quel point ton anus peut s'ouvrir ! Tu vas
voir.
Malgré les conseils de la matrone, Isabelle se raidit lorsqu'elle sentit ses
doigts glisser le long du sillon de ses fesses, la masser avec de l'huile,
caresser longuement le pourtour du minuscule petit trou encore jamais
exploré. Elle finissait par regretter qu'Olivier n'ait jamais eu l'envie, ou
l'idée, d'explorer cette partie de son anatomie. Peut être alors la vieille
Leila l'aurait-elle laissée tranquille au lieu de l'humilier ainsi devant
toutes les autres femmes du harem.
- Ne te crispe pas... Ca va commencer à te chauffer un peu. Mais il le faut,
la chaleur détend les chairs et facilite la pénétration. Voilà, je remets
encore un peu d'huile, une huile spécialement préparée pour ce genre
d'opérations...
- Mais ça brûle, gémit Isabelle. Non, je t'en supplie.
La vieille Leila eut un petit rire méchant puis, d'un seul coup, enfonça
deux doigts entre les fesses de sa victime qui poussa un cri, autant de
surprise que de douleur. Penchées au-dessus d'elle, les femmes qui la
maintenaient sur la table retenaient leur souffle. Elles savaient. Toutes,
un jour, avaient été ainsi préparées par la matrone avant d'être
impitoyablement offertes à l'émir. Mais elles regardaient pourtant, sans
plaisir, sans compassion excessive non plus. Inch' Allah ! La sodomie est
inscrite dans la destinée de la femme...
Sans doute pour l'apprendre à Isabelle, la vieille Leila faisait aller et
venir ses doigts, écartait les chairs crispées sans la moindre douceur.
Isabelle étouffa un sanglot. Ce qui n'émut nullement la matrone qui lui
écarta encore plus largement les fesses tout en parlant en arabe. Et quand
Isabelle entendit une voix, pas très virile mais masculine tout de même, lui
répondre, elle comprit avec horreur que l'affreuse mégère était en train de
montrer son cul à l'eunuque, un homme encore malgré sa mutilation, et sans
doute lui demander ce qu'il en pensait... Isabelle gémit de rage
impuissante, morte de honte à l'idée que le noir puisse la voir, les fesses
écartées, en train de se faire tripoter de la plus ignoble façon.
- Ne t'énerves pas... Ton anus est vraiment très étroit mais Abdul me dit
que cela peut s'arranger, qu'il a vu un anus plus minuscule encore s'ouvrir
docilement, celui de Fatima. Songe, la petite avait tout juste neuf ans
quand le maître l'a remarquée. Mais elle a été plus courageuse que toi !
La matrone avait remis de l'huile sur ses doigts et les enfonçaient de
nouveau profondément entre les reins d'Isabelle qui n'en pouvait déjà plus.
Les doigts de la vieille Leila la brûlaient affreusement maintenant. Elle
avait l'impression d'avoir un fer rouge entre les fesses, un fer rouge qui
pénétrait de plus en plus profondément ses entrailles, lui mettait le ventre
en feu.
- Je t'en prie, gémit-elle. Arrête !
C'était inutile. Bien au contraire même, au lieu de s'arrêter, l'horrible
matrone enfonça un troisième, puis un quatrième doigt et accéléra le
va-et-vient de sa main, brutale, mauvaise. Puis, brusquement, elle suspendit
son geste et Isabelle sentit ses doigts se retirer de ses reins. Mais
aussitôt, elle ressentit une vibration à l'entrée de ses fesses endolories
que la vieille Leila effleura un instant avec un objet dur et froid.
- Ce "godemiché", comme vous dites en France, est réellement très gros, mais
enfin... C'est ce qu'il me faut pour ouvrir ton anus comme il doit l'être !
Et, d'un seul coup, la matrone enfonça le monstrueux vibromasseur qu'elle
tenait dans ses mains entre les fesses d'Isabelle qui poussa un cri
horrible. La douleur était si atroce qu'elle crut s'évanouir mais, hélas,
elle n'eut pas cette chance.
- Que tu es douillette, ma fille ! J'ai à peine enfoncé l'engin dans ton
anus... Ca ne fait que commencer !
Et pourtant la souffrance était insupportable. Et elle allait en
grandissant, irradiait tout le ventre d'Isabelle qui avait l'impression que
ses chairs étaient en train de se déchirer, lentement, inexorablement. Et la
vieille sadique enfonçait doucement l'engin dans l'orifice distendu,
l'enfonçait jusqu'à ce que sa main touche les fesses d'Isabelle.
- Je t'avais bien dit, n'est ce pas, que tu serais étonnée par la façon dont
ton anus pouvait s'ouvrir ! Il a englouti l'instrument tout entier ! Tu sens
les vibrations ? Elles vont masser et assouplir tes chairs pour faciliter la
pénétration.
Oui, Isabelle sentait les vibrations qui rendaient la douleur plus
lancinante, plus horrible encore. Elle tremblait de tout son corps,
ruisselante de sueur. Ses gémissements étaient devenus des râles. Puis la
vieille Leila augmenta la vitesse du vibromasseur et en s'intensifiant, les
vibrations intensifièrent la douleur, et cela d'autant plus que la matrone
faisait aller et venir l'énorme engin, le sortait presque complètement,
avant de l'enfoncer de nouveau tout entier d'un geste brutal. Heureusement,
Isabelle ne résista pas longtemps et s'évanouit. Aussitôt, la vieille
sadique cessa de la torturer : la leçon était terminée, il était vain de
prolonger l'inutile "massage", il ne servait à rien en fait, il n'avait pas
ouvert Isabelle plus qu'elle ne l'était auparavant, il n'avait été pratiqué
que pour lui faire mal et l'humilier, lui donner un avant-goût de la douleur
qui lui serait infligée ce soir. Car malgré la préparation, et à cause de
cette préparation, qui avait meurtri et déchiré ses chairs, Isabelle allait
souffrir, beaucoup. La matrone sourit, démoniaque. Son travail était
terminé.
Sitôt que la matrone se fut éloignée, Yasmine donna plusieurs ordres... Elle
était la troisième épouse et jouissait d'une certaine autorité, sans compter
qu'elle était aimée. Cela lui permettait de faire pas mal de choses derrière
le dos de la vieille Leila. Elle s'occupa de ranimer Isabelle en lui faisant
respirer des sels. Elle gémissait faiblement, livide, défigurée par la
douleur, mais elle ouvrit les yeux en sentant une main se poser sur son
front.
- Ne bouge surtout pas, ne dis rien. Nous allons te soigner. Rassure-toi, la
vieille Leila ne t'a pas trop abîmée, enfin rien qui ne soit réparable. Nous
allons faire ce qu'il faut pour cela, mais si elle s'étonne de te voir trop
vite remise de tes émotions et des souffrances qu'elle t'a infligées,
jure-moi de ne rien dire. Elle ne doit pas savoir que je connais et possède
les remèdes dont elle pense être seule à détenir le secret. Elle ne doit pas
savoir non plus que je peux réparer et t'épargner les sévices qu'elle se
réjouit de voir ou de faire subir aux autres. Si elle apprenait cela, elle
le dirait à Djamel, et je serais punie, tu sais maintenant de quelle cruelle
façon... Tu sais maintenant ce que punir peut signifier au harem de Djamel
al'Salen ! Alors, si la vieille Leila s'étonne, joue les innocentes, dis-lui
même, que tu as toujours eu une santé de fer, et assez d'orgueil pour cacher
ta souffrance. Promis ?
Isabelle fit oui de la tête, referma les yeux et se laissa soigner. Par des
mains douces et tendres cette fois, qui de nouveau la baignèrent, la
massèrent avec divers onguents. Yasmine lui fit boire une mixture épaisse,
verdâtre et très sucrée, puis la retourna sur le ventre, lui écarta les
cuisses :
- Ne crains rien, tu vas dormir un peu. Pendant ce temps-là, je vais soigner
et effacer le mal que t'a fait la vieille Leila. Tu es à peine déchirée, ce
ne sera rien. Et pour ce soir, pour ta nuit avec Djamel, je te donnerai ce
qu'il faut pour que tu aies moins mal. Tu verras, tout ira bien. Dors...
Isabelle s'endormit alors que Fatima lui écartait délicatement les fesses et
que Yasmine, avec une infinie douceur, commençait à masser du bout de ses
doigts, enduits maintenant d'une huile bienfaisante, l'étroit passage que la
matrone avait saccagé.
Deux heures d'un sommeil de plomb, et Isabelle eut la très agréable surprise
de se réveiller fraîche et dispose. Pas la moindre douleur, nulle part. Elle
glissa délicatement sa main entre ses cuisses, ses fesses, se palpa avec
précaution du bout des doigts... Rien. La souffrance avec complètement
disparue.
- Je te l'avais bien dit !
Yasmine lui souriait. Que cette jeune femme était belle ! Des yeux
extraordinaires, noirs avec des paillettes dorées, immenses, brillants de
Khôl, mais pétillants surtout d'intelligence, avec une tendresse, une
douceur qui les éclairaient de l'intérieur. Elle ne devait pas être beaucoup
plus âgée qu'Isabelle mais son visage était celui d'une femme. Comme pour
Fatima, on y trouvait plus trace de la rondeur, l'innocence de l'enfance.
Mais, à l'inverse de la jeune concubine, Yasmine n'était pas un masque de
résignation grave, sa bouche riait tandis qu'elle relevait un menton têtu,
insolent.
- Je te l'avais bien dit ! La vieille Leila serait furieuse si elle voyait
comment j'ai anéanti son œuvre !
Elle jubilait. De nouveau, elle était l'enfant qu'elle n'avait
malheureusement pas du être longtemps, à en juger par le goût prononcé de
Djamel al'Salen pour les toutes jeunes filles. De repenser à l'émir,
Isabelle sentit l'angoisse lui serrer la gorge : elle était la prochaine sur
la liste ! Elle était désormais une parmi les femelles prisonnières du harem
de Djamel al'Salen, à la merci de son désir, son amour, sa colère. Et cette
idée était insupportable à Isabelle. Elle refusait toujours d'être son
esclave, ou même sa maîtresse. Mais l'aperçu des sévices qui lui seraient
infligés si elle ne se soumettait pas avait quelque peu assagie sa colère et
sa rébellion. Isabelle essaya de se relever mais Yasmine la retint :
- Tu dois encore rester allongée un moment, le temps de m'écouter et de te
restaurer. Tu dois boire et manger, prendre des forces. Pour affronter ton
maître.
- Djamel al'Salen n'est pas mon maître ! Je ne resterai pas ici ! Je suis
mineure. Il n'a pas le droit de me garder contre mon gré, il m'a
k**nappée... Ils existent des lois contre ça !
La colère d'Isabelle ne s'était pas calmée longtemps. Yasmine eut un petit
rire amusé.
- Derrière les grilles du harem, seules existent les lois du maître ! Tu
dois réaliser que tu es enfermée, que tu ne peux pas sortir donc et te
plaindre à qui que ce soit. D'autre part, je te précise que personne ne
t'écouterait, si tant est que tu trouves quelqu'un qui comprenne ta langue.
Les gens d'ici ont bien trop peur de l'émir Djamel al'Salen, à juste raison.
Et puis, où irais-tu ? Nous sommes au milieu du désert ! Sans un guide ni
l'équipement adéquat, tu ne survivrais pas plus d'une demi-journée. De toute
façon, ses Touaregs auraient tôt fait de te retrouver et de te ramener. Et
alors, je n'ose imaginer sa colère...
- Mais...
- Fais plutôt ce que je dis, prends des forces et soumets-toi en attendant
que nous trouvions un moyen de te faire sortir d'ici. Je suis prête à
t'aider, mais soit patiente. Et, pour l'instant, bois et mange ! Il va te
falloir toute ton énergie pour affronter ton... amant !
Isabelle soupira. Yasmine avait entièrement raison, malheureusement. Et
jeûner ne servirait à rien sinon à l'affaiblir. Elle bût donc quelques
gorgées de thé à la menthe, au demeurant exceptionnellement bon et parfumé,
grignota deux, trois amandes. Ravie de sa bonne volonté, Yasmine lui
présenta un plateau recouvert de mets divers et variés. Et raffinés et
délicieux comme elle le découvrit bientôt. Elle goûta des boulettes de
viande, faites avec du mouton, beaucoup d'herbes aromatiques et d'épices,
qui lui réchauffèrent le corps, et des feuilletés aux légumes et au fromage
qui fondaient dans sa bouche.
- Mange, bois, tu te sentiras ensuite bien mieux. Et après, je t'apprendrai
à fumer le narghilé. Rien de tel pour se détendre, surtout quand l'eau est
parfumée avec certain élixir de ma fabrication ! Tu verras...
Isabelle fit ce que disait Yasmine et ne le regretta pas. Les mets lui
procurèrent un certain bien-être, le narghilé la grisa un peu, et le dernier
verre de thé, affreusement amer malgré le miel, que Yasmine l'obligea à
boire acheva de la détendre complètement. De la drogue ?
- Oui, une drogue qui permet à ton esprit de s'échapper de ton corps, de
prendre ses distances et de perdre ainsi la notion de souffrance... ou de
plaisir ! Je t'en ai donné beaucoup car la nuit à venir risque d'être longue
! Mais voici Leila qui vient te chercher. Sois prudente, je t'en prie...
Yasmine serra furtivement la main d'Isabelle et l'aida à se lever. La
matrone s'étonna :
- Te voilà bien remise, rose et fraîche ! Moi qui croyais que les
Européennes étaient toutes des douillettes et des petites natures. Serais-tu
l'exception ? Voilà, en tout cas, qui me permettra, à l'avenir, de te punir
avec toute la sévérité que tu mérites... et sans aucun scrupule ! Bien,
maintenant ôte ta chemise pour que je voie si tu as été convenablement
préparée pour le maître.
Pressentant une nouvelle humiliation, et surtout devançant l'indignation
qu'elle sentait naître chez Isabelle, Yasmine intervint :
- Quelle vieille maniaque tu fais ! J'ai veillé en personne à la toilette de
la deuxième concubine. Comme l'épilation et le massage que tu lui avais
infligés l'avaient souillée, nous l'avons de nouveau entièrement lavée,
huilée, parfumée. Elle est prête pour le plaisir du maître. Il ne lui reste
plus qu'à enfiler sa robe. Nous t'attendions pour cela.
Mais la matrone, sadique, tenait à faire son inspection :
- Je dois vérifier. Tu sais, Yasmine, comme le maître est exigeant. Et
impatient. Il faut que les voies de son plaisir soient accueillantes, douces
à sa virilité, faciles à pénétrer. Allons, Isabelle, penche-toi en avant, ce
ne sera pas long cette fois, ni douloureux. Juste un doigt dans chacun des
orifices pour que je voie s'ils ont été convenablement huilés.
- Non, je vous en prie, pas ça...
Isabelle avait les larmes aux yeux. Mais rien n'y fit. La vieille Leila ne
se laissa pas attendrir.
- Ne m'oblige pas à demander à Abdul de te forcer à obéir ! Retire vite ta
chemise et montre-moi tes fesses ! Vite ! Voudrais-tu être fouettée ?
Voudrais-tu que Yasmine soit fouettée pour avoir, il me semble, encourager
ta rébellion ?
Que faire dans ces conditions ? Rien, sinon obéir. Isabelle ôta donc sa
chemise et se pencha en avant. Ainsi qu'elle l'avait dit, la vieille Leila
enfonça un doigt dans chacun des orifices d'Isabelle et les fouilla en
pinçant la mince cloison de chair qui les séparait. Elle prolongea
volontairement son inspection plus qu'il n'était nécessaire, pour le plaisir
d'entendre Isabelle étouffer ses sanglots. Sanglots de rage et de honte.
Puis la vieille sorcière retira enfin ses doigts, lui donna une tape sur les
fesses :
- Bien, ma colombe, tu peux te redresser et t'habiller.
Yasmine aida Isabelle à enfiler une longue robe en soie blanche, diaphane,
qui moulait souplement son corps. La matrone se recula, admirative :
- Le maître a du goût. J'espère, ma colombe, que tu apprécies cette
merveille qu'il a achetée pour toi chez un grand couturier parisien... Et
qu'il a choisi blanche, parce que c'est la coutume chez vous de se marier en
blanc. J'espère, ma colombe, que tu apprécies la délicatesse du geste...
Alors que tu ne le mérites pas vraiment, n'est ce pas ? Le blanc est en
principe réservé aux seules vierges... Or, tu ne l'es plus, n'est ce pas ?
Isabelle ne répondit pas. La vieille sorcière lui retournait à plaisir le
couteau dans la plaie. Bien sûr, Isabelle n'avait ni honte ni regret de ne
plus être vierge, surtout pour ce salaud de Djamel al'Salen qui ne méritait
pas qu'on lui réserve sa virginité, ni quoique ce soit d'autre d'ailleurs,
non, mais Isabelle avait peur de ce qui l'attendait, peur de ce qu'il allait
lui en coûter de priver le maître du plaisir de la déflorer, de la
satisfaction d'être le premier. Et elle était terrorisée à l'idée d'être
pénétrée, dans sa bouche et son anus, par la verge de Djamel al'Salen. A
moins qu'elle ne réussisse à lui parler, à le convaincre de la laisser
partir, de l'aider à rentrer en France.
Mais Isabelle n'eut pas le temps de s'expliquer. La vieille Leila la fit
sortir du harem et la conduisit aux appartements de l'émir où il l'attendait
en compagnie de sa première épouse et de deux vieilles servantes. A la vue
de son tortionnaire, Isabelle sentit la colère et la haine l'envahir à
nouveau et elle se précipita vers lui :
- Il faut que je vous parle ! Je veux m'en...
- Tais-toi ! C'est moi qui décide ici, et pour tout le monde, ce qu'il
convient ou pas de faire, ce qu'il faut ou ne faut pas...
- Ca suffit ! Je ne suis pas une de vos femmes ! Vous devez m'écouter !
- Pardon ? N'as-tu pas compris ce que je viens de t'expliquer ? Faudra t-il
que je demande aux servantes de te bâillonner ?
- Mais ce n'est pas possible...
La voix d'Isabelle se brisa dans un sanglot. Il était inutile d'insister :
Djamel al'Salen avait fait un geste et une des servantes s'approchait... qui
la bâillonnerait sans doute si elle ne se taisait pas !
- Bien, conclut Djamel. Il me semble que tu as enfin compris. Et puisque que
te voilà calmée, approche, que ma première épouse puisse te voir et
t'apprécier. Elle va sans doute être un peu jalouse parce que tu es belle et
jeune, mais contente en même temps que tu le sois parce qu'elle m'aime. Et
puis elle est fière d'être la première épouse d'un homme qui peut entretenir
un harem et satisfaire trois épouses, deux concubines jeunes et belles, dont
une européenne. Bien sûr, tu ne peux pas comprendre, tu n'as qu'à obéir.
Approche donc et montre-toi !
En son for intérieur, Isabelle hurla de rage, puis s'exhorta au calme. Et
elle fit ce que Djamel al'Salen lui demandait. Farida, la première épouse,
dit alors quelque chose, en arabe bien sûr, que l'émir traduisit avec un
petit sourire diabolique :
- Ma première épouse te trouve belle mais un peu maigre. Et elle pense que
tes seins sont trop petits pour me satisfaire. Elle veut les voir. Retire ta
robe !
Isabelle faillit protester mais, sur un signe de Djamel al'Salen, les deux
servantes étaient déjà près d'elle et lui ôtaient sa robe. Et puis, elle se
sentait soudain étrangement calme, détachée. La drogue de Yasmine sans
doute. Elle avait l'impression de commencer à flotter dans l'air. Bientôt,
elle allait s'envoler. Mais elle avait encore les pieds sur terre et Farida
se tenait debout devant elle, la regardait avec une moue méprisante. Puis
elle dit encore quelque chose, de pas très aimable sans doute car sa voix
était mauvaise.
- J'avais raison, soupira Djamel al'Salen, elle est jalouse ! Mais la
jalousie entretient l'amour. Elle est furieuse que tu sois si belle même si
elle vient de me dire que tu étais vraiment trop maigre et que tes seins ne
devaient pas être très agréables à caresser. Je vais lui ordonner de les
toucher pour la convaincre du contraire ! Elle a dit aussi que tu n'étais
encore qu'une enfant. Mais elle sait que j'aime les petites filles comme toi
et c'est ça qui la rend furieuse.
Djamel al'Salen parla à son tour en arabe et Farida tendit la main. Isabelle
n'eut même pas un mouvement de recul. Cela lui était bien égal que la
première épouse tâte ses seins comme un maquignon palpe les pis d'une vache,
surtout que ses seins, petits et ronds, semblaient contrarier Madame
al'Salen numéro un dont le visage virait au vert, vert de rage bien sûr !
Isabelle se sentait de plus en plus euphorique et adressa même un sourire
ironique à Farida qui lui pinça alors le bout d'un sein avec un rictus
méchant. Isabelle ne sentit pas grand-chose mais eut néanmoins un petit
sursaut. Djamel al'Salen éclata de rire :
- Elle est vraiment très très jalouse. Méfie-toi d'elle, Isabelle ! Elle va
te faire payer cher ta beauté et ta jeunesse... Et comme tu lui dois respect
et obéissance, elle va en profiter ! Cela nous promet de belles disputes
dans le harem... Abdul aura intérêt à ne jamais lâcher son fouet s'il veut
être un peu tranquille !
L'émir poursuivit en arabe. Le rictus de la première épouse se transforma
alors en un sourire triomphant, elle bomba le torse, montra à Isabelle ses
gros seins qui pointaient, hauts et fermes, sous ses voiles transparents.
Puis elle s'en fut, furieuse et fière, en lançant un dernier regard lourd de
menaces à Isabelle, toujours euphorique, qui la trouva très belle, plus âgée
et plus épanouie que Yasmine, mais aussi belle. Djamel al'Salen avait au
moins une qualité, son bon goût. Toutes ses femmes, épouses, concubines et
esclaves étaient superbes. Laquelle était la plus belle ?
Isabelle était en plein délire. La voix de l'émir la fit sursauter :
- Je pense que la vieille Leila t'a informée du sort qui t'attend désormais,
et qui n'est pas si horrible que tu as l'air de le penser. La vie peut être
douce au harem pour celle qui se plie à ses lois. Regarde ces vieilles
servantes. Elles ont été esclaves soumises au plaisir de mon père, elles ont
vécu derrière les grilles du harem jusqu'à ce qu'elles deviennent trop âgées
pour exciter les seins de leur maître. Alors il les a fait sortir du harem
et elles sont devenues ses servantes, puis maintenant les miennes. Et si tu
les interrogeais, elles te répondraient qu'elles rendent chaque jour gloire
à Allah pour le bienheureux qu'il leur a réservé dans sa grande bonté.
Tu parles d'un bien heureux sort ! Isabelle eut un petit sourire ironique
qui agaça Djamel al'Salen. Il se leva et lui saisit le menton :
- Pourquoi souris-tu avec autant d'insolence ?
Grâce à la drogue de Yasmine, ou à cause d'elle, Isabelle flottait dans un
état second et elle détestait cela, ayant la sensation désagréable de ne
plus être maître de son corps, de ses mouvements et de ses pensées. Mais les
doigts de Djamel al'Salen qui serraient son menton comme dans un étau et la
colère dans son regard la ramenèrent brutalement à la réalité. Et elle eut
peur soudain. Que répondre pour ne pas déchaîner la colère du maître ? Rien.
Essayer de sourire gentiment, peut-être, essayer d'amadouer le seigneur ?
- Bien, je préfère cela. Et puisque ce soir est notre première nuit d'amour,
je te pardonne ton insolence. Et maintenant, suis-moi dans ma salle de
bains. Tu vas aider les servantes à me laver. Car il me faut ôter de mon
corps toute trace des plaisirs partagés avec Farida. Je dois me préparer
comme toi tu t'es préparée pour moi. J'ai remarqué que tu avais été épilée.
Tu es très belle ainsi. Ca te rajeunie et j'aime ça.
Tout cela était très aimable, à condition toutefois d'oublier la façon dont
Isabelle avait été " préparée ". Elle souhaita, en elle-même bien sûr, que
Djamel al'Salen soit un jour " massé " comme elle l'avait été, qu'une des
servantes lui écarte les fesses afin que l'autre puisse le sodomiser avec un
énorme vibromasseur, à sec, sans huile, pour qu'il ait très mal, pour que
son anus se dilate jusqu'à la déchirure, jusqu'au sang ! Mais quand elle vit
avec quel amour, avec quels yeux béats d'admiration et d'adoration, les deux
vieilles servantes déshabillaient leur maître, le caressaient, le
conduisaient à la piscine qui faisait office de baignoire, Isabelle compris
que son vœu ne serait jamais exaucé. Jamais les deux vieilles servantes ne
feraient le moindre mal à Djamel al'Salen. L'âge les avait délivrées des
chaînes du harem mais elles étaient toujours esclaves et serviraient le
plaisir du maître, tant qu'il y en aurait un, de père en fils et petit-fils,
jusqu'à ce que la mort les sépare. Isabelle les regardait, fascinée par leur
dévotion. Et fascinée également par le corps de Djamel al'Salen. Malgré
tout, sa haine, son désespoir, son dégoût, elle le trouvait merveilleusement
beau. Il était grand, mince, bien proportionné, tout en muscles, superbe.
Quel dommage qu'un tel corps appartienne à un être aussi abject ! Isabelle
se surprit à le regretter. Mais quand elle découvrit le sexe de Djamel
al'Salen, sa taille démesurée même au repos, elle chassa bien vite ses
regrets. Il devait bien faire le double de celui d'Olivier !
Olivier... Elle avait eu à vivre tellement de bouleversements et de
mauvaises surprises ces dernières heures qu'Isabelle l'avait presque oublié.
Il devait être au courant de sa disparition, maintenant. Il devait se faire
du souci pour elle et cette pensée la réconforta, l'aida à appréhender
l'horreur de la situation qu'elle allait vivre. S'il y avait un espoir qu'un
jour elle sorte de ce harem vivante, il ne pouvait venir que d'Olivier.
Jamais il ne la laisserait à son triste sort.
- A quoi songe ma nouvelle concubine au lieu de s'occuper de moi ? Viens
donc me rejoindre dans l'eau. Viens aider les servantes à me savonner. Je
veux sentir tes mains sur ma peau...
Isabelle fut tentée de s'enfuir, ou tout au moins d'essayer. Au lieu de ça,
elle obéit, par crainte des représailles. Elle prit le savon qui lui tendait
une des servantes et commença à laver le dos de Djamel al'Salen en pensant
qu'elle gagnait du temps, qu'elle retardait l'inévitable et horrible moment
où il lui faudrait se soumettre à son ignoble désir et le satisfaire.
- Caresse-moi avec ta main plutôt qu'avec le savon, Isabelle. Regarde
comment font les servantes. Elles savent ce qui plaît à l'homme.
Djamel al'Salen s'était installé sur la plus haute des larges marches de la
piscine afin que les servantes, agenouillées dans l'eau qui affleurait,
puissent le laver. L'une d'elle lui savonnait le sexe et les testicules, à
deux mains tellement son pénis était énorme et monstrueux, en roucoulant
d'amour et de tendresse, comme une mère qui dorlote les petites couillettes
adorées et le joli petit zizi de son bébé. Puis, le mignon zizounet, flatté
par tant de dévotion, commençant à se transformer en verge imposante, la
servante se mit à glousser de bonheur, à s'exclamer avec emphase. Isabelle
ne pouvait pas comprendre ce qu'elle disait mais à sa mine réjouie et
extasiée, aux clins d'œils égrillards qu'elle lançait à sa compagne qui se
penchait pour admirer elle aussi le prodige, elle devinait sans peine que
l'éternelle esclave chantait, en termes salaces, les louanges des
magnifiques couilles et de l'énorme queue de son maître. Un spectacle
démentiel dont Isabelle ne pouvait détacher son regard : Djamel al'Salen,
nu, superbe, le sexe dressé, un sexe comme elle n'avait jamais imaginé qui
puisse exister, deux vieilles femmes vêtues de voiles noirs, deux aïeules,
excitées comme des gamines en chaleur, qui se disputaient pour prendre la
grosse verge entre leurs doigts décharnés, pour en caresser les veines et le
gland, pour la faire grossir et durcir, qui se disputaient pour branler
l'énorme queue et ne l'abandonnaient, à regret, que pour aussitôt flatter et
griffer les couilles de leurs ongles pointus. Et Djamel al'Salen qui les
regardait faire, avec un sourire bienveillant, indulgent presque.
- Elles devraient avoir honte, à leur âge ! Mais cela leur fait tant
plaisir... Et puis, elles le font si bien ! Je te l'ai dit, Isabelle, elles
savent ce qui plaît à l'homme !
Il n'avait pas besoin de le répéter. Isabelle pouvait le voir ! Caressé,
agité, palpé, pressé, d'énorme, le sexe de Djamel al'Salen était devenu
gigantesque, si gonflé de sang et d'excitation qu'il semblait devoir bientôt
exploser. Les veines saillaient et dessinaient des sillons presque noirs sur
la peau pourtant très brune. Les testicules, gorgées eux aussi de sang et
d'excitation, semblaient également devoir bientôt exploser. C'était
effrayant. Mais ce qui inquiétait bien plus encore Isabelle, c'était la
taille de cette queue, démesurée, déjà cent fois trop grosse pour entrer
dans sa petite chatte à elle sans la déchirer. Alors dans son anus... Les
quatre petites mains décharnées des vieilles servantes avaient du mal à
contenir tant de virilité, mais elles s'acharnaient à la solliciter. A
genoux, elle aussi, toujours un peu hébétée par la drogue de Yasmine,
complètement terrorisée par la monstrueuse érection générée et entretenue
par les aïeules en voiles noirs, Isabelle restait immobile, muette et prise
de panique, comme hypnotisée. Maintenant plus encore qu'avant, elle avait
envie de s'enfuir, de se sauver, avant qu'il ne soit trop tard. Mais cela
faisait déjà longtemps qu'il était trop tard ! L'émir donna un ordre en
arabe et les servantes se figèrent, suspendirent leur geste masturbatoire.
- Je leur ai dit de te laisser faire, maintenant. Caresse mon sexe,
Isabelle, fais-moi jouir !
Comme la première fois où ils s'étaient rencontrés, Djamel al'Salen avait
parlé d'une voix très douce, presque tendre. Mais il ne pouvait plus tromper
Isabelle, elle n'était plus dupe de sa fausse gentillesse. Et ce qu'il
exigeait d'elle, elle en était incapable. Isabelle secoua la tête. Non, elle
ne pouvait pas ! Elle ne pouvait pas toucher ce sexe qui la terrorisait ! Et
elle ne voulait certainement pas faire jouir cet homme qu'elle détestait !
Il attendait, le membre toujours dressé entre les mains des vieilles
servantes. Il répéta son ordre, car s'en était un. Mais Isabelle ne bougea
pas. Elle baissa les yeux, conscient de ce que son refus signifiait,
effrayée à l'idée du châtiment qui ne manquerait pas de s'ensuivre,
terrorisée même. Mais elle ne bougea pas. Etait-ce la drogue ou la haine ?
Elle ne savait pas. La seule chose qu'elle savait, c'était qu'elle ne
voulait pas toucher le sexe de Djamel al'Salen. Jamais...
Alors il hurla quelque chose en arabe et Isabelle se sentit agrippée par ses
longs cheveux. Une des vieilles servantes la tirait en avant, la faisait se
pencher sur la verge de Djamel al'Salen tandis que l'autre recommençait à le
masturber de ses deux mains. Isabelle se débattit mais la servante avait
enroulé ses cheveux autour de son poing serré et la força à se pencher un
peu plus encore, jusqu'à ce que son visage vienne heurter le sexe de Djamel
al'Salen, jusqu'à ce que ses lèvres viennent cogner le gland. Elle gémit,
les dents serrées, refusant le contact de tout son être. Mais elle sentit
malgré tout l'odeur de l'homme, l'odeur du sexe de Djamel al'Salen, puis sa
chaleur, et son sperme enfin qu'il fit jaillir sur ses paupières, ses joues,
sa bouche, un flot de sperme brûlant qui ruissela le long de son cou jusque
sur sa poitrine.
Isabelle tremblait, hoquetait, au bord de la nausée. La vieille servante la
repoussa en arrière dans la piscine. Elle se laissa couler. Djamel al'Salen
avait joui, c'était fini. Mais cela ne faisait que commencer...
La colère de l'émir fut terrible. Silencieuse mais terrible. Quand il fut
vide de sperme et de plaisir, il se redressa, saisit Isabelle par les
cheveux et la sortit de l'eau, puis il la tira, toujours par les cheveux,
hors de la piscine dont il lui fit gravir les marches sur le ventre, sourd à
ses cris de douleur. Sans lâcher prise, il la traîna ensuite, gémissante,
meurtrie et terrorisée, jusque dans sa chambre où, à coups de pied et de
poing, il la força à se mettre à plat ventre sur une étroite table roulante
en marbre qui la soutenait du pubis au menton. Sitôt qu'elle fut allongée,
les deux vieilles servantes écartèrent ses bras et ses jambes, les
plaquèrent contre les pieds de la table auxquelles elles attachèrent
solidement ses poignets et ses chevilles avec de fines cordelettes qui
s'incrustèrent très vite dans sa peau.
Puis Djamel al'Salen retourna dans la piscine pour se détendre un long
moment. Puis il se fit laver, rincer, sécher, masser, parfumer par les deux
vieilles esclaves qui ensuite le coiffèrent et l'aidèrent à enfiler une
djellaba. Puis il se fit servir à dîner, mangea et but tranquillement avant
de fumer, non moins paisiblement, un gros cigare... Il prit tout son temps.
Et laissa à Isabelle celui de comprendre avec angoisse l'horreur de sa
triste situation, écartelée et attachée sur une table roulante, nue, dans
une position obscène et ridicule, dégradante, humiliante, qui la mettait à
la totale merci de Djamel al'Salen, qui la livrait, pieds et poings liés,
sans aucune défense, à tous les sévices qu'il n'allait pas hésiter à lui
infliger. Et qu'il prenait un plaisir sadique à retarder, pour que
l'angoisse décuple la peur, pour que la position, gênante et inconfortable,
devienne insupportable, douloureuse, pour que les remords de ne pas avoir
osé ce qui était si simple, si facile, de ne pas avoir donné à l'émir ce
plaisir qu'elle avait procuré si souvent - et avec quelle joie - à Olivier,
l'assaillent et attisent sa colère envers soi-même. Isabelle gémissait
sourdement. Elle ne résisterait pas. D'autant plus que la drogue de Yasmine
avait cessé d'agir.
- Djamel, je vous en supplie...
Elle savait qu'il était assis derrière elle, elle sentait son regard entre
ses cuisses ouvertes, sur son sexe et ses fesses écartées. Il l'avait très
certainement entendue, mais il ne répondit pas. Et, brusquement, sans aucun
avertissement, la fine lanière d'un fouet vint déchirer les reins
d'Isabelle. Un coup sec, d'une v******e inouïe. Une douleur atroce qui fit
hurler Isabelle avant même qu'elle réalise ce qui lui arrivait. Et ensuite
ce fut l'enfer. Posément, mais sans laisser à Isabelle le temps de reprendre
son souffle, Djamel al'Salen la fouetta, de la tête aux pieds, jusqu'à ce
que son corps entier soit marqué de zébrures rouges et boursouflées, jusqu'à
ce que le sang perle. Très vite, la douleur répétée vint à bout de la
résistance d'Isabelle qui n'eut bientôt plus la force de crier, ni même
celle de gémir. Lorsque Djamel al'Salen cessa enfin de la fouetter, elle
râlait faiblement, inconsciente.
Alors les vieilles servantes lui firent respirer des sels, aspergèrent son
visage d'eau fraîche afin de la ranimer. Car Djamel al'Salen voulait qu'elle
soit consciente, qu'elle vive chaque instant de son humiliation et son
asservissement. Il retira sa djellaba. La séance de fouet l'avait excité et
son sexe était de nouveau en érection, dressé sur son ventre, monstrueux,
menaçant. Il se plaça derrière Isabelle, se colla contre ses reins et frotta
doucement sa verge sur son sexe et ses fesses écartées. Elle frémit
imperceptiblement. Alors il fit un signe aux deux servantes qui firent
tourner la table roulante afin qu'il puisse, cette fois, frotter sa queue
contre le visage d'Isabelle, qui finit par ouvrir les yeux. Et les referma
aussitôt. Elle aurait voulu hurler sa haine et son dégoût, mais elle avait
trop mal. Et puis elle avait compris que c'était inutile. Au lieu de cela,
elle exprima sa soumission et son repenti, espérant ainsi apaiser un peu sa
colère. Elle s'entendit dire à Djamel al'Salen qu'il pouvait faire d'elle ce
qu'il voulait. Il le fit.
Sur un signe encore, l'une des servantes redressa la tête d'Isabelle et la
maintint ainsi pour que Djamel al'Salen se serve de sa bouche qu'il malmena
avec ses doigts, tordant et écrasant les lèvres avant de les forcer à
s'écarter pour recevoir son sexe. Isabelle pensa étouffer. L'énorme verge,
dure et gonflée, l'emplissait toute, jusqu'à la gorge, déchirait ses lèvres,
et encore, elle n'en avait avalé que la moitié. Défigurée par la monstrueuse
pénétration, ruisselante de larmes, secouée de hoquets, Isabelle bavait
autour de la queue qui s'enfonçait toujours, puis qui allait et venait,
difficilement. Si difficilement que Djamel al'Salen se retira, agacé.
Aussitôt, sans qu'il ait besoin de dire ou faire quoi que ce soit, les
vieilles servantes retournèrent la table et lui présentèrent la croupe
d'Isabelle. Informées de la perte de sa virginité, et donc du mépris total
du maître pour son sexe, elles écartèrent sans hésiter ses fesses.
En sentant les doigts qui l'ouvraient, Isabelle comprit que l'émir allait la
sodomiser, que l'instant redouté était enfin arrivé. Djamel al'Salen allait
enfoncer sa gigantesque verge dans son anus. Et ce n'était pas possible. Il
ne pouvait pas. Il allait lui déchirer les entrailles, il allait la tuer.
Elle trouva en elle assez de courage pour surmonter la souffrance et
supplier :
- Non, pas ça, non...
Mais déjà, elle sentait le gland qui poussait contre l'étroite ouverture,
qui en forçait le passage et, brutalement, d'un seul coup, s'enfonçait tout
entier. La douleur, plus atroce encore que la morsure du fouet, fit pousser
à Isabelle un hurlement de bête sauvage. Le bain dans la piscine avait
desséché ses chairs pourtant bien huilées, rendant ainsi la pénétration,
presque à sec, encore plus douloureuse. Et désagréable pour Djamel al'Salen.
Il avait beau forcer, rien n'y faisait. Seul son gland était entré. Et même
en insistant, en arrachant à Isabelle des gémissements de douleur
épouvantables, il ne réussit pas à introduire un centimètre de plus de sa
trop grosse verge. Alors, il se retira, tout aussi brutalement qu'il était
entré. Et les deux vieilles servantes comprirent qu'elles devaient très vite
aller chercher de l'huile, en enduire le sexe du maître, en mettre entre les
fesses d'Isabelle, dans son anus, en la pénétrant profondément avec les
doigts, pour bien ouvrir et préparer le passage, pour que le maître jouisse
enfin de sa deuxième concubine...
Isabelle avait eu si mal que cette nouvelle préparation lui sembla presque
agréable. Les doigts dégoulinants d'huile étaient doux comparés au
vibromasseur et au sexe de Djamel al'Salen, elle les sentait à peine. Mais
elle était à bout de résistance, épuisée. Cet acharnement à vouloir la
sodomiser, ce plaisir à lui fouiller l'anus, à le déchirer... Elle ne
comprenait pas. Et surtout, elle avait mal. Alors que les vieilles se
dépêchent ! Qu'elles la graissent jusqu'à l'estomac ! Et que Djamel la
sodomise ! La défonce ! L'encule ! Qu'il fasse ce qu'il voulait ! Mais vite
! Elle en avait assez, elle ne voulait plus avoir mal...
Mais Isabelle eut mal encore, longtemps. Djamel al'Salen insista tant qu'il
réussit à enfoncer sa verge tout entière entre ses fesses. Et il la fit
ensuite aller et venir durant une éternité, fasciné par la vision de sa
queue, raide et brune, entre les fesses rondes et pâles d'Isabelle, sa queue
gonflée qui écartait l'étroit anneau de chair rose, ensanglanté, sa queue
qui glissait, disparaissait dans le ventre brûlant, et ressortait, encore
plus grosse... Et ce plaisir qui montait, et qu'il retenait pour qu'il monte
plus encore, sans fin, sans limites... Djamel al'Salen sodomisa Isabelle
pendant des siècles de souffrance et ne s'arracha de ses reins que pour
venir éclabousser son visage de sa jouissance, pluie laiteuse, mêlée de sang
qui brûla ses yeux gonflés de larmes et ses lèvres tuméfiées.
Une fois qu'il eut consommé leur union, aux termes de sa propre loi, Djamel
al'Salen congédia Isabelle, c'est à dire qu'il ordonna aux deux vieilles
servantes de pousser la table roulante jusque dans un cachot du harem où
elle resterait ainsi attachée en enfermée tant qu'elle n'aurait pas compris
qu'elle devait se soumettre et obéir. Et qu'Abdul la fouette chaque matin,
une bonne douzaine de coups, pas plus, juste pour la dresser ! Il ne
s'agissait pas de l'abîmer : Djamel al'Salen avait des projets pour elle, à
condition toutefois qu'elle soit encore présentable... Que les servantes
réveillent donc en passant la vieille Leila afin qu'elle soigne Isabelle,
qu'elle efface les traces du fouet avec ses onguents, les traces, pas la
douleur ! La douleur était nécessaire...
Les ordres de l'émir furent respectés à la lettre. Et Isabelle, toujours
attachée sur la table roulante, se retrouva dans un des cachots du harem où
les servantes la laissèrent aux bons soins d'Abdul et de la vieille Leila.
Combien de temps resta t-elle enfermée dans le cachot ? Elle ne le sut qu'en
sortant, car, très vite, elle avait perdu la notion du jour et de la nuit...
et de bien d'autres choses. Ce n'était pour elle qu'une succession de
périodes d'éveil et de sommeil. Dans le noir, lorsque Isabelle était seule.
A la lumière d'une ampoule, lorsque la vieille Leila venait la soigner et
Abdul pour la fouetter. La douzaine de coups ordonnés par Djamel al'Salen.
Parfois, elle ne sentait ni les doigts de la vieille matrone qui massaient
ses plaies avec des onguents, ni les coups de fouets d'Abdul. Elle ne
réalisait pas non plus qu'elle se souillait et que c'était l'eunuque noir
qui devait la laver et nettoyer les pavés du cachot. Parfois, les soins de
Leila et les punitions infligées par le noir la faisaient horriblement
souffrir. De même, elle pensait mourir de honte lorsqu'elle ne pouvait se
retenir devant l'eunuque qui la regardait se salir, puis allait chercher ce
qu'il fallait pour réparer les dégâts, entre ses jambes et sur le sol. Mais
que pouvait-elle faire, attachée sur sa table ? Elle avait beau supplier, ni
Leila ni Abdul ne la délivrèrent avant que les cordelettes n'entament sa
chair au point de la déchirer jusqu'au sang, c'est à dire au bout de trois
jours. Et quand ils la délivrèrent, ses membres meurtris et engourdis
devinrent brusquement si douloureux qu'elle s'évanouit.
Souffrances, humiliations, Isabelle connut le désespoir, la peur de ne pas
résister, de mourir, la terreur de survivre mais de rester estropiée,
marquée, malade, l'angoisse de ne jamais sortir du cachot, de rester
enfermée, enterrée vivante, dans ce trou sans fenêtre, jusqu'à sa mort.
Nourrie d'une ignoble bouillie qu'on lui donnait dans une écuelle, sans
cuillère pour la manger, et qu'elle devait donc laper comme un chien, elle
maigrit et s'affaiblit. Et crut alors devenir folle. Elle essaya de se
raisonner, se força à chanter, à réciter des poèmes, pour faire travailler
son cerveau et ne pas perdre la tête. Elle se força à imaginer plusieurs
plans d'évasion du harem, tout aussi irréalisable les uns que les autres,
mais qui entretinrent son espoir. Elle se raconta mille fois comment elle se
vengerait de Djamel al'Salen, en lui faisant subir tout ce qu'il lui avait
fait subir d'abord, la sodomie, avec toute une collection d'objets
monstrueux, qu'elle lui enfoncerait elle-même dans le cul, le fouet, après
l'avoir attaché sur la table roulante qu'elle ferait tourner comme une
toupie pour être sûre de le déchirer partout, puis le cachot, sans
toilettes, et sans cuillère pour manger la pâtée de chien qu'elle lui
donnerait avec parcimonie. Elle se raconta mille fois comment elle se
vengerait de Djamel al'Salen en le castrant ensuite, oui, de la même façon
qu'il avait castré Abdul, elle lui couperait les couilles et les lui
attacherait autour du cou pour le promener dans le harem, le montrer aux
femmes qu'il avait mutilées, battues, humiliées... Elle se raconta mille
fois comment elle achèverait enfin de se venger de Djamel al'Salen en le
tuant, et le donnant à bouffer aux cochons, ces semblables, car Djamel
al'Salen n'était qu'un porc abject, un immonde salaud de la pire espèce des
salauds !
Isabelle fit tout ce qu'il fallait pour tenir le coup, mais elle craqua. La
crise de nerf, si longtemps contenue, éclata. Un matin, bien après que le
fouet eut cessé de claquer sur son corps, elle continua à hurler comme une
possédée, hystérique. Elle se jeta à genoux aux pieds de la vieille Leila et
d'abdul, les supplia d'intervenir au près de l'émir, de lui dire qu'elle ne
lui désobéirait plus, qu'elle ferait tout ce qu'il voudrait :
- Il pourra me battre, m'enculer, m'étouffer avec sa bite ! Il pourra me
traiter comme la dernière des putes ! Mais qu'il me laisse sortir de ce
cachot ! Je veux vivre ! Même dans un harem, même comme une esclave ! Je
veux vivre !
Une heure plus tard, Isabelle sortait enfin de son cachot. Soutenue par
Yasmine et Fatima, elle marcha jusqu'aux jardins. Pour respirer. Elle était
libre. Derrière les grilles du harem... Alors elle se mit à sangloter, de
joie et de désespoir, pendant des heures.
Isabelle apprit avec surprise que son emprisonnement n'avait pas duré une
semaine. Ce n'était pas possible ! Elle avait l'impression qu'elle était
restée enfermée pendant des jours et des jours !
- C'est normal, lui expliqua Yasmine, quand on ne peut pas se repérer à la
lumière du jour, on perd très rapidement la notion du temps.
- Et puis, tu as tellement souffert ! ajouta Fatima. Le temps parait
toujours plus long quand on a mal, quand on est désespérée.
Puis elles l'obligèrent à se restaurer, à reprendre des forces. Elles furent
rejointes par Makoubo et toutes trois, elles prirent soin d'Isabelle qui
avait grand besoin d'être réconfortée. Et peu à peu, les drogues, la
nourriture, les soins et les caresses réussirent tout de même à venir à bout
de sa crise de nerf et elle cessa de pleurer. Isabelle réussit enfin à
sourire avant de, brusquement, s'endormir dans les bras de ses amies qui la
bercèrent longuement avant de sombrer à leur tour dans le sommeil. Elles
furent réveillées en sursaut par les piaillements de la vieille Leila qui
tapait dans ses mains, impatiente :
- Allons, debout ! Que faites-vous là toutes les quatre à paresser sur les
coussins ? Vous avez chacune une chambre pour dormir, je vous le rappelle !
Mais sans doute avez-vous passé une bonne partie de la nuit à gémir ensemble
sur votre sort ? Femmes sottes que vous êtes ! Vous serez punies pour cela
bientôt... Toutes les quatre ! Mais, pour l'instant, le maître veut voir la
deuxième concubine. Habille-toi. Vite ! Il ne faut pas le faire attendre !
- Mais elle n'a rien mangé depuis hier soir ! intervint Yasmine. Laisse-lui
au moins le temps de manger quelque chose ! Elle est si faible...
- Le maître est pressé ! Elle n'a qu'à avaler un verre de thé et quelques
dattes tout en s'habillant... Vite !
Soutenue par Fatima et Makoubo, les yeux à peine entrouverts, elle enfila un
tchador et n'eut que le temps de boire un verre de thé à la menthe et de
manger une datte et un loukoum que Yasmine lui fourra d'autorité dans la
bouche. Puis elle entendit la matrone donnait un ordre et se sentit poussée
en avant. Alors elle ouvrit les yeux car l'instant d'après, elle était face
à Djamel al'Salen. Isabelle tremblait de la tête aux pieds. L'émir s'en
aperçut :
- Je vois que je t'inspire une saine terreur ! Le séjour au cachot et le
fouet t'ont donc été salutaires et qu'ils t'ont définitivement convaincue de
l'inutilité d'une quelconque révolte... Cela est très bien car j'ai de
nouvelles intentions te concernant. Tu n'es qu'une chienne impure, Isabelle,
je le savais ! Je savais que tu avais connu un homme avant moi, que tu ne
m'avais pas réservé ta virginité... Chienne d'européenne ! Alors pourquoi
ai-je quand même fait de toi ma concubine ? Je l'ignore. Un caprice stupide
que je peux fort heureusement réparer aujourd'hui. Tu vas donc avoir le
traitement que mérites les chiennes de ton genre ! Car je n'ai plus envie de
toi, ni dans mon lit, ni dans mon harem, ni même dans mon palais ! Je ne
veux plus de toi ni comme concubine, ni comme esclave ou même servante !
Mais tu souris ?
Isabelle souriait en effet. Elle n'avait entendu, compris, qu'une seule
chose : elle n'était plus la maîtresse de Djamel al'Salen, il ne voulait
plus d'elle, ni dans son lit, ni dans son harem, ni dans son palais !
Alors... elle était libre ! Elle partait ! Ce qu'elle entendit alors lui fit
l'effet d'un coup de couteau :
- Tu ne devrais pas sourire, Isabelle. Car je crois que tu es en train de te
méprendre. Je te chasse de mon lit, de mon harem, de mon palais ! Tu n'es
plus ma concubine. Mais tu restes ma propriété ! Je ne te rends pas ta
liberté. Tu ne rentres pas en France, Isabelle ! Tu vas passer quelques
temps dans une maison d'Abu-Dhabi, une maison très spéciale... Je préfère
dire un lupanar, mais je crois que tu comprendras mieux si je dis un bordel.
Je t'envoie dans un bordel d'Abu-Dhabi, Isabelle, pour que tu y apprennes à
servir le plaisir des hommes, pour que tu deviennes une putain experte, " ma
" putain. Pas pour mon usage, bien sûr ! Non, " ma " putain que j'offrirai à
mes touaregs, à mes bergers, pour les récompenser de leur dévouement, la
putain blanche, ma chienne d'européenne que j'offrirai à mes hommes pour
qu'ils en jouissent à leur guise ! As-tu compris maintenant, Isabelle ?
Oui, elle avait compris. Et elle était en train d'en mourir. Le cauchemar
continuait ! Sa tête, son cœur, son ventre, tout son corps était en train de
se désagréger. Elle éclatait en petits morceaux, elle s'éparpillait, elle
s'évanouissait... L'horreur l'avait définitivement anéantie. Mais la vieille
Leila la rattrapa au vol et, aidée par les deux aïeules vêtues de voiles
noirs, la portèrent à travers les couloirs du palais, la portèrent dehors,
en bas des marches où une fourgonnette attendait et dans laquelle elles la
jetèrent comme un paquet. Le moteur de la fourgonnette tournait et sur un
signe du garde de Djamel al'Salen qui était assis à côté de lui, le
chauffeur démarra. Direction Abu-Dhabi
Isabelle ne savait comment elle était arrivée jusqu'au palais de Djamel
al'Salen. Mais elle le quittait dans la fourgonnette qui servait à
transporter les ordures jusqu'à une décharge où on les brûlait. Elle gisait
sans connaissance sur la tôle graisseuse où quelques détritus étaient restés
collés. Elle gisait dans une ignoble odeur de pourriture.
A l'avant de la fourgonnette, les deux hommes discutaient en riant. C'était
bien la première fois qu'ils allaient au bordel ! Enfin, pas pour consommer,
juste pour y conduire la pute blanche de l'émir, la chienne blonde de Djamel
al'Salen, leur maître. Mais s'ils n'avaient ni le droit ni les moyens de
passer un moment avec une des filles de ce bordel d'Abu-Dhabi, ils avaient
par contre la permission de se servir de celle qu'ils conduisaient là-bas.
Aussi, un peu avant d'arriver à la ville blanche, le chauffeur s'arrêta dans
une palmeraie. Isabelle gémissait faiblement sur la tôle sale de la
fourgonnette. Avec la chaleur, l'odeur de pourriture à l'arrière était
devenue épouvantable, insupportable. Mais les deux hommes se penchèrent
néanmoins pour tirer Isabelle à l'extérieur et la porter à l'ombre d'un
palmier. Ils la couchèrent sur le sable, la secouèrent par les épaules, la
giflèrent pour qu'elle émerge un peu de sa torpeur. Ce n'était pas très
agréable de baiser une fille inerte ! Mais Isabelle ne reprit pas
conscience...
Alors les deux hommes se résignèrent à l'utiliser dans l'état où elle était.
Ils étaient pressés ! Ils prirent malgré tout le temps de retrousser son
tchador pour regarder et palper ses seins, pour tripoter son corps, caresser
sa peau claire, si pale sous leurs mains brunes. Puis l'un des hommes releva
et écarta largement les cuisses d'Isabelle tandis que l'autre soulevait sa
djellaba pour brandir sa verge qu'il masturba un peu tout en parlant. Il
trouvait que le sexe de la chienne blonde était plutôt joli, il aimait
beaucoup la couleur, plus rose, plus tendre que celle du sexe de son épouse.
Les lèvres et le clitoris étaient ceux d'une petite fille, cela laissait
espérer que le vagin était étroit et serré. Il allait voir ça tout de
suite...
Il tendit la main, enfonça ses doigts dans le sexe d'Isabelle qu'il trouva
sec et fermé. Alors il se pencha et cracha un jet de salive sur les lèvres
ouvertes. Puis il enfonça de nouveau ses doigts, expliquant à son compagnon
que la pute du maître était très étroite, mais qu'avec la salive, ça irait.
Il regarda sa queue, grosse et raide maintenant, la serra dans sa main, se
coucha sur Isabelle, frotta un moment son gland à l'entrée de son vagin,
puis, d'un seul coup, s'enfonça tout entier.
Isabelle gémit sourdement quand la verge pénétra brutalement son ventre.
Mais elle n'ouvrit pas les yeux, ne reprit toujours pas conscience. Quelque
part dans son esprit engourdi par l'horreur, elle savait qu'elle était en
train de se faire violer, une fois de plus, qu'un inconnu avait forcé son
sexe dans lequel il allait et venait. Mais cela lui était complètement égal.
Elle sentait à peine la queue dans son ventre, ce n'était qu'un truc trop
dur, trop gros, désagréable, sans plus, un truc qui lui faisait mal, un
parmi tant d'autres qui lui avaient fait mal ces jours derniers, qui lui
avaient fait mal dans son sexe et dans son cul, et qui lui feraient mal
encore et encore, toujours ! Djamel al'Salen l'avait promis...
L'homme jouit en grognant, resta quelques secondes affalé sur le ventre
d'Isabelle puis en sortit, regarda sa queue au bout de laquelle perlait une
goutte de sperme, sourit, content, et se redressa pour laisser la place à
son compagnon. Sans oublier de lui dire en riant qu'il avait de la chance de
passer après lui, de pouvoir mettre sa bite dans un con tout chaud et bien
humide de foutre ! Surtout qu'elle était vraiment très grosse sa bite pour
le petit con serré de la pute du maître ! Allait-il pouvoir la mettre dedans
? Allait-il pouvoir l'enfoncer tout entière ?
Il l'enfonça toute. Et la fit aller-et-venir comme s'il voulait battre le
record du monde de v******e dans la fornication. Ses coups de boutoir
secouaient le corps inerte d'Isabelle qui ne gémissait même plus, poupée de
chiffon empalée sur une queue en furie. Mais l'homme se démenait tant qu'il
jouit très vite. Et très fort, car il poussa un grand cri qui fit rire son
compagnon. Il ne savait pas se tenir !
Sans même prendre la peine de rabattre le tchador d'Isabelle sur son corps,
les deux hommes la portèrent jusqu'à la fourgonnette où ils la jetèrent
comme on jette un objet usagé quand on a fini de s'en servir. C'était le cas
d'ailleurs... Et ils reprirent la route.
Un peu plus tard, ils livrèrent le colis dont ils étaient chargés, petit tas
de chiffons sales et malodorants surmonté d'une tignasse blonde emmêlée que
les deux hommes déposèrent sur le dallage de marbre blanc immaculé du hall
d'entrée du bordel. Madame Brigitte y jeta un bref coup d'œil avant de
reculer devant l'odeur pestilentielle que dégageait Isabelle. C'était ça la
nouvelle ? La garce ! Quelle infection ! Et les deux salauds qui venaient de
la sauter auraient au moins pu essuyer le foutre sur ses cuisses ! Elle
appela alors la bonne pour qu'elle s'occupe du nettoyage de la nouvelle
pensionnaire. Il n'y avait pas de temps à perdre. Madame Brigitte n'était
pas du genre à s'apitoyer sur le sort des filles qui lui étaient
régulièrement confiées...
Très vite, Isabelle découvrit qu'elle n'avait aucune aide ni aucune pitié à
attendre de ses nouveaux geôliers. Lorsqu'elle avait enfin émergé de sa
torpeur sous le frottement énergique des deux solides bras noirs de la femme
de chambre qui la lavait, une grande et belle Nigérienne, elle avait d'abord
refermé les yeux. Déjà ? Djamel al'Salen n'avait pas perdu de temps. Elle
était passée du harem au bordel sans même s'en rendre compte... Une fois de
plus, elle avait perdu conscience des événements, elle avait sombré pour
fuir une réalité qui devenait chaque jour un peu plus terrifiante et
insupportable. Puis elle avait eu l'espoir de pouvoir enfin s'enfuir,
d'échapper au sort que Djamel al'Salen lui réservait. Le bordel n'était
certainement pas aussi fermé que le harem du palais de l'émir, des étrangers
y venaient... Elle finirait bien par en trouver un qui consentirait à
l'aider ! Et puis elle se trouvait dans une ville, dans une grande ville
même, et non plus prisonnière d'un harem perdu au milieu du désert. Et quand
Madame Brigitte était entrée dans la salle de bains où elle se trouvait,
grande rousse aux yeux gris, à la peau laiteuse, la quarantaine pulpeuse,
Isabelle s'était cru sauvée : c'était une européenne, elle aurait pitié,
elle comprendrait qu'Isabelle ne pouvait pas devenir une putain destinée aux
touaregs et aux bergers de Djamel al'Salen, que sa place n'était pas dans un
bordel du Golfe Persique.
Mais dès que Madame Brigitte avait commencé à parler, Isabelle avait compris
qu'elle était perdue. La voix était dure, l'accent trahissait l'origine
allemande, les propos étaient sévères et le gris des yeux avait la froideur
de l'acier. Elle n'aurait rien à espérer de cette femme qui la regardait et
la jaugeait, aussi mauvaise que la vieille Leila. Pire, une nouvelle fois il
avait fallut qu'elle se montre, qu'elle se penche en avant et prenne appui
sur la baignoire, qu'elle écarte les cuisses pour que Madame Brigitte lui
inspecte tous les trous. Isabelle en avait marre d'être fouillée ainsi. Mais
elle avait obéit. Car elle en avait marre aussi d'être battue. Et bien que
Madame Brigitte n'ait proféré aucune menace, elle était sûre d'être punie
d'une quelconque façon, violente et douloureuse de préférence, si elle ne se
soumettait pas. Elle avait du écarter ses fesses, à deux mains, pour que
Madame Brigitte lui mette un doigt dans chacun des orifices qu'elle avait
fouillés avec le même manque de délicatesse que la vieille Leila, et en
faisant des commentaires, comme la vieille Leila toujours !
- L'émir n'a pas menti, tu es belle. Mais pas très excitante par contre. Il
va falloir te maquiller et apprendre à être désirable. Il a ajouté que tu
n'étais pas très accessible non plus. L'anus est étroit et agréable, certes,
mais sans plus. Le vagin par contre est trop large et ouvert. Cela se voit
que l'émir n'est pas venu nous rendre visite depuis longtemps. Il a oublié
la délicate étroitesse de nos plus jeunes pensionnaires. Il faut dire que vu
la taille de sa verge, tu devais lui sembler aussi étroite qu'une petite
fille. Mais les clients vont être mécontents ! Eux, ce qu'ils veulent, ce
sont de vraies petites filles, pas des imitations. Certes, tu es épilée et
ça te rajeunit un peu, mais tu es bien trop grande. Quel âge as-tu ? Réponds
!
Nos plus jeunes pensionnaires ? De vraies petites filles ? Mais dans quel
type de bordel l'émir l'avait-il envoyé ? Stupéfaite par ce qu'elle venait
d'entendre, Isabelle avait regardé un moment Madame Brigitte qui souriait,
ou qui plus exactement s'apprêtait à mordre, avant de répondre :
- Seize ans.
- C'est bien ce qui me semblait ! Malheureusement, on ne peut rien y faire
et je ne vois qu'une solution pour arranger ça : je conseillerais à nos
clients de seulement utiliser ta bouche et ton anus. Et éventuellement ton
vagin, bien sûr, s'ils le désirent. Mais cela m'étonnerait fort. Je compte
aussi sur toi pour le leur rappeler. C'est compris ?
Isabelle n'avait compris qu'une chose, c'est qu'elle allait devoir de
nouveau subir la torture d'une verge raide et dure qui forçait son anus, qui
fouillait son cul jusqu'à le déchirer. Le cauchemar recommençait ! Mais
comment se révolter avec deux doigts aux ongles pointus en train de vous
triturer le ventre et les reins, deux doigts prêts à vous déchirer le vagin
et l'anus au premier signe de rébellion ?
- Oui, Madame ! avait-elle alors répondu.
- Très bien, Isabelle, je vois que ton séjour chez l'émir t'a au moins
appris la docilité. Je pense qu'il est inutile de te dire qu'il vaut mieux
pour toi qu'il en soit de même ici si tu ne veux pas être punie. Par
ailleurs, je te signale que tes velléités de fuite seront vaines ! Mais oui,
je sais que tu ne songes qu'à cela, comme toutes les filles qui sont ici.
Mais jamais aucune n'y est parvenue... vivante ! De plus, l'émir t'a confiée
à moi. Alors, dis-toi bien que je ne te laisserais pas prendre la poudre
d'escampette. Il m'a donné beaucoup d'argent pour faire ton éducation, pour
que tu sois une putain parfaite, et je ne veux pas qu'il ait l'impression
d'avoir été volé. Je tiens à ma réputation. Et gare à toi, Isabelle, si tu
mets ma réputation en péril ! Gare à toi !
Madame Brigitte avait toujours ses doigts dans le sexe et les reins
d'Isabelle et elle les faisait aller et venir de plus en plus vite, excitée
par ses propres paroles, violente maintenant.
- En ce qui concerne les clients, ne rêve pas de les séduire : ils viennent
tous ici pour s'offrir des plaisirs partout ailleurs interdits et sévèrement
condamnés. Et certains payent des fortunes pour ces quelques heures de rêve
et de bonheur en compagnie de toutes jeunes filles. Aucun d'eux ne t'aidera.
Pourquoi le feraient-ils ? C'est compris ?
- Oui, Madame !
- Je te signale enfin que j'ai le droit de te punir de la façon qui me
conviendra, je te laisse imaginer lesquelles. Tout m'a été permis. Tu as
donc intérêt à te tenir tranquille. C'est compris ?
- Oui, Madame !
- Bien. Tu vas donc maintenant t'habiller, te maquiller et te coiffer.
Ensuite, Yori t'apportera quelque chose à manger. Je ne suis pas une
tortionnaire tout de même ! Je te laisse une petite heure pour te remettre
de tes émotions... Et ensuite, au travail !
Madame Brigitte avait alors enfin retiré ses doigts, son inspection et son
discours de " bienvenue " terminés et c'est avec soulagement qu'Isabelle
l'avait regardé sortir de la salle de bains, la laissant seule avec Yori, la
femme de chambre.
Isabelle n'eut même pas le droit à une heure de repos. Après lui avoir
apporté une légère collation, Yori l'avait aidé à se préparer telle que la
mère maquerelle le souhaitait. En fait il suffisait de peu de choses : un
peu de fard à paupières et du Rimmel pour rehausser le vert de ses yeux, du
rouge un peu trop rouge pour dessiner ses lèvres, un déshabillé en soie et
dentelles blanches pour voiler et dévoiler en même temps son corps. Pendant
qu'elle se préparait, elle avait questionné la femme de chambre qui s'était
révélée peu bavarde. Néanmoins, elle avait appris que sept " demoiselles ",
comme disait-Yori, se trouvait dans le bordel de Madame Brigitte, toutes,
semblait-il, plus jeunes qu'elle. Cela avait laissé Isabelle perplexe. Elle
espérait pouvoir les rencontrer bientôt. Elle en apprendrait plus alors. Et
peut-être pourraient-elles l'aider ?
Puis, la grande noire l'avait précédé jusqu'à une chambre dans laquelle
l'attendait un monsieur d'une quarantaine d'année, un européen, avec une
petite moustache poivre et sel et un gros ventre, avait dit qu'on pouvait
sonner si on avait besoin d'elle... et s'en était aller. Il avait fallut
quelques secondes à Isabelle pour réaliser avec horreur que c'était son
premier " client ". La vieille Leila avait dit vrai ce matin. Elle
regrettait déjà le harem de Djamel al'Salen...
Elle était seule avec le monsieur qui s'allongea sur le lit et lui fit signe
d'approcher :
- Viens, déshabille-toi et montre-moi ce joli corps que tu caches !
Les mains d'Isabelle tremblaient, mais comme elle n'avait qu'un peignoir à
ôter...
- Approche plus près, laisse-moi caresser tes mignons petits seins. Comme
ils sont doux et fermes ! Donne-les-moi à téter... Je suis sûr que tu aimes
ça !
Le monsieur s'était redressé et pelotait les seins d'Isabelle de ses mains
fébriles. Puis il se mit à téter consciencieusement l'un des mamelons en
geignant et bavant comme un bébé. Isabelle eut un hoquet de dégoût, puis
elle ferma les yeux. C'était mieux ainsi, à la limite même, ce n'était pas
trop désagréable. Il suffisait de se dire que ce n'était pas le monsieur
ventru qui était en train de la caresser parce qu'il avait payé pour ça. Il
suffisait d'imaginer que c'était... Olivier par exemple. Olivier qui lui
suçait gentiment le bout d'un sein, Olivier qu'elle ne reverrait sans doute
jamais... La gorge d'Isabelle se noua. Mais la voix du monsieur la rappela à
l'ordre. Elle n'était pas là pour pleurer.
- Montre-moi ton petit cul maintenant. Viens te mettre à quatre pattes sur
le lit que je puisse te regarder tranquillement. Là, tout près, que je
puisse aussi te toucher. Voilà, montre-moi ton petit cul et ton petit con
tout nu. Tu es épilée, c'est bien... C'est rose et lisse, on dirait un sexe
de fillette. Et tes fesses ! Et ton petit trou tout rose lui aussi ! Que
c'est mignon ! Et c'est doux...
Le monsieur touchait et parlait en même temps. Isabelle sentait ses doigts
se promener entre ses cuisses et ses fesses, ses doigts qu'il avait dû
humecter de salive car ils étaient humides. Tant mieux car elle pensait
qu'elle n'allait certainement pas mouiller... Et elle n'était plus au harem,
personne ne l'avait préparée à l'huile ! Comment faisaient les filles ici ?
Elles ne mouillaient tout de même pas à la commande ? Non, elles devaient se
mettre un truc, Isabelle demanderait à Yori. Parce que maintenant, malgré la
salive, le doigt que le monsieur lui enfonçait dans la chatte lui faisait
mal. Heureusement qu'il n'avait pas l'air de s'intéresser à son cul. Il le
disait d'ailleurs :
- Je ne touche pas à ton petit trou. Madame Brigitte me l'a conseillé
pourtant. Mais il est trop mignon. Retourne-toi maintenant, il est temps de
t'occuper de moi. Regarde ce que j'ai sorti pour toi de mon pantalon,
regarde ce que tu as réussi à faire avec ton joli petit cul. Retourne-toi !
Isabelle s'exécuta. Et ce força à regarder ce que le monsieur lui montrait.
Son sexe qu'il tenait fermement en main pour lui donner le fier aspect qu'il
n'avait pas vraiment.
- Tu as vu ? Alors maintenant tu vas le caresser pour qu'il devienne encore
plus dur et, quand je te le dirai, tu viendras t'asseoir dessus...
Isabelle avait déjà bien du mal à regarder, alors toucher... Elle tendit la
main pourtant, prit le sexe à moitié raide et commença à le masturber sans
conviction. Heureusement, le monsieur était gentil, et puis il se racontait
lui-même l'histoire qu'il avait envie d'entendre et de croire :
- Tu es vraiment adorable. Tu fais ça comme une petite fille timide. Ca se
voit que tu es nouvelle. Une vraie pucelle ! Mais ça m'excite, moi. Je
n'aime pas les garces, les salopes vicieuses. Je préfère les gentilles
petites filles timides qui n'osent pas toucher à ma queue. Regarde comme tu
me fais bander mon bébé !
C'était vrai en plus ! Malgré la maladroite masturbation, ou grâce à elle
justement, le monsieur présentait maintenant une solide érection, dont il
voulut profiter sans plus attendre.
- Viens-vite, mon bébé ! Viens t'asseoir sur ma queue. Plante-toi cette
belle verge dans ton joli con de petite fille et fais-la jouir ! Remue bien
ton cul !
Isabelle obéit en se disant que plus vite elle ferait, plus vite elle en
aurait fini. Elle écarta les lèvres de son sexe avec ses doigts, se plaça
juste au-dessus du gland du monsieur et s'empala sur sa queue. Cela lui
rappela l'énorme verge de Djamel al'Salen. Heureusement pour Isabelle, celle
du monsieur était de taille normale, plutôt douce, modérément agressive.
Même si son propriétaire affirmait le contraire avec des termes tout à fait
inadéquats.
- Tu sens mon énorme braquemart qui défonce ton con de petite fille ? Tu le
sens dis ? Remue bien ton cul ! N'aie pas honte mon bébé ! Tu vas voir, je
vais jouir... Je vais t'inonder de foutre !
Le monsieur était de ceux qui croient cracher des litres de sperme à chaque
fois qu'ils éjaculent ! Cela fit sourire Isabelle. Sous elle, le monsieur se
méprit.
- Tu as vu comme j'ai joui. Tu souris, mon bébé, tu es contente de m'avoir
fait jouir, n'est ce pas ?
Isabelle ne s'en était même pas rendu compte ! Mais elle dit oui très
poliment. Ouf ! C'était fini et dans un sens, elle avait eu de la chance. Il
fallait avouer que comme premier client, le monsieur n'avait pas été trop
exigeant...
Plus le temps passait et plus Isabelle regrettait le harem de Djamel
al'Salen. Elle y avait découvert la souffrance, l'humiliation, la peur, la
terreur, l'horreur même, elle avait vécu là-bas des moments épouvantables,
mais il y avait des moments de répit, et aussi de bien-être, de douceur, de
tendresse et de réconfort avec Yasmine et les autres filles. Tandis qu'au
bordel... Hormis les cinq ou six heures de sommeil maximum qui lui étaient
accordées chaque matin, Isabelle n'avait pas un seul instant de répit.
Certains jours, elle s'était arrêtée de compter après le vingtième client,
trop dégoûtée, trop fatiguée. Et au bout d'une quinzaine de jours, elle
était totalement épuisée, au point que Yori avait négocié pour elle au près
de Madame Brigitte une demi-journée de repos, car les clients commençaient à
se plaindre.
Pourtant, la vie dans la maison de Madame Brigitte était loin d'être
infernale pour toutes... sauf pour Isabelle, qui semblait bénéficier d'un
traitement spécial, proche de l'abattage. Elle en avait très rapidement
compris la raison en découvrant avec stupeur l'âge de ses sept compagnes
d'infortune. La plus vieille ne devait pas avoir plus de treize ans, tandis
que la plus jeune avait à peine sept ans ! Toutes des européennes, comme
elle, avec la même histoire à raconter : elles avaient été enlevées à la
sortie de l'école, en allant faire des courses ou alors qu'elles jouaient
près de chez elles, aussitôt conduites jusqu'à une maison isolée, avant
d'être transférées le soir même sur un bateau qui les avait conduites
jusqu'au bordel très spécial de Madame Brigitte, où elles étaient désormais
prisonnières et obligées de se prostituer, certaines depuis plus de cinq
ans. Djamel al'Salen ne l'avait pas envoyé dans n'importe quel bordel ! Il
savait que dans celui-ci, plus que dans aucun autre, elle serait étroitement
surveillée et n'aurait aucun chance de s'enfuir ou de séduire un client.
Malgré sa propre horreur et les sévices que Djamel al'Salen lui avait
infligés, et continuait de lui infliger, Isabelle n'avait pu s'empêcher
d'éprouver un sentiment de honte, de culpabilité presque, à l'idée de se
plaindre encore en écoutant Marion, la plus ancienne du groupe, une gamine
de seulement onze ans pourtant, raconter comment un allemand d'une cinquante
d'année, grand, au moins un mètre quatre-vingt, l'avait immobilisée sur le
lit, avant de la déshabiller entièrement, de l'embrasser et de la caresser
partout, de la manipuler dans tous les sens, puis de réclamer sa fellation.
Elle s'était exécutée, sa bouche trop petite déchirée aux commissures des
lèvres par la verge trop grosse, énorme. Marion n'avait rien oublié et
surtout pas lorsqu'il lui avait écarté les jambes avant de la pénétrer
brutalement. Elle avait crié tellement il lui faisait mal, mais personne
n'était venu à son secours, et le monsieur qui avait mis sa main sur sa
bouche pour étouffer ses cris, tandis qu'il lui murmurait à l'oreille
qu'elle devait être heureuse, qu'il l'avait déniaisée, qu'elle était une
femme maintenant, et qu'il allait lui donner du plaisir, ne s'était pas
arrêté un instant d'agiter son sexe dans son ventre en sang en un
va-et-vient violent et rapide. Evidement, le seul qui avait éprouvé du
plaisir ce jour-là, c'était cet homme qui avait pris la virginité d'une
gamine de six ans et demi en croyant faire d'elle une femme ! Fallait-il
qu'il ait la vue trouble pour ne pas voir ses larmes, son visage déformé par
la douleur, ses yeux remplis de souffrance ! Car Isabelle se souviendrait
toute sa vie des yeux de Marion tandis qu'elle lui racontait son premier
client à elle, de son regard noir profond comme un puits de douleur...
Du fait des prestations très particulières qu'elle proposait, Madame
Brigitte pouvait se permettre de pratiquer des tarifs absolument
exorbitants. Malgré cela, chaque gamine devait satisfaire en moyenne trois
clients par jour, voir plus pour les plus vieilles ou les moins mignonnes.
Ce n'était évidement pas le cas d'Isabelle qui, ne possédant plus les
charmes propres à éveiller le désir de ces hommes amateurs de fillettes
prénubiles, était proposée à un tarif plus " populaire ", Madame Brigitte se
rattrapant sur la quantité au détriment de la qualité.
Isabelle, finalement, préférait donc le harem. Car si, par la force des
choses, elle s'était incroyablement vite habituée à beaucoup de choses, si
cela lui était très rapidement devenu indifférent de se donner n'importe
comment à n'importe qui, de se plier aux exigences et fantaisies sexuelles
d'hommes qui lui répugnaient parce qu'elle n'avait pas le choix, parce
qu'elle était obligée de les satisfaire, elle ne supportait pas de vivre
sans espoir du tout, ni sans un moment de tendresse ou de complicité. Chaque
jour voyait s'amenuiser un peu plus le faible espoir de s'enfuir, d'échapper
à cet enfer, et la plus part du temps, elle était trop occupée, ou trop
fatiguée, ou les deux, pour passer quelques instants avec une des fillettes,
se réconforter mutuellement, donner un peu d'amour. Isabelle regrettait
amèrement les moments partagés avec Yasmine au harem.
Il ne fallut pas plus de trois semaines donc, chez Madame Brigitte, pour
qu'Isabelle soit complètement cassée. Djamel al'Salen voulait qu'elle
devienne une putain experte, elle était surtout devenue une fille soumise.
Elle n'ignorait plus rien bien sûr des techniques et pratiques sexuelles,
elle connaissait tous les raffinements, les subtilités, les variantes, les
perversions les plus répugnantes... Mais elle n'avait acquis ni le goût ni
le talent d'une courtisane. Comme toutes les fillettes retenues dans le
bordel, elle était devenue triste, résignée, indifférente, elle planait
au-dessus de son corps, moins sensuelle que jamais, elle assistait à ses
ébats, se laisser faire. Même quand elle participait, quand elle devait être
active, masturber un homme, le sucer, s'empaler dessus... Elle était
complètement passive !
Peut être deux mois plus tard, Isabelle ne savait plus très bien, elle eut
la surprise un midi en se réveillant de trouver une tasse de thé fumante
servie sur sa table de nuit... Et un tchador noir étalé au pied de son lit.
- Tu bois vite ton thé, expliqua Yori. Puis tu fais vite ta toilette et tu
mets ton tchador. Dans vingt minutes, un homme de Djamel al'Salen viendra te
chercher. Ne me pose pas de questions, je n'en sais pas plus. Mais il
semblerait que tu t'en ailles, c'est tout.
Passé le premier instant de stupeur, Isabelle fit ce que Yori lui avait dit
de faire, presque contente. Elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait
mais, comme elle avait pris l'habitude de se le répéter, il ne pouvait pas
lui arriver pire que ce qui lui était arrivé ! L'essentiel était de quitter
ce bordel vivante. Marion et les autres fillettes n'auraient pas cette
chance... Isabelle se demanda si elle pourrait leur dire au revoir, ou au
moins les voir une dernière fois. Elle questionna Yori.
- Non, tu n'as pas le droit de dire au revoir aux demoiselles, lui répondit
la femme de chambre en l'aidant à enfiler son tchador. Elles ne savent pas
que tu t'en vas et c'est mieux ainsi. Ce serait leur donner de faux espoirs.
Tu auras simplement disparu, un matin... comme beaucoup d'autres avant toi.
Les propos de Yori étaient clairs : elles étaient toutes condamnées !
Lorsqu'elles auraient atteint treize ou quatorze ans, elles seraient trop
vieilles et ne pourraient plus servir pour la prostitution enfantine. Elles
ne plairaient plus aux clients particuliers de Madame Brigitte, ces hommes
en quête de plaisir avec des gamines. Et parce qu'il serait trop dangereux
de les transférer dans le réseau des prostitués adultes, qui sont des
volontaires ou presque, elles devraient disparaître, proprement, sans
laisser de traces...
L'instant d'après, Isabelle était dans le hall où l'attendait un homme en
djellaba qu'elle ne connaissait pas. Sans un regard, il lui attacha les
poignets avec une corde, la fit sortir de la maison et monter aussitôt dans
une Jeep bâchée. Quand elle fut installée sur le siège du passager, il lui
attacha les pieds avec l'autre bout de la corde. Ainsi entravée, elle
pouvait à peine bouger. Et pour achever de la convaincre qu'il valait mieux
qu'elle n'essaie pas de le faire, l'homme lui montra son revolver. Puis il
alla s'asseoir au volant et démarra. Dix minutes plus tard, la Jeep sortait
de la ville et filait vers le désert.
Isabelle avait quitté le bordel sans plus de cérémonie que le jour où elle y
était entrée. Mais son tchador était propre et elle ne sentait pas mauvais.
Puis, cette fois, elle voyageait assise dans une Jeep et non couchée sur la
tôle crasseuse de la fourgonnette aux ordures. Quant au chauffeur de la
Jeep, il attendit d'avoir roulé trois heures dans le désert avant de
s'arrêter, il aida Isabelle à descendre de son siège, puis ôta ses liens,
inutiles maintenant, attendit encore qu'elle ait mangé les trois dattes et
but l'eau qu'il partagea avec elle, qu'elle fasse pipi à l'ombre de la Jeep,
sans qu'il la regarde, il attendit tout ce temps-là avant de tranquillement
lui faire comprendre, en l'aidant un peu, qu'elle devait se mettre à quatre
pattes. Ensuite, tout aussi paisiblement, puisque Isabelle avait perdu
l'habitude de se rebiffer, il releva son tchador et contempla ses fesses.
Puis il souleva sa djellaba et se mit à se masturber tout en caressant le
sexe d'Isabelle.
Etait-ce la paix du désert, ou la chaleur écrasante, ou le calme de l'homme
? Isabelle se sentit peu à peu envahir par une douce torpeur, un bien être
comme elle n'en avait pas connu depuis une éternité. La main de l'homme
était chaude sur son sexe, elle le caressait sans chercher à le pénétrer,
elle semblait apprécier la douceur des chairs tendres, elle les lissait
comme on lisse un tissu soyeux, elle s'y frottait. Et Isabelle, étonnée,
commença à sentir la chaleur monter et irradier son ventre. Et Isabelle,
stupéfaite, commença à mouiller sous la main de l'homme, et ça la fit gémir
une première fois, un tout petit gémissement timide, car cela faisait aussi
une éternité qu'elle n'avait pas gémi de plaisir. Alors, elle gémit une
seconde, et une troisième fois, et ne s'arrêta plus car les doigts de
l'homme venaient de pénétrer son sexe, juste pour l'ouvrir, juste pour
préparer le chemin à la verge qu'Isabelle sentit s'enfoncer d'un coup, dure,
brûlante. Et qu'elle aima dans son ventre.
La queue allait et venait doucement, très doucement et très profondément. Et
Isabelle, émerveillée, redécouvrait le plaisir de la chair gonflée de vie et
de sang de l'homme qui se frottait à sa propre chair palpitante de vie et de
sang. Elle redécouvrait le plaisir d'une queue raidie pour aller prendre et
donner le plaisir au fond de son vagin. Elle redécouvrait le plaisir de
faire l'amour, comme du temps d'Olivier, comme lors de cette première fois
ou il avait pris son innocence. Et elle s'entendait hurler de bonheur.
La verge allait et venait toujours dans le ventre d'Isabelle, un peu plus
vite maintenant, un plus fort, un peu plus loin. Car Isabelle, elle aussi,
faisait aller et venir son sexe au rythme de celui de l'homme. Et elle la
voulait tant cette queue, tout au fond de son vagin, qu'elle cognait ses
fesses contre le ventre de l'homme. Alors il la prit par les hanches et la
baisa comme elle le lui demandait en criant dans une langue qu'il ne
comprenait pourtant pas. Il la baisa comme un forcené, pendant un siècle. Et
Isabelle jouit en même temps que lui, une jouissance qui la fit hurler à la
mort, hurler à la vie, une jouissance qui la fit trembler. Longtemps. Alors
que l'homme, déjà apaisé, l'avait soulevé dans ses bras et porté dans la
Jeep pour reprendre la piste sans plus tarder. Djamel al'Salen, son maître,
les attendait. Mais Isabelle avait oublié cela, et elle s'endormit, le
plaisir au ventre. Et elle dormit tout le reste du voyage, un sourire sur
ses lèvres, sa main entre ses cuisses mouillées de sperme.
Le réveil n'en fut que plus dur. Arrivée à destination, au campement des
touaregs de Djamel al'Salen, la Jeep s'arrêta brutalement et, non moins
brutalement, Isabelle passa en trente secondes du rêve le plus doux à la
réalité la plus effroyable, c'est à dire que l'homme qui lui avait fait
l'amour deux heures plus tôt, la poussa hors de la Jeep, puis jusqu'à la
tente de son maître devant laquelle il la força à se mettre à genoux.
Recroquevillée sur le sable en plein soleil, Isabelle attendit Djamel
al'Salen qui ne se pressa pas pour l'accueillir. Puis enfin, il fut là,
dressé devant elle qui n'arrivait même pas à ouvrir les yeux pour le
regarder à cause du soleil. Mais elle l'entendait railler et imaginait son
rictus mauvais.
- Tu n'es pas bien belle à regarder ! Je pensais pourtant qu'au bordel on
t'aurait appris à te parer pour exciter le plaisir des hommes. Enfin tu as
l'excuse du voyage, et des assauts de Nour, l'homme qui t'a conduite
jusqu'ici. Il est content de tes services. Il parait que tu montres du
plaisir à satisfaire les désirs de l'homme. Ce n'était pas le cas avant. Les
deux qui t'ont conduite chez Madame Brigitte, n'étaient pas satisfaits, eux,
de tes services. On m'a dit que les clients du bordel te trouvaient un peu
triste, un peu vieille aussi, bien sûr, mais que tu ne rechignais plus à
rien, que tu savais même te montrer habile, que tu étais devenue experte
dans l'art de certaines caresses ! Ta réputation t'a précédé ici. Mes hommes
sont donc impatients de profiter de tes talents. Va vite sous la tente qui
t'est désormais réservée et dans laquelle mes hommes pourront entrer quand
il leur plaira ! Va vite te laver et te parer pour les recevoir comme ils le
méritent ! Je pense qu'il n'est plus nécessaire de te rappeler que tu ne
peux que te soumettre ?
Isabelle ne répondit pas. Elle n'était pas surprise par ce qu'elle venait
d'entendre : l'émir faisait ce qu'il avait dit. Elle se demandait simplement
combien de temps elle allait résister avant de craquer ? Combien de temps
allait-elle résister par crainte du châtiment, mortel à coup sûr, avant de
se relever pour cracher à la figure de Djamel al'Salen, pour le gifler, lui
arracher les yeux et lui couper les couilles ?
- Peux-tu me répondre, Isabelle ? As-tu compris maintenant que tu n'as
d'autre issue que la soumission ?
- Oui j'ai compris.
- Alors va. Va te faire belle pour mes hommes. Deux surprises t'attendent
sous la tente. Une bonne et une mauvaise. Mais les deux sont là pour veiller
à ce que tu accomplisses au mieux la tâche qui est maintenant la tienne.
La mauvaise surprise, c'était la vieille Leila. La bonne... c'était Yasmine
! Et l'affreuse matrone eut beau glapir, elle ne put empêcher Isabelle et
Yasmine de s'embrasser, et rire, et pleurer ! Heureusement que la jeune
femme était là car sa toilette fut bientôt achevée, la préparation à l'huile
au jasmin aussi, préparation à laquelle Isabelle s'était soumise sans
broncher, ce que n'avait pas manqué de lui faire remarquer avec ironie la
vieille Leila, et lorsque étendue sur les peaux de chèvres, elle vit le
premier cavalier du désert, immense dans ses voiles bleues, elle faillit
fondre en larmes. De nouveau elle allait redevenir ce corps sans âme et sans
plaisir, ce corps inerte dont les hommes se servaient pour en jouir. De
nouveau, elle allait devenir des mains, des seins, une bouche, un vagin, un
anus, un vulgaire instrument de plaisir que les hommes utilisaient comme bon
leur semblait, sans lui demander sa permission, mais en exigeant son aide,
sa participation. Malheureusement, Yasmine était impuissante face aux ordres
de son mari et maître. Tout au plus pouvait-elle lui apporter son amour et
son réconfort. C'était déjà mieux que rien, mieux qu'au bordel.
Le cavalier s'agenouilla à côté d'elle et, d'un geste brutal, lui releva son
tchador jusqu'aux épaules. Il la regarda, lui toucha les seins, lui écarta
les cuisses, lui toucha aussi le sexe, puis la prit par la taille et la
retourna sur le ventre pour regarder et toucher ses fesses, puis la remit
sur le dos. Le cavalier n'avait pas honoré une femme depuis trois mois, cela
faisait deux jours qu'il attendait la pute blanche de l'émir... Il n'eut
donc pas besoin de longs préambules. Il se coucha sur Isabelle, écarta ses
cuisses avec son genou, son sexe avec sa main, et lui enfonça sa queue dans
le ventre. Elle poussa un petit cri. De surprise. Car elle ne sentait plus
grand-chose, elle était déjà partie loin, très loin...
Puis il y eut un autre cavalier, et un autre encore, et un berger, et un
chamelier, et deux gardes de Djamel al'Salen ensemble, et quatre cavaliers
en même temps, et encore un berger... Beaucoup d'hommes vinrent visiter la
chienne blonde de l'émir. De temps en temps, Leila les faisait attendre : il
fallait laver la pute blanche, le sperme ruisselait de ses cheveux jusqu'à
ses pieds ! La vieille sorcière se délectait à expliquer la chose aux hommes
qui riaient avec elle. Elle se complaisait aussi à traduire à Isabelle les
commentaires salaces et méprisants des hommes.
- Le chamelier m'a dit qu'il n'avait jamais pénétré une bouche aussi douce
et chaude que la tienne ! Et le berger a raconté partout que les quatre
cavaliers avaient réussi à jouir de ton corps tous ensemble... Maintenant
tous les hommes veulent voir le prodige ! Ils disent que tu es une bonne
putain. Et que tu...
- Tais-toi ! Interrompait Yasmine. Fais ton travail en silence. Lave le
corps d'Isabelle de cette souillure qui te réjouit tant... Et sois maudite
pour ta méchanceté !
Et avant de retourner soulever la tenture, pour laisser entrer les hommes,
Yasmine berçait Isabelle un instant dans ses bras. Elle savait que la jeune
fille ne résisterait pas longtemps.
Et en effet, malgré la douceur et la tendresse de Yasmine, malgré ses soins
attentionnés, ses drogues puissantes qui permettaient à Isabelle d'échapper
à la réalité, de vivre quasiment en perpétuel état de délire, les événements
se précipitèrent. Au bout de seulement trois jours de ce traitement,
Isabelle n'en pouvait déjà plus. Il fallait que ça cesse. Et elle
envisageait de plus en plus sérieusement de se suicider ! De toute façon,
elle était déjà en train de mourir, à petit feu, lentement, inexorablement,
en vivant un enfer... Alors autant en finir vite ! Elle n'en pouvait plus.
Elle était épuisée, plus encore qu'au bordel. Comment les hommes qui
défilaient sous sa tente pouvaient-ils encore avec envie d'elle ? Il faut
dire que contrairement aux clients de Madame Brigitte, ceux-ci ne payaient
pas !
Elle se laissait posséder sans même regarder qui la pénétrait, sans même
regarder s'il y avait un ou plusieurs hommes autour d'elle. Elle ne voulait
surtout pas voir ce que son corps percevait et ressentait. Elle subissait un
viol répété, répété trente, quarante fois par jour, le viol systématique de
son sexe, de con cul, de sa bouche, par un homme, ou plusieurs hommes en
même temps. Elle en avait assez ! Quand elle arrivait à dormir, elle
finissait toujours par se réveiller en hurlant, poursuivie par des hordes de
cavaliers du désert qui voulaient la prendre sans jamais lui laisser un seul
instant de repos, qui voulaient l'honorer de leurs mille verges avant de la
faire achever par les sexes de leurs chevaux !
Alors Yasmine la berçait pendant des heures, lui racontait ses souvenirs
d'enfance, lui demander de lui raconter les siens, pour qu'elle oublie
l'horreur et se rendorme avec des images heureuses. Mais il y avait toujours
la vieille Leila qui venait remuer le couteau dans la plaie, qui rappelait à
Isabelle qu'elle ferait mieux de dormir afin d'être en forme pour satisfaire
les hommes qui ne manqueraient pas de venir se presser sous sa tente le
lendemain ! Et Isabelle n'avait même plus la force d'exploser, d'insulter la
matrone. Elle éclatait en sanglots avant de trouver refuge dans les bras de
Yasmine qui n'avait plus qu'à se remettre à la bercer comme un bébé pendant
des heures.
Cela ne pouvait donc pas durer et, une nuit, Isabelle fit semblant de
s'endormir. Elle attendit que Leila et Yasmine, elles aussi fatiguées par la
vie qu'elles menaient au près d'elle, s'endorment à leur tour, puis elle
vola le poignard à lame courbe de la matrone qu'elle glissa dans un pli de
son tchador noir et sortit dans la nuit. Mais Isabelle ne pouvait se
résoudre à en finir ainsi, pas sans au moins essayer de se venger de tout le
mal que Djamel al'Salen lui avait infligé. Elle retourna donc sous la tente
et déroba à Yasmine une petite fiole de drogue. Elle avait une idée. Oui,
elle allait se venger de Djamel al'Salen, définitivement.
Elle se faufila jusqu'à sa tente dans laquelle elle se glissa furtivement,
petite silhouette noire invisible dans la nuit noire. L'émir dormait, une
minuscule lampe à huile éclairait son chevet. Le seigneur avait-il peur dans
le noir pour garde ainsi une veilleuse ? Le diable avait-il peur du diable ?
Isabelle observa son visage, si beau, mais qu'elle détestait. Il fallait
maintenant faire boire à Djamel al'Salen le contenu de la fiole. Ce n'était
pas évident mais Isabelle avait pris soin de voler à Yasmine une des fioles
qu'elle utilisait pour faire avaler à un individu un produit que cet
individu ne voulait pas avaler. La petite fiole était donc munie d'un long
embout très très fin qu'elle pourrait glisser entre les lèvres de Djamel
al'Salen sans que celui-ci puisse le bloquer, ni même le sentir. La main
d'Isabelle ne tremblait pas et elle insinua l'embout entre les lèvres de
l'émir qui ne frémit pas. Et avala malgré lui le contenu de la fiole. Alors,
Isabelle attendit une bonne dizaine de minutes pendant lesquelles elle
réfléchit à ce qu'elle allait dire à Djamel al'Salen, puis elle le réveilla.
Il réalisa immédiatement qui était à son chevet, essaya de se redresser mais
ne put que parler :
- Isabelle, qu'est ce que tu fais là ? Qu'est ce que tu veux ?
- Te punir, Djamel al'Salen ! Te punir pour tout le mal que tu as fait dans
ta vie !
L'émir tenta encore de se redresser, en vain :
- Je vais appeler mes gardes et te faire chasser !
- Essaie donc ! N'as-tu pas remarqué que tu chuchotais ! Tu as voulu crier
mais tu as chuchoté... Je t'ai fait avaler une drogue qui va te paralyser,
te rendre impuissant pendant une demi-heure, le temps dont j'ai besoin pour
te punir comme tu le mérites. C'est horrible de se sentir impuissant, n'est
ce pas ? C'est affreux d'être à la merci de quelqu'un, sans pouvoir faire
quoi que ce soit pour se défendre ? Tu n'aimes pas ! Mais il fallait que tu
connaisses cet affreux sentiment d'impuissance avant de mourir !
- Tais-toi ! Sors d'ici ou j'appelle !
- Inutile, je t'entends à peine... C'est ton tour ce soir de m'écouter, et
de subir ma colère et ma vengeance. Tu vas payer pour m'avoir enlevé,
séquestrée, humiliée, meurtrie, violée, mais tu vas payer aussi pour avoir
châtré Abdul, pour avoir fait couper le clitoris de Makoubo, coudre le sexe
d'Aïcha, pour avoir fait fouetter et cravacher toutes les femmes de ton
harem ! Tu vas payer pour tout ça, Djamel al'Salen ! Regarde ce poignard !
C'est celui de la vieille Leila, l'horrible matrone que tu as choisi pour
torturer les femmes de ton harem, l'exécutrice de tes ignominies ! Regarde
cette lame courbe et aiguisée ! Elle coupe comme un rasoir. Et c'est avec
cette lame que je vais te châtrer !
Isabelle faisait briller la lame du poignard devant les yeux de l'émir qui
avait pâli mais qui menaça encore :
- Sors d'ici ou j'appelle mes gardes ! Tu seras châtiée
- Et toi tu vas être châtré ! Maintenant ! Et après je vais te tuer... Et
peu importe ce qui arrivera ensuite. Je serais vengée !
Elle repoussa la fourrure sous laquelle Djamel al'Salen dormait nu.
- Te voilà donc, grand seigneur ! Profite de cet ultime instant ou tu es
encore un homme...
Isabelle tenait fermement le poignard dans sa main droite. Elle regarda
l'émir, il y avait la folie et la haine dans ses yeux, pas la peur. Alors
elle tendit sa main gauche, évita l'énorme sexe qui la terrorisait encore,
même au repos, même alors qu'elle savait qu'il ne lui ferait plus jamais de
mal. Elle tendit sa main et prit les testicules de Djamel al'Salen. Elles
faisaient une boule tiède et ferme dans sa paume, une boule élastique,
mobile, vivante. Isabelle ferma les yeux le temps de reprendre son souffle.
Elle devait maintenant saisir les testicules dans sa main, serrer, tirer un
peu pour dégager la base et trancher net. Elle devait serrer... Une image
brouilla sa vue. Un flot de sang qui jaillissait et ruisselait sur ses
mains.
Isabelle sentit la sueur perler à son front. Elle devait se dépêcher. La
drogue allait bientôt cesser d'agir. Elle serra la boule tiède et élastique
qui roula sur sa paume. Elle tira un peu sur la peau souple. Il fallait
qu'elle tranche maintenant, il fallait qu'elle coupe ! Il le fallait
absolument ! Mais Isabelle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas châtrer
Djamel al'Salen. Ni aucun homme au monde. Elle laissa retomber sa main qui
tenait le poignard. Puis elle sentit le regard de l'émir sur sa nuque et se
retourna. Il souriait, ironique, et pointait sur elle un pistolet. La drogue
avait cessé d'agir.
- Je vais te tuer, Isabelle. Mais pas tout de suite. Et pas avec ce
pistolet, ce serait trop rapide et pas assez douloureux. Avant de te faire
mourir, je vais te faire souffrir. J'oserais moi ! Mes mains n'hésiteront
pas !
Isabelle regarda alors ses propres mains. Sa main droite avait lâché le
poignard. Sa main gauche tenait toujours la boule ronde et tiède des
testicules, la boule mobile et vivante au creux de la paume. Et Isabelle ne
la lâcha qu'au moment ou les gardes alertés la tirèrent en arrière pour
l'emmener.
Djamel al'Salen avait dit à Isabelle qu'il la ferait souffrir, il tint
parole. Il commença par la laisser à la disposition de ses hommes pendant
trois jours et trois nuits ultimes. Elle encouragea le viol collectif... Les
hommes devaient jouir de sa putain blanche, de sa chienne blonde, tant
qu'elle était encore en vie ! Durant ces dernières heures d'orgie, Isabelle
n'eut droit qu'à un peu d'eau. Ni Yasmine ni même la vieille Leila ne furent
autorisées à lui donner le moindre soin : elles devaient la laisser dans sa
saleté et sa souillure de chienne impure...
Le matin du quatrième jour, Isabelle fut traînée, nue, au milieu du
campement et attachée à un poteau pour être fouettée. Mais, affaiblie par le
jeune et les sévices, elle gémit à peine sous les dix premiers coups et
subit les quarante suivants dans un état second, complètement insensible à
la douleur tant elle était déjà douloureuse. Son corps n'était qu'une plaie
et, avec ce qui lui restait de conscience et de force, elle souhaitait ne
pas résister à la séance de fouet et mourir au dernier coup.
Mais l'émir ne l'entendait pas ainsi. Isabelle devait encore souffrir
beaucoup avant de mourir. Il ordonna donc à la vieille Leila de la soigner,
de la remettre suffisamment en forme pour qu'elle puisse ne pas perdre une
miette des tourments qu'il allait lui faire endurer avant de l'achever ! Car
les dernières tortures que Djamel al'Salen lui réservait avant sa mort
étaient celles que la jeune fille redoutait le plus et il prit un plaisir
sadique à les lui dévoiler à l'avance, pour qu'elle ait le temps d'avoir
peur, de redouter la souffrance et la mort, puis enfin de souhaiter la mort
pour que cesse la souffrance : il ordonna à la vieille Leila de couper le
clitoris d'Isabelle puis de lui coudre le sexe. Ensuite, elle serait
attachée à deux chevaux et écartelée.
En entendant la sentence, Isabelle frémit et serra les cuisses. Elle avait
déjà mal dans le ventre, déjà elle sentait la douleur. Elle voulut hurler
quelque chose, son refus, sa terreur, mais elle ne réussit qu'à gémir. Puis
elle sentit qu'on lui écartait les cuisses et le sexe. La vieille Leila lui
montra le poignard à la lame courbe, celui la même avec lequel elle avait
espéré châtrer Djamel al'Salen... Et, l'instant d'après, la plus atroce des
douleurs du monde lui déchira le ventre, la fit hurler comme une bête. Et la
vieille Leila lui montra un petit morceau de chair rose qu'elle agitait du
bout de ses doigts ensanglantés. Isabelle hurlait toujours. Et elle hurla
encore tandis que la matrone serrait les lèvres de son sexe l'une contre
l'autre et les cousait ensemble avec une grosse aiguille qu'elle enfonçait
dans chacune des lèvres tour à tour, en tirant d'un coup sec sur le fil noir
pour que la couture soit bien serrée. Isabelle hurlait encore tandis qu'on
la traînait à la sortie du camp et qu'on l'attachait par les chevilles et
les poignets aux deux magnifiques petits étalons arabes qui allaient
l'écarteler...
FIN
Allongée sur des peaux de chèvres, Isabelle regarda approcher les cavaliers
venus du désert, en compta six et ferma les yeux. Elle ne voulait pas voir
ce qu'ils allaient lui faire et grâce à l'écœurant breuvage que Yasmine lui
avait donné à boire, elle espérait qu'elle les sentirait à peine. Elle
devait penser à autre chose, s'échapper dans le rêve pour oublier les mains
qui s'insinuaient sous sa robe, froissaient le tissu pour dénuder ses seins
et ses fesses, les mains avides qui la pétrissaient sans douceur, écartaient
ses cuisses, les relevaient pour ouvrir son sexe épilé, huilé, parfumé au
jasmin pour le plaisir de ces hommes dont elle ne voulait pas non plus
entendre les souffles rauques, les grognements excités, les commentaires
qu'elle ne pouvait comprendre mais qu'elle savait triviaux, pleins de mépris
pour elle, la jeune pute blanche que l'émir Djamel al'Salen offrait à qui
voulait bien en jouir, la chienne blonde de l'émir !
Rêver à tout prix, pour oublier les doigts qui forçaient sa bouche,
écartaient ses lèvres pour ouvrir le chemin à un sexe trop gros, trop dur,
qui s'enfonçait trop loin dans sa gorge, allait et venait sur sa langue.
Rêver pour oublier les doigts qui pénétraient son ventre et ses reins, la
fouillaient avec v******e pour ouvrir eux aussi le chemin à deux sexes trop
gros, trop durs, qui la pénétraient doublement, en même temps, la
déchiraient en un va-et-vient saccadé, rivalisant de brutalité et de
bestialité. Rêver pour oublier le goût de ce sperme qui envahissait sa
bouche, coulait sur son menton, qui jaillissait dans son ventre et ses reins
avant de ruisseler entre ses fesses, le long de ses cuisses...
Tel celui d'un pantin désarticulé, le corps gracile et maintenant
complètement dénudé d'Isabelle se pliait et se courbait entre les mains des
hommes qui la violaient sans aucun ménagement, ensemble, ou l'un après
l'autre, ne lui laissant aucun répit. Les verges brunes, gorgées de sang,
énormes, ne sortaient d'un passage que pour en pénétrer un autre, écartant
démesurément sa bouche, son sexe, ses fesses, allant d'une ouverture à
l'autre, encore et encore, les verges luisantes du sperme déjà craché, mais
pourtant toujours si dures, raidies par un désir qui semblait ne jamais
pouvoir être assouvi. Et Isabelle gémissait doucement, heureusement
engourdie par la drogue de Yasmine. Elle subissait le viol des six hommes en
rêvant au soleil, pas celui du désert qui brûle et qui tue, non, Isabelle
rêvait au doux soleil de Côte d'Azur où elle était née, le soleil qui
brillait, joyeux, au-dessus de la ville de Nice, il y avait très longtemps,
avant qu'elle ne croise la route de Djamel al'Salen, le monstre, l'ignoble
individu qui la livrait aujourd'hui à ses Touaregs, à ces cavaliers furieux
qui jouissaient d'elle, en elle, sur elle, qui l'inondaient de sperme en
grognant leur plaisir. Et qui crachaient par terre avant de quitter sa tente
pour lui signifier leur mépris...
- Olivier ?
Isabelle avait appelé et ouvert les yeux en sentant la main qui caressait
son front. Mais c'était Yasmine qui se penchait sur elle, lui essuyait le
visage avec un linge humide, puis la lavait longuement, effaçait les
souillures de son corps meurtri. Yasmine qui la berçait et lui demandait de
lui raconter la France, pour la mille et unième fois. Parce que la petite
Berbère savait que c'était la seule histoire qui pouvait consoler Isabelle,
qui pouvait lui faire oublier l'horreur présente.
- Parle-moi d'Olivier, Isabelle. Dis-moi comment tu vivais là-bas, au bord
de la Méditerranée. Dis-moi comment c'est la mer...
Et Isabelle raconta la mer, les vagues dans lesquelles elle jouait avec
Olivier, son amoureux depuis le berceau. Son histoire, le début tout au
moins, était un véritable roman à l'eau de rose, un roman pour jeunes filles
sages et pures, presque un conte de fées. Olivier, fils des meilleurs amis
de ses parents, était entré dans la vie de Isabelle le jour de sa naissance.
Et il n'en était jamais sorti.
Agé de cinq ans lors de la venue au monde d'Isabelle, il en était tombé
éperdument amoureux dès l'instant où il l'avait vue. Elle aussi, quelques
années plus tard. Une merveilleuse histoire d'amour qui arrachait
aujourd'hui des larmes de sang à Isabelle. Olivier lui avait tout donné,
tout appris, et plus encore.
Quand elle avait eu neuf ans, il lui avait fait cadeau de son premier baiser
de femme, c'est à dire sur la bouche, avec la langue. Un peu plus tard,
lorsque ses seins avaient poussé, il lui avait fait découvrir les
délicieuses sensations qu'ils pouvaient lui procurer si on en caressait
délicatement les pointes avec la main ou la bouche. Enfant, elle avait
souvent joué avec lui dans sa chambre, ou dans la salle d'eau lorsqu'ils
prenaient leur bain ensemble, pour découvrir ce qui faisait d'elle une fille
et lui un garçon. Mais ce n'est que vers douze ans que la curiosité l'avait
poussé à prendre enfin dans ses doigts le pénis d'Olivier, et à le caresser
comme il lui montrait, pour qu'il devienne d'abord tout dur et tout raide,
puis jusqu'à ce que son plaisir gicle sur sa main en brèves saccades et dans
un long gémissement.
C'était lui encore, bien sûr, qui lui avait appris tous les mystères de son
sexe, "ta petite chatte à moi" comme il disait si gentiment. Il l'avait fait
jouir mille fois avec ses doigts ou sa langue avant de la déflorer en
tremblant. Elle avait alors quatorze ans. C'était un peu tôt, mais
puisqu'ils devaient se marier... Car il ne pouvait en être autrement,
c'était écrit, ils étaient faits l'un pour l'autre, ils s'aimaient depuis
toujours et s'aimeraient toujours !
Jusqu'au jour où, à son tour, Djamel al'Salen, était entré dans sa vie, mais
lui, pour la gâcher, pour la détruire, pour faire d'elle ce qu'elle était
aujourd'hui, une esclave, pire, une pute, la pute blanche, la chienne blonde
de l'émir ! Le roman rose était devenu roman noir, voire roman x.
- Ne pense pas à Djamel, murmura Yasmine. Oublie-le. Raconte-moi plutôt tes
souvenirs d'avant...
Mais Isabelle ne pouvait pas ne pas penser à l'émir, elle ne pouvait pas
oublier celui qui avait séduit et trompé tout le monde, y compris elle, puis
l'avait enlevée et contrainte. Séduite ? Oui, tout à fait, même si elle ne
voulait plus l'admettre. De même que ses parents, bien qu'elle ne veuille
pas plus l'admettre. Mais elle devait bien reconnaître que c'était eux, en
quelque sorte, qui l'avait poussé dans les bras de l'émir. Complètements
bluffés par le brillant personnage, ils avaient été flattés que celui-ci
s'intéresse à Isabelle. Evidemment, ils étaient persuadés que c'était en
tout bien tout honneur... Persuadés ? Oui, après tout, elle n'avait que
seize ans. De toute façon, quel que soit son âge, elle serait et resterait
toujours pour eux une enfant. Ils ignoraient bien sûr tout des aventures de
leur fille avec Olivier, enfin elle l'espérait, même si cela n'avait
désormais plus la moindre importance.
Pourtant, il suffisait d'observer Djamel al'Salen attentivement, pour
n'avoir très vite plus aucun doute de sa perversité. Isabelle s'en était
rendu compte à la seconde où son regard s'était posé sur elle, mais elle
l'avait nié. Ou accepté. Cela s'était passé sur le yacht de Djamel. La jeune
fille rapportait la magnifique collection de boites à musique du 18e siècle
qu'il avait confié au père d'Isabelle pour qu'il en restaure les délicats
mécanismes. Sa mère était un peu snob et elle avait insisté pour que sa
fille l'accompagne et rencontre l'émir. Plutôt timide, pas mondaine pour un
sou, la jeune fille avait commencé par refuser cette responsabilité et cet
honneur puis, poussée par la curiosité, elle avait fini par accepter. On n'a
pas tous les jours l'occasion de rencontrer un authentique émir, n'est ce
pas ?
Isabelle avait souri en voyant la Rolls blanche conduite par un chauffeur
qui devait la conduire, elle et sa mère, en sécurité jusqu'au port,
s'arrêter devant la bijouterie de ses parents. Elle trouvait cela un peu
ridicule. Bien sûr, la Rolls était magnifique, bien sûr, cela faisait très
classe ce chauffeur en livrée noire qui ouvrait sa portière en ôtant sa
casquette, mais c'était à la fois très intimidant et très embarrassant. Et
aussi très excitant. Quant à l'émir...
En grimpant la passerelle du yacht, Isabelle se préparait à rencontrer un
personnage en djellaba, coiffé du traditionnel Keffieh. Elle s'attendait à
tout sauf à ce play-boy en costume clair, sport, bon chic bon genre, Made in
England, qui s'inclina respectueusement devant sa mère, puis se tourna vers
elle... Le choc de sa vie ! Son sourire s'était figé face à celui, éclatant
dans son visage basané, de Djamel al'Salen. Ce type était fantastiquement
beau ! Quarante ans sans doute, à cause de quelques cheveux blancs qui
argentaient sa chevelure sombre, quelques rides sur le front, mais un port
de tête superbe, la noblesse et la fierté d'un seigneur du désert, et des
yeux comme Isabelle n'en avait jamais vu, noirs, vraiment noirs, très
brillants, des yeux qui la contemplait avec complaisance, paisiblement, sans
gêne aucune, qui s'attardaient sur son corps, longtemps, et le
déshabillaient... Et le troublaient. Malgré la chaleur, Isabelle avait senti
un frisson glacé courir le long de son échine. Le regard de l'émir était
sans équivoque, il appréciait les jambes longues et fines, les hanches et
les fesses moulés dans le jean étroit, les seins qui pointaient timidement,
nus sous le tee-shirt blanc. Le regard trahissait le désir du mâle. Mais
l'homme bien élevé avait fini par dire :
- Mademoiselle, vous ressemblez d'une façon étonnante à une jeune fille que
j'ai rencontrée hier, dans un musée de Florence, une jeune fille d'un autre
siècle qui avait, comme vous, de longs cheveux dorés, de cet or qui brille
aussi dans le vert de vos yeux... C'était une des Trois Grâces de
Botticelli. On ne vous a jamais dit que vous lui ressembliez ?
- Non, jamais...
Isabelle avait bafouillé, trop surprise et subjuguée pour parvenir à
dissimuler son trouble. Non seulement ce type était divinement beau, mais il
avait une voix absolument démente, très grave, très chaude. Et il disait des
choses... dingues ! Des mensonges certes, du baratin, mais du baratin de
haut vol. Et puis que pouvait-il dire d'autre en pareille occasion ?
Certainement pas avouer devant sa mère, qui ne se rendait compte de rien,
qu'il avait envie d'elle ! Car Isabelle avait reçu le message cinq sur cinq
et elle n'avait jamais été aussi sûre de son intuition féminine : l'émir
avait envie d'elle et elle était certaine que s'il avait pu, il se serait
jeté sur elle et lui aurait fait l'amour, sans préambules, sans même peut
être lui ôter son jean et sa petite culotte qu'il aurait simplement baissée.
Oui, il l'aurait très certainement violé s'il l'avait pu.
Alors, sans doute, aurait-elle du s'enfuir aussi vite que ses jambes le lui
auraient permis, se sauver avant qu'elle ne soit irrémédiablement prise au
piège. Au lieu de ça, elle avait rougi, de plaisir plutôt que de honte,
ravie d'être désirée par un homme de quarante ans, très riche, très beau,
dont elle devinait la perversité, certes, qui lui faisait peur et la
troublait en même temps, mais qui surtout l'attirait irrésistiblement.
L'attrait de l'inconnu...
Il était tel, cet attrait, que Isabelle avait accepté d'accompagner,
l'après-midi suivant, l'émir chez un antiquaire de Monte-Carlo, cela afin de
lui donner son avis sur un automate qu'il désirait acquérir. Il avait la
passion des automates. Isabelle aussi. Une bonne excuse pour dire oui et
surtout, pour que ses parents acceptent qu'elle accompagne seule l'émir. Et
elle était montée dans la belle Rolls blanche. Djamel al'Salen l'avait
complimenté sur sa tenue, une robe, blanche aussi, courte et légère, qu'elle
avait choisi parce qu'elle mettait en valeur sa silhouette gracile, sa peau
dorée. Olivier, qui avait déjeuné avec elle, s'était étonné :
- Tu fais bien des frais pour cet émir ! Quand je pense que je dois te
supplier pour que tu mettes autre chose que tes satanés jeans et
tee-shirts... Aurais-tu l'intention de me tromper ?
- Mais non ! Tu es dingue ! Je n'aime que toi, je n'aie envie que de toi.
J'ai mis une robe pour ne pas faire honte à l'émir, c'est tout. Te tromper,
cela ne me viendrait même pas à l'idée...
Isabelle ne mentait pas. Elle n'avait absolument pas envie de faire l'amour
avec un autre homme qu'Olivier. Elle était ravie de plaire à l'émir mais
sans aucune arrière-pensée. C'était lui qui avait des arrière-pensées, pas
elle. C'était lui le pervers qui avait envie d'elle. Isabelle subissait le
désir de Djamel al'Salen, elle ne l'avait pas provoqué, elle ne le
partageait pas.
Elle l'avait perçu, en revanche, durant tout l'après-midi. Il n'avait
pourtant eu aucun geste équivoque. Normal, puisqu'ils n'avaient jamais été
seuls un instant, même dans la voiture où le chauffeur ne cessait de les
observer dans le rétroviseur. Djamel al'Salen ne s'était autorisé aucun
geste, pas le moindre effleurement du bout des doigts, mais son regard avait
caressé le corps d'Isabelle avec insistance, courant sur sa peau nue, se
glissant sous le tissu léger de sa robe blanche, frôlant les seins avant de
descendre vers le ventre, pour s'attarder pendant un siècle sur le sexe
blond, comme s'il voulait le forcer à s'ouvrir et s'offrir. Le regard avait
tant insisté qu'il avait fini par embrasser le sexe d'Isabelle qui avait
serré les cuisses afin de le protéger, le soustraire à ses yeux brillants de
désir qui voulait le violer, le pénétrer, le fouiller...
- Vous avez trop chaud ? avait alors demandé l'émir. Vous semblez avoir du
mal à respirer... Même dans les Rolls, la climatisation est loin d'être
satisfaisante !
Isabelle avait sursauté, surprise, puis elle avait rougi en constatant, que
les deux hommes, l'émir et son chauffeur, la regardaient, voyaient très
certainement la sueur qui perlait sur son front et, peut être même,
devinaient-ils celle qu'elle sentait entre ses cuisses.
- Oui, j'ai trop chaud, s'était-elle plainte d'une toute petite voix. Je ne
me sens pas très bien...
Djamel al'Salen avait aussitôt proposé de s'arrêter pour boire un
rafraîchissement, là, sur une terrasse en bord de mer. Le vent du large et
la citronnade glacée avaient un peu dissipé le malaise d'Isabelle. Elle
s'était raisonnée : puisque le regard de l'émir, l'évidence de ses pensées
lubriques, la gênait, pourquoi ne lui demandait-elle pas de la ramener à
Nice ? Rien ne l'obligeait à prolonger une situation qui lui était
désagréable. Elle n'avait qu'à lui dire qu'elle ne se sentait effectivement
pas bien du tout, qu'elle supportait très mal les voyages en voiture
lorsqu'il faisait trop chaud. Simple comme bonjour ! Mais Isabelle n'avait
rien dit de semblable, au contraire. Elle avait terminé d'un trait son verre
de citronnade et souri à l'émir :
- Ca va mieux ! Nous pouvons repartir...
Pourquoi Isabelle n'avait-elle pas mis un terme à cette situation dont elle
pressentait clairement le danger ? Pourquoi n'avait-elle pas retiré sa main
que Djamel al'Salen avait prise pour l'aider à se lever ? Aujourd'hui
encore, elle ne pouvait pas répondre. Ou ne voulait pas répondre. Ce qu'il
lui restait de dignité, de respect d'elle-même, lui faisait nier
l'incroyable, l'inadmissible évidence : Elle, Isabelle, jeune fille sage et
amoureuse, avait été troublée comme jamais elle ne l'avait été de toute sa
vie par le regard pervers d'un inconnu, bouleversée par la v******e du désir
qu'elle y avait lu, déconcertée par l'excitation qu'elle avait provoquée.
Elle, Isabelle, jeune fille paisible et innocente, avait alors fait taire la
petite voix en elle qui la prévenait d'un danger imminent...
Ainsi, le lendemain de son retour de Monte-Carlo, dans la soirée, pourquoi
n'avait-elle pas refusé l'invitation de l'émir à une petite réception
amicale sur son yacht, une réception d'adieux car ses affaires l'obligeaient
à quitter l'Europe ? Sans doute parce qu'à l'époque, Isabelle était encore
trop naïve et inconsciente de ses pulsions sexuelles pour se protéger du
désir de Djamel al'Salen ou de son propre désir.
Un désir pourtant calme, parce que les sens d'Isabelle étaient encore à
peine éveillés, mais un désir certain, une langueur moite qui avait engourdi
son ventre dès le matin et ne l'avait pas quitté de la journée. Elle n'avait
même pas songé à se masturber, car Isabelle était réellement très
demi-vierge avant de rencontrer l'émir. Certes, elle avait connu le plaisir
avec Olivier, elle avait perdu son pucelage, mais sans aucune perversité,
même pas la plus saine.
Ainsi donc, elle ne s'était jamais masturbée. Non pas parce qu'elle était
sage de nature ou qu'elle considérait ces caresses comme anormales ou sales,
mais plutôt parce que chaque fois Olivier l'avait fait pour elle. Depuis
qu'elle était toute petite, avant même qu'elle ne soit nubile, Olivier avait
à chaque fois devancé ses désirs, il l'avait caressée, léchée, sucée, et
plus tard pénétrée jusqu'à ce qu'elle jouisse comme la petite fille
sexuellement très gâtée qu'elle était. Dans ces conditions, pourquoi se
masturber ?
Elle était seule à la maison, Olivier en visite chez ses grands-parents dans
l'Aveyron, ses parents à une soirée chez des amis qu'elle n'appréciait que
moyennement. Isabelle avait hésité, elle cherchait désespérément une excuse.
Car une partie d'elle lui recommandait de ne plus jamais revoir Djamel
al'Salen, tandis qu'elle mourrait d'envie de côtoyer une dernière fois les
plaisirs réservés aux milliardaires de la Jet Society. Comme ce restaurant
cinq étoiles, L'Hôtel de Paris, où l'émir l'avait emmenée déjeuner lors de
leur visite à Monte-carlo. Et Isabelle la timide qui détestait les
mondanités de ses parents, avait été bluffée que Djamel soit venu en
personne la chercher en hélicoptère depuis St Tropez où était désormais
ancré son yacht.
- Je n'ai pas de robe du soir. Et puis...
- Je m'en suis occupé aujourd'hui même. Vous trouverez votre robe en
arrivant sur mon yacht. Je puis vous assurer que vous serez la plus jolie de
mes invitées, une vraie Cendrillon. Je vous en pris, ne refusez pas, vous me
vexeriez profondément.
Alors elle avait dit oui. Pendant le court trajet jusqu'à St Tropez, elle
s'était demandée qu'elle serait sa réaction si, une fois sur le bateau,
seuls, il lui faisait des avances. Et s'il osait la toucher ? Que
ferait-elle ? Une question qu'elle avait repoussée bien vite par crainte de
découvrir une vérité bien inquiétante. Puis à la réflexion, elle s'était
convaincue que c'était une question inutile : l'émir ne la toucherait pas !
A l'exception de sa main qu'il avait prise dans la sienne pour l'aider à se
lever, il avait toujours conservé ses distances, n'avait jamais tenté quoi
que ce soit, pas le moindre petit geste bien qu'ils n'aient été séparés que
de quelques centimètres dans l'espace confortable mais somme tout exigu de
la Rolls, et quelque peu chahutés par les routes tortueuses de la Grande
Corniche. Pourquoi ? Mystère... Un mystère qui intriguait beaucoup Isabelle.
Elle s'étonnait de la contradiction, évidente, entre le regard de l'émir et
son attitude. Elle en avait conclue, à tort, que Djamel al'Salen la désirait
mais ne la toucherait jamais parce qu'il la respectait, respectait son état
de jeune fille qu'il devait sans doute penser vierge et savait amoureuse de
son petit ami qui l'aimait lui aussi et à qui elle était réservée.
Connaissant la rigueur des traditions dans le monde arabe, Isabelle
s'imaginait que l'émir, bien qu'il ait très envie d'elle, ne la toucherait
pas par respect pour elle et pour Olivier, dont elle lui avait d'ailleurs
parlé très souvent durant leur aller-retour entre Nice et Monte-Carlo la
veille, se servant de lui comme d'un bouclier. Mais était-ce pour se
protéger du désir de Djamel al'Salen ou de son propre désir ?
- Une cabine et une femme de chambre seront à votre disposition. Si vous
avez besoin de quelque chose, quoi que ce soit, n'hésitez pas. Si c'est
nécessaire, faites-moi appeler. J'espère que votre robe vous plaira...
La voix grave de Djamel al'Salen ramena Isabelle à la réalité du moment. Ils
étaient arrivés à destination. Avant de faire une croix sur l'émir, il
fallait d'abord assister à sa soirée d'adieux.
- Ce sera parfait, j'en suis sûre. Je vous remercie.
- Ce n'est rien comparé à la joie de bénéficier de votre présence. Prenez
votre temps. Les invités ne commenceront à arriver que dans deux heures.
Reposez-vous un peu.
Pour faire passer sa nervosité, elle accepta une, puis deux coupes de
champagne qu'un maître d'hôtel lui servit sitôt qu'elle fût installée dans
sa cabine, un spacieux écrin de velours sombre, meublé d'un seul et immense
lit, à peine éclairé par deux somptueux candélabres dorés. Une légère odeur
d'encens à la cannelle flottait dans l'air. Tout invitait au repos, à la
paix du corps comme de l'esprit. Mais Isabelle était nerveuse et elle
sursauta en entendant la voix d'une toute jeune fille qui surgit de la
pénombre.
- Voulez-vous prendre un bain, mademoiselle ?
La jeune fille avait la même peau dorée, les mêmes yeux noirs que Djamel
al'Salen, mais son sourire était bien plus doux. Elle avait un tatouage bleu
sur le front. C'était sans doute la femme de chambre. Pourtant, elle ne
devait pas avoir plus de quatorze ans. Elle répéta gentiment sa question.
Isabelle allait refuser le bain, puis elle se ravisa. L'eau la détendrait
peut être...
Elle l'attendait, chaude et parfumée dans la baignoire de la salle de bain
qui jouxtait sa cabine. Isabelle y resta longtemps, essayant de faire le
vide dans sa tête.
- Voulez-vous un massage ?
La jeune fille aida Isabelle à sortir du bain et à se sécher. Heureusement
d'ailleurs car elle se sentait toute bizarre, un peu saoul, elle avait du
mal à marcher et tituba jusqu'au lit sur lequel elle s'effondra, nue. Que
lui arrivait-il ? Ce n'était tout de même pas les deux malheureuses coupes
de champagne qu'elle avait bu qui l'avaient mise dans un tel état ? La jeune
fille s'était déshabillée entièrement et avait commencé à la masser sans
même qu'elle s'en rende compte. Ses mains pétrissaient son corps nu, elle
les voyait bien mais ne les sentait pas. Elle avait l'étrange impression
d'être sortie de son corps, de flotter au-dessus du lit et de se regarder
étendue sur ce même lit en train de se faire masser par une jeune fille
noire et nue. Inquiétant, très inquiétant... Isabelle comprit alors qu'elle
avait été droguée... Il y avait sûrement quelque chose dans le champagne !
Elle devait résister mais, brusquement, elle se sentit retomber sur le lit.
Elle réintégra son corps et s'endormit d'un coup.
Isabelle ne sût combien de temps elle perdit connaissance si ce n'est,
soudain, la sensation de deux mains qui écartaient ses cuisses, relevaient
ses genoux.
- Elle dort toujours, dit une voix qu'elle ne connaissait pas.
Mais non, elle ne dormait plus ! Isabelle protesta énergiquement, se
débattît Puis réalisa avec horreur qu'aucun son n'était sorti de sa bouche
et que les deux mains lui maintenaient toujours les cuisses ouvertes. Elle
n'était donc pas réveillée. Elle dormait, elle était en train de faire un
affreux cauchemar, car un visage était apparut entre ses jambes, le visage
d'une très vieille femme à la peau grise et ridée, avec un tatouage bleu sur
la joue, et des petits yeux méchants. Et ces petits yeux regardaient le
ventre d'Isabelle tandis que des doigts rudes et secs écartaient son sexe,
l'ouvraient largement pour le pénétrer, le fouiller avec insistance, en
griffer sans douceur les parois comme s'ils cherchaient quelque chose.
Finalement, la vieille sorcière tatouée retira ses doigts, les inspecta puis
secoua la tête :
- Pas de peau, pas la moindre petite goutte de sang... Elle n'est plus
vierge depuis longtemps !
- Tu es sûre, Leila ? demanda alors la voix de Djamel al'Salen.
- Elle n'est plus vierge ! affirma la vieille matrone en se relevant avec
difficulté.
Et Isabelle vit alors l'émir, debout entre ses jambes toujours écartées,
l'émir qui regardait son sexe avec mépris, qui crachait sur son ventre. Elle
voulut hurler, fermer ses cuisses... Mais elle était muette, paralysée.
- Que vas-tu faire ? demanda la vieille Leila à Djamel al'Salen.
- Je vais quand même la prendre. Mais je m'en servirais d'une autre façon.
Sa bouche... et là où la nature a ouvert un second chemin pour le plaisir de
l'homme, un chemin étroit pour le plus grand plaisir de l'homme, et pour la
plus grande souffrance qui doit être infligée à la femme impure ! Celle-ci
l'est mais je la prends quand même, car je l'ai remarquée, elle me plaît et
je dois donc la posséder. Mais elle sera punie pour m'avoir séduit alors
qu'elle ne m'avait pas réservé la virginité de la voie qui m'appartenait dès
l'instant où je l'avais choisie. Elle sera châtiée pour la déception,
l'offense impardonnable qu'elle vient de me faire subir. Bien, maintenant tu
vas la réveiller, Fatima. Elle sera un peu inquiète sans doute. Rassure-la,
puis aide-la à s'habiller et emmène-la-moi sur la plage avant. Quant à toi,
Leila, suis-moi, j'ai besoin d'une de tes potions pour calmer ma colère.
Cette chienne mériterait le fouet ! Mais il faudra attendre... Allons,
Leila, vieille sorcière, allons-nous-en !
Une porte qui claque, puis un souffle léger dans le silence, et un autre
visage encore entre les cuisses d'Isabelle. Celui de la jeune fille, Fatima,
le doux visage aux immenses yeux noirs fardés de Khôl, si tristes tout à
coup. Tristes mais résignés. Et les mains qui avaient écarté les jambes
d'Isabelle glissaient maintenant le long de ses cuisses, effleuraient
délicatement sa peau satinée, descendaient vers son sexe toujours ouvert. Et
Isabelle, impuissante, paralysée, voyait et sentait les doits menus de
Fatima lisser le fin duvet doré de son ventre, caresser les lèvres roses et
soyeuses de son sexe, si insinuer doucement, presque timidement,
s'enfoncer...
Et Isabelle fermait les yeux pour ne pas voir la lueur qui éclairait soudain
le regard triste de Fatima lorsque ses doigts se mouillaient dans la moiteur
brûlante de son sexe. Isabelle fermait les yeux mais elle sentait la bouche
qui se posait sur son pubis, l'embrassait gentiment, se frottait sur le fin
duvet doré, les lèvres qui cherchaient celles de son sexe, les écartaient
pour y glisser une langue humide, humide et douce, qui commençait à lécher
les chairs tendres, remonter vers le clitoris qu'elle agaçait jusqu'à la
brûlure, puis redescendait pour s'enfoncer dans le ventre. Et cela durant
des siècles et des siècles, jusqu'à ce qu'Isabelle gémisse son plaisir, se
cabre dans un orgasme infini... Et sombre de nouveau dans un profond
sommeil.
- Mademoiselle, réveillez-vous !
Cette fois, Isabelle ne rêvait plus, elle put ouvrir les yeux, se redresser
et demander à Fatima :
- Que m'est-il arrivé ? Je ne comprends pas...
- Rien de bien grave, vous avez eu un petit malaise. La fatigue sans
doute... Et vous avez dormi. Et vous vous sentez mieux maintenant, n'est ce
pas ? Vous aviez besoin de repos...
- Oui, mais j'ai fait un cauchemar affreux, j'ai rêvé que...
Isabelle s'interrompit. Elle n'allait pas raconter des choses pareilles à
Fatima. Mais au fait, comment savait-elle qu'elle s'appelait Fatima ? Elle
ne se souvenait pas que l'adolescente lui ait dit son nom. D'ailleurs, elle
ne s'appelait sans doute pas Fatima puisque c'était dans son rêve
qu'Isabelle avait entendu Djamel al'Salen l'appeler par ce nom ? A moins
qu'elle n'ait pas rêvé...
- Comment vous appelez-vous ? demanda t-elle soudain, affolée.
- Fatima, je vous l'ai dit tout à l'heure, juste avant que vous ne vous
endormiez.
- Vous êtes sûre de cela ?
- Certaine. Puis-je vous aider à vous habiller maintenant ?
Isabelle hocha la tête. Elle ne savait plus du tout où elle en était.
Cauchemar ou réalité ? Avant de se lever, elle glissa furtivement une main
entre ses cuisses et trouva son sexe sec, parfaitement paisible. Si elle
avait réellement joui, il aurait du être trempé ! Si Fatima l'avait
réellement léchée... Mon Dieu quelle horreur ! Elle se sentit rougir
jusqu'aux oreilles. Comment avait-elle pu rêver un truc pareil ? Elle,
Isabelle, une jeune fille tout à fait normale, dans sa tête et dans son
corps ? Que lui arrivait-il ? Quant à l'inspection de la vieille Leila, et
les remarques de l'émir... Tout cela non plus ne pouvait être qu'un rêve.
Effrayant certes mais un simple rêve, fruit de son inconscient !
- Voici votre robe...
Fatima tendait un grand carton à Isabelle qui se leva et l'ouvrit. Un petit
prodige ! Un chef-d'œuvre en soie du même vert que celui de ses yeux, une
soie brodée de fils d'or pour s'harmoniser avec ses cheveux. Un homme qui
avait choisi une telle robe ne pouvait avoir dit les horreurs qu'Isabelle
avait entendu un peu plus tôt. Elle avait donc rêvé. Et s'il y avait quelque
chose dont elle devait s'inquiéter, c'était de l'heure ! Si elle avait
dormi, comme Fatima lui avait dit, quelle heure pouvait-il bien être ? Mais
pour l'instant, elle goûtait le plaisir de se glisser nue dans la soie
légère, très fine, presque transparente, qui laissait deviner ses formes
timides sans totalement les dévoiler. Une vraie merveille ! A regret, elle
décida de se passer de sous-vêtements, pas même une petite culotte, qui
auraient dépareillé sous la soie presque transparente.
- On vous attend sur la plage avant, disait-Fatima en souriant. Vous êtes
très belle...
Isabelle sourit à son tour, transportée de joie. Puis elle suivit la jeune
fille. En arrivant sur le pont, elle attendit Djamel al'Salen parler. En
arabe. Et elle fut totalement rassurée. Si son rêve avait été réalité, elle
n'aurait pas compris ce que disait l'émir lorsqu'il s'adressait à Fatima et
Leila auxquelles il devait parler dans leur langue commune, l'arabe. Une
preuve de plus !
- Vous êtes magnifique !
Djamel al'Salen s'avançait vers Isabelle qui ne résista pas à l'admiration
qui brillait dans son regard. Elle lui sourit, se laissa prendre la main et
ne remarqua pas la silhouette qui s'était prestement effacée derrière une
porte lorsqu'elle était entrée. La frêle silhouette d'une vieille femme
enveloppée dans de longs voiles noirs. La vieille Leila.
Isabelle n'avait pas remarqué la vieille Leila, mais elle avait constaté en
revanche qu'il devait être très tard car il faisait nuit. Puis, elle réalisa
soudain avec stupéfaction que le navire bougeait et tanguait. Ils n'étaient
plus dans le port mais en pleine mer ! Et en route pour quelle destination ?
.... L'émir devança sa question :
- Il est presque une heure du matin. Et il n'y aura pas d'invités. Cette
soirée est pour vous. Pour vous seule. Non...
Il avait posé sa main sur les lèvres d'Isabelle qui le dévisageait, plus
étonnée qu'inquiète.
- Non, ne dites rien. Ecoutez-moi plutôt. Nous sommes en route pour mon pays
et vous venez avec moi. J'en ai décidé ainsi. Je vous ai désiré à l'instant
même où je vous ai vue... Non, ne dites rien encore. Laissez-moi terminer.
J'ai choisi de vous faire l'honneur d'être ma nouvelle concubine. Vous serez
la première perle blanche de mon harem. Etes-vous heureuse ?
Pardon ? Je dors encore ? Isabelle écarquillait les yeux, sidérée. Il avait
dit cela si simplement, si naturellement, qu'Isabelle crut d'abord qu'il
plaisantait ou qu'elle avait mal compris. C'était trop dingue pour être
vrai. Entre l'abominable cauchemar de l'instant d'avant, et l'atroce réalité
de l'instant présent, elle avait bien du mal à savoir où elle en était et ce
qu'elle devait croire. C'était une blague ! La façon même dont l'émir venait
de formuler sa phrase était une blague : si elle était heureuse ? Heureuse
d'apprendre qu'elle était désormais la prisonnière d'un malade mental qui
allait faire d'elle sa maîtresse, dans son harem au fin fond du désert ? Ce
n'était pas possible ! Mais quand elle vit le sourire ironique et triomphant
de l'émir, elle comprit, horrifiée, que ce n'était pas du tout un gag.
Djamel al'Salen semblait au contraire bien sérieux. Et plus inquiétant, tout
à fait en mesure de mettre à exécution ses menaces comme leur départ du port
de St Tropez l'indiquait. Elle s'était fait piéger comme une gamine, comme
une petite conne... Non, une vraie conne !
Isabelle ouvrit la bouche pour protester. Aucun son n'en sortit... Et
l'émir, lui, en profita pour s'éclipser. Isabelle voulu s'élancer derrière
lui mais aussitôt, deux hommes sortirent de l'ombre et l'en empêchèrent.
Elle se mit alors à se débattre hystériquement et à crier toutes les
insanités qu'elle connaissait à Djamel al'Salen, le monstre, le pervers qui
croyait faire d'elle une pute, son jouet. Puis, un objet froid et dur frappa
sa nuque et elle se sentit sombrer dans un trou noir.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle était allongée nue sur un lit, avec une
horrible migraine qui lui martelait les tempes douloureusement. Elle voulût
bouger, se relever, mais ses membres refusaient de lui obéir. Plus
exactement, Isabelle réalisa alors qu'elle était attachée aux montants du
lit, si étroitement qu'elle pouvait à peine bouger. Elle prit peur, ne
comprenant pas mais aussitôt, il lui revint en mémoire la suite d'événements
cauchemardesques qui l'avait conduite à une telle situation. C'était dingue
! Ce ne pouvait pas être vrai ! Et pourtant, ce n'était pas un rêve. Cela
n'avait jamais été un rêve. Elle était belle et bien attachée à ce lit et
elle sentit sa colère enfler, submerger sa peur tellement elle avait de
haine envers cet homme qui croyait faire d'elle sa chose, son objet de
plaisir.
Puis elle prit conscience qu'elle se trouvait dans une pièce ovale,
entièrement blanc et or, sans aucun meuble, excepté un immense lit, ovale
lui aussi, sur lequel elle était étendue. Où se trouvaient-elle ?
Certainement plus sur le yacht car elle ne ressentait aucun mouvement. Et
puis la pièce était bien trop grande pas ses dimensions pour tenir sur un
bateau même aussi imposant que celui de l'émir. Pourtant, il lui semblait
entendre comme de l'eau qui coulait, ou ruisselait, à moins que ce ne soit
encore une invention de son esprit embrumé par les drogues, le début d'un
nouveau cauchemar. D'ailleurs, la porte s'ouvrit soudain... sur une jeune
femme arabe d'une grande beauté. Elle s'agenouilla près d'elle et s'empressa
de défaire ses liens. Isabelle se redressa, difficilement et douloureusement
tant ses membres étaient engourdis, tandis que la jeune femme se présentait
:
- Je suis Yasmine, la troisième épouse de Djamel. Je suis enchantée de te
rencontrer même si j'aurais préféré que cela se fasse en d'autres
circonstances.
Le sourire chaud et tendre de la jeune femme désarma Isabelle et elle sentit
sa colère refluer aussi soudainement qu'elle avait surgi.
- Où suis-je ? demanda t-elle, faiblement.
- Tu ne le sais pas ? Mais... tu es dans le palais de Djamel.
Isabelle regarda alors par la fenêtre et découvrit l'immense étendue désolée
du désert au-delà de l'oasis. Elle n'en croyait pas ses yeux ! Fascinant
certes, mais absolument effrayant ! Le moins que l'on puisse dire était que
son nouveau pays n'était pas d'un abord très sympathique. Son nouveau
pays... Isabelle avait encore plus de mal à se faire à cette idée et de
nouveau, la colère flamba en elle.
- Il faut que je voie l'émir, tout de suite ! Je ne peux pas rester là !
- Ce n'est pas possible. Djamel est occupé. Tu le verras ce soir. En
attendant, je dois te préparer.
- Je n'attendrai pas ce soir ! Je veux voir Djamel al'Salen immédiatement !
Je veux m'en aller ! Il n'a pas le droit de me garder ici !
- Tu es sa deuxième concubine...
- Non !
- Tu es sa deuxième concubine. Et je dois te préparer pour ce soir, pour ta
nuit de noces en quelque sorte. Et c'est à moi de prendre soin de toi, parce
que je parle ta langue. Nous ne sommes que trois femmes ici à parler le
français : Moi, Fatima, la première concubine de Djamel, et la vieille
Leila.
- Leila ?
- Oui, Leila, la vieille matrone... et Fatima, la première concubine de
Djamel... Mais tu les connais, toutes deux étaient en France.
Isabelle gémit sourdement. Elle allait devenir folle : plus les mystères
s'éclaircissaient et plus la réalité lui apparaissait avec horreur. Ainsi
donc, elle n'avait pas rêvé sur le yacht : la vieille Leila existait, la
vieille sorcière qui avait fouillé son sexe pour constater qu'elle n'était
plus vierge et ce, devant Djamel al'Salen, ce salaud, qui avait eu le culot
ensuite, de la traiter de femme impure, de se déclarer furieux et humilié,
lui, ce salaud qui l'avait k**nappée pour faire d'elle sa nouvelle concubine
! Sa deuxième concubine puisqu'il en avait déjà une ! Ainsi que trois
épouses ! Et Fatima ! Mon Dieu... Dire que cette petite garce l'avait sucée
!
Mais le plus ignoble d'entre les ignobles, l'hypocrite, l'infâme, le
pervers, l'immonde, c'était Djamel al'Salen. Elle allait le tuer ! Qu'est ce
qu'il croyait ce macho arabe, qu'elle allait se laisser faire ? Sous ses
airs sages et timides, Isabelle n'était pas de la race des moutons que l'on
mène impunément à l'abattoir. Djamel al'Salen allait l'apprendre à ses
dépens.
- Tu dois me suivre maintenant aux bains des femmes pour te préparer, dit
gentiment Yasmine. Cela va te calmer.
- Pas question de bain ! Je vais de ce pas m'expliquer avec ton époux ! Il
va m'entendre...
- Je ne crois pas... Les gardes ne te laisseront pas approcher de ses
appartements. De plus, il est occupé à honorer la première épouse, personne
ne doit le déranger.
- Honorer ? Ah, oui ! Je vois... Monsieur baise ! Eh bien, je m'en fous ! Je
ne vais pas me gêner pour interrompre sa partie de jambes en l'air ! Je veux
rentrer en France et s'il ne me fait pas conduire immédiatement à
l'aéroport, je... je préviendrais la police... et aussi l'ambassade... et...
La voix d'Isabelle se brisa dans un sanglot. Elle se rendait compte que ses
menaces étaient vaines. En fait, ce n'était même pas des menaces. Djamel
al'Salen devait être un homme puissant et respecté dans son pays, à même de
contrôler les autorités, quelles qu'elles soient. Yasmine lui prit la main
et la serra doucement.
- Allons, calme toi et écoute-moi. Je devine que tu n'es pas ici de ton
plein gré. Ta déception et ta colère doivent être immenses mais tu dois te
résigner à ton sort...
- Jamais ! Je ne resterais pas ici !
- Chut ! Tu dois te résigner, ou faire semblant provisoirement si tu veux,
si tu crois que tu finiras bien par trouver un moyen d'échapper à Djamel...
Mais en attendant, soit soumise : Te révolter ne sert à rien, Djamel est le
maître absolu dans ce palais, ainsi que dans une grande partie de ce pays.
Suis-moi, je vais te montrer. Ensuite, tu feras ce que bon te semble... Si
tu l'oses encore !
Yasmine entraîna Isabelle hors de la chambre, elle lui fit parcourir tous
les couloirs, découvrir toutes les pièces, chambres, salons, cuisines,
bains, jardins et patios qui composaient le palais de Djamel al'Salen,
excepté ses appartements privés effectivement gardés par des soldats du
désert, des Touaregs. Malgré sa colère, elle en fut émerveillée. Un vrai
palais des Mille et Une Nuits, au cœur d'une oasis à l'orée du désert,
quelque chose d'absolument merveilleux, un palais tout blanc étincelant sous
le soleil, entouré d'un jardin extraordinaire où chantaient des jets d'eau
et des fontaines ! El l'intérieur valait l'extérieur : du marbre, des
mosaïques, des jets d'eau et des fontaines encore...
Fleur en resta muette de stupeur. Jamais elle n'aurait pu imaginer pareille
merveille. Et dire qu'une telle merveille appartenait à un salaud tel que
l'émir Djamel al'Salen ! Yasmine lui montra également les grilles aux
fenêtres, les énormes verrous aux portes. Elles étaient bel-et-bien
prisonnières, mais cela ne semblait pas gêner la jeune femme. Sans doute
était-elle résignée mais pas Isabelle. Puis Yasmine lui présenta les femmes
et jeunes filles, une dizaine, et... l'eunuque noir du harem de Djamel
al'Salen ! Isabelle n'arrivait pas à y croire. Les harems, les eunuques,
cela n'existait plus depuis longtemps ! Soit disant car Yasmine la détrompa
:
- Djamel à trois épouses légitimes, désormais deux concubines, neuf esclaves
qui lui servent aussi occasionnellement de maîtresse, et une matrone, la
vieille Leila, pour en prendre soin. Et un eunuque, Abdul, pour les
surveiller, un véritable eunuque que Djamel a châtré lui-même quand il avait
dix ans. Tu ne me crois pas, tu veux voir ?
Isabelle fit non de la tête. Elle ne voulait surtout pas voir. Ce qu'elle
imaginait, Djamel al'Salen, ricanant, en train de couper, froidement, avec
un couteau les testicules et le pénis d'un gamin qui se débattait, hurlait,
un gamin noir avec un flot de sang épais, rouge vif, qui lui dégoulinait
entre les jambes, ce qu'elle imaginait lui suffisait amplement. Quelle
horreur !
- Abdul n'est pas méchant, poursuivit Yasmine, mais, contrairement à ce que
tu pourrais penser, il adore celui qui l'a châtré. Il se ferait tuer pour
Djamel et il lui obéit aveuglément. Si Djamel lui demande, par exemple, de
fouetter une de ses esclaves jusqu'à ce qu'elle en meure, il le fait, sans
aucune pitié. Il l'a déjà fait, je n'étais pas là quand c'est arrivé mais
Leila me l'a raconté, n'est ce pas Leila ?
- Oui, ce que tu dis est vrai, confirma la vieille. Et la deuxième concubine
doit également apprendre ce qui peut lui arriver si elle désobéit au maître.
Approche, Fatima, montre les marques sur ton corps, les marques de la
cravache, et dit pourquoi tu les as méritées.
Fatima s'avança, souleva ses voiles et montra son corps nu. Et Isabelle vit
alors ce qu'elle n'avait pas remarqué dans la lumière tamisée de sa chambre
sur le yacht lorsque la jeune fille l'avait massée : les cuisses fines, le
ventre, les fesses, les seins menus, le corps entier de Fatima était marqué
de fines zébrures sombres, presque noires sur sa peau mate, de fines
zébrures qui s'entrecroisaient, comme si son tortionnaire avait voulu
dessiner sur son corps les grilles du harem, les marques de sa condition de
prisonnière.
- Le maître m'a donné cent coups de cravache parce que je ne voulais pas
devenir sa concubine. J'avais neuf ans. J'ai été malade pendant une semaine,
mais Leila m'a soignée puis appris comment donner du plaisir à un homme et,
à la fin de la semaine, je suis allée offrir ma virginité au maître.
Fatima avait raconté son histoire d'un trait, les yeux baissés, toujours
aussi tristes et résignés. Isabelle était épouvantée. Qu'allait-il donc lui
arriver à elle si Djamel al'Salen était capable de martyriser ainsi une
gamine de neuf ans ? Cent coups de cravache, Isabelle était bien certaine,
contrairement à Fatima, de ne pas pouvoir les supporter. Quant à offrir sa
virginité au maître, elle en aurait été bien incapable. D'ailleurs, Djamel
al'Salen savait qu'elle n'était plus vierge avant de faire d'elle sa
concubine... Isabelle en avait assez entendu pour l'effrayer, mais la
vieille Leila était bien décidée à l'accabler :
- Regarde Makoubo, glapit-elle en faisant signe d'approcher à une jeune
noire. Regarde ce qui lui est arrivé parce qu'elle avait de mauvaises
habitudes !
La matrone dit quelques mots en arabe et Makoubo s'allongea sur un divan,
ouvrit largement ses longues jambes puis, docile, releva ses cuisses, glissa
ses mains sous ses fesses et écarta les lèvres de son sexe. Leila poussa
Isabelle en avant, la fit mettre à genoux entre les jambes de Makoubo.
- Regarde ce que le maître m'a ordonné de faire à cette chienne d'esclave
que j'avais surprise une nuit en train de se faire lécher le sexe par
Aïcha... Regarde ! Je lui ai coupé son clitoris, d'un seul coup de rasoir, à
vif. Si tu l'avais entendu hurler ! J'ai fait vite pourtant. Regarde comme
j'ai tranché net !
Non ! Isabelle ne voulait pas voir ça non plus ! Mais ce fut plus fort
qu'elle... Elle regarda le sexe de Makoubo, les lèvres noires et l'intérieur
tout rose, et, au-dessus, une petite cicatrice, rouge. La vieille sorcière
ne mentait pas : il n'y avait plus trace de clitoris. Isabelle ferma les
yeux pour ne plus voir ce sexe mutilé. La tête lui tournait, elle allait
vomir, ou s'évanouir... Il fallait absolument que cet horrible cauchemar
s'arrête !
Mais la vieille Leila la tirait déjà en arrière, la forçait à se relever
pour de nouveau la faire tomber à genoux entre les cuisses écartées d'une
autre femme, Aïcha.
- Regarde maintenant, grondait la sorcière, regarde ce que le maître m'a
ordonné de faire à l'autre chienne. Je l'ai cousue, elle, j'ai enfermé son
clitoris entre les lèvres de son sexe que j'ai solidement cousues, avec
juste un minuscule petit trou pour que cette chienne puisse pisser et
saigner ! Et sais-tu pourquoi je l'ai cousue au lieu de simplement lui
couper son clitoris ?
- Je ne veux pas le savoir !
Isabelle avait hurlé, tenté de se relever, mais la vieille s'était jetée sur
elle et, avec une vigueur étonnante pour son âge, l'avait forcée à se
remettre à genoux. Les mains agrippées aux épaules d'Isabelle, elle ricanait
maintenant contre son oreille :
- Regarde, ma colombe, le sexe d'Aïcha ! Je l'ai cousu parce que, à
l'inverse de Makoubo qui ne jouissait que par son clitoris, Aïcha, cette
chienne de putain, jouissait aussi par son vagin. Alors j'ai fermé son
vagin, pour qu'elle ne connaisse plus jamais le plaisir par aucune voie. Et
veux-tu que je te dise comment le maître utilise ces deux-là ?
Isabelle sanglotait maintenant, ce qui lui évita de voir l'ignoble ouvrage
de l'horrible Leila qui ricanait toujours à son oreille :
- Regarde la jolie couture... Les lèvres sont bien collées l'une contre
l'autre, soudées, car cela fait presque trois ans que je les ai cousues...
Mais on voit encore les points. Ils ont été faits avec une grande aiguille,
à vif bien sûr, une bonne vingtaine de piqûres. Elle aussi a bien hurlé !
Pourtant j'ai travaillé consciencieusement, j'ai pris tout mon temps, pour
que ce soit parfait... Mais cela n'a pas empêché cette chienne de hurler
chaque fois que l'aiguille transperçait la chair de ses lèvres. Aucune
pudeur ! Aucune reconnaissance pour le soin que j'ai pris à lui coudre son
sexe ! Alors, veux-tu savoir comment le maître se sert du corps de cette
chienne et de l'autre ?
Isabelle sanglotait de plus belle.
- Le maître utilise leur bouche et leur anus ! Et elles détestent ça ! Mais
d'ailleurs, toi aussi, ma colombe, il utilisera ta bouche et ton anus
puisque tu as eu l'affront de donner ta virginité à un autre homme. Et je
suis sûre que tu détesteras ça autant qu'elles, d'autant que toi, tu as
toujours ton clitoris, et ton vagin ouvert pour accueillir l'homme. Mais
jamais Djamel, ni aucun autre homme, ne les utiliseront plus ! Bon,
maintenant, cesse de pleurer... Je pense que tu as compris que si tu obéis,
tu ne serais pas punie. Je sais, c'est difficile de ne jamais être prise en
faute, car je veille ! Toutes ici ont été fouettées ou cravachées pour un
motif plus ou moins grave, même la première épouse, parce qu'elle montrait
un peu trop d'orgueil ! Je pense que tu as compris, Isabelle, que tu devais
te soumettre ! Alors lève-toi et suis-moi aux bains !
Après tout ce qu'elle venait de voir et d'entendre, Isabelle n'hésita pas,
tout comme elle avait renoncé à demander une fois de plus à parler à Djamel
al'Salen. Mais elle ne pleurait plus. Alors elle vit enfin le sexe cousu
d'Aïcha et Isabelle comprit, en effet, qu'elle n'avait pas le choix. Il
fallait obéir.
escortée par les femmes du harem, Elle suivit la vieille Leila aux bains,
trois pièces entièrement dallées de marbre blanc, les sols, les murs, les
plafonds, une splendeur ! Mais Isabelle ne vit rien de tout cela. Elle était
sous le choc et se laissa déshabiller, laver, conduire au bain de vapeur par
ses nouvelles compagnes dont elle n'entendait ni les commentaires ni les
petits rires excités. Abattue, elle se laissa engourdir par la vapeur, puis
masser par des mains expertes, puis de nouveau laver, et encore masser, avec
de l'huile parfumée au jasmin cette fois, et enfin allonger sur une table en
marbre pour être épilée.
- Tu dois être lisse et belle pour le maître, expliqua la vieille Leila tout
en malaxant une pâte fumante composée de cire et de miel. Lisse et douce
comme une petite fille, à défaut d'en être une... D'habitude, le maître
préfère les fillettes naturellement imberbes. Il faut croire que tu l'as
séduit et envoûté de tes charmes de chienne d'européenne pour qu'il accepte
de faire de toi sa deuxième concubine alors que tu as déjà presque ton corps
de femme et que tu n'es même plus vierge !
Isabelle ne réagit pas aux paroles de Leila. Cependant, elle sursauta
lorsqu'elle sentit la pâte chaude sur l'un de ses mollets mais elle se
laissa toujours faire. Ce n'était pas la première fois qu'elle subissait une
épilation des jambes à la cire, ça tirait un peu mais ce n'était pas
douloureux. Elle s'étonna par contre que Leila lui épile les bras également.
Les aisselles, ça c'était normal, mais les bras tout entiers ? Et son
étonnement l'aida à émerger de sa torpeur. Surtout lorsqu'elle se rendit
compte que la vieille sorcière comptait lui épiler le pubis également. Elle
lui écartait d'ailleurs les cuisses, se penchait...
- Non !
Isabelle avait refermé les jambes, s'était redressée brutalement, obligeant
Leila à faire un bond en arrière.
- Je ne veux pas ! Je t'interdis !
La matrone soupira en haussant les épaules :
- Je me moque de tes interdictions. Que tu le veuilles ou non, tu vas être
épilée entièrement !
Elle donna un ordre en arabe et, trente secondes plus tard, Isabelle se
retrouva écartelée, les pattes en l'air, solidement maintenue sur la table
par ses compagnes qui, hormis Yasmine et Fatima, riaient gentiment, ne
comprenant vraiment pas pourquoi celle qui avait la chance d'avoir été
choisie pour être la deuxième concubine faisait autant d'histoires. Etre
entièrement épilée était une chose tout à fait normal pour une femme, cela
faisait un peu mal... mais à côté de ce qu'elles avaient pu subir,
l'arrachage de quelques poils, si cela pouvait plaire au maître, n'était
vraiment pas grand-chose ! Alors pourquoi la deuxième concubine se
tortillait-elle comme une possédée ?
- Laisse toit faire ! supplia Yasmine. C'est l'usage ici...
- Je ne suis pas d'ici ! Je n'ai rien à faire de vos usages ! Je ne veux pas
!
- Tu as tort ! affirma la vieille Leila. Ton sexe sera beaucoup plus joli
sans poils. Il sera comme quand tu étais une petite fille et c'est ce que le
maître aime. Avec un peu de chance, il sera un peu moins sévère avec toi.
Allons, ne bouge plus. Sur le pubis, ce n'est pas très douloureux, mais
autour des lèvres par contre... La peau est particulièrement fine et
délicate, très sensible. Si tu bouges, tu risques d'avoir vraiment mal. Sans
compter que, de mon côté, je risque de te mettre en sang, ce qui
m'obligerait ensuite à t'appliquer un pansement qui, bien sûr, te brûlerait
pendant un bon moment. Alors, tiens-toi tranquille...
Cette vieille sadique disait la vérité. Isabelle n'eut pas trop mal, si ce
n'est à sa fierté, lorsqu'elle lui arracha les poils du pubis. Mais quand
elle en vint à ceux qui entouraient le sexe... Isabelle crut que Leila lui
arrachait les lèvres en même temps que les poils ! C'était atroce ! Elle ne
put retenir un cri.
- Tu n'es pas bien courageuse... soupira la matrone.
Puis elle donna encore un ordre en arabe et Isabelle fut retournée, mise à
quatre pattes. Des mains écartèrent ses fesses. Elle hurla, tenta de se
débattre. En vain, ses compagnes ne lâchèrent pas prise.
- Il faut que j'examine ton anus, expliqua sentencieusement la vieille
Leila. Par-là aussi, il te faut être lisse et douce puisque c'est cette voie
que le maître va utiliser. Bien, je ne vois pas grand-chose, à peine un
léger duvet... Mais j'aime le travail bien fait, je vais donc te l'ôter. Ne
t'inquiètes pas, c'est un duvet si fin que tu ne sentiras rien.
Isabelle ne sentit rien en effet, mais des larmes perlèrent néanmoins à ses
yeux, des larmes de honte et de désespoir. L'humiliation infligée par
l'horrible matrone lui donnait la mesure de toutes les humiliations à venir.
Et son instinct lui disait qu'elles seraient bien pires. Comme s'était
amusée à le lui répéter Leila, puisqu'elle n'était plus vierge, Djamel
al'Salen allait se servir de sa bouche, et de la voie étroite ouverte pour
le plus grand plaisir de l'homme et la plus grande souffrance qui doit être
infligée à la femme impure. Et la vieille matrone confirma ses appréhensions
:
- Ton anus me semble bien serré, trop serré. Voilà au moins un passage par
lequel tu es pure ! Mais cela risque de gâcher le plaisir du maître : un
anus trop large n'offre aucun agrément, mais un anus trop étroit rend la
pénétration difficile et parfois même douloureuse. Il me faut arranger ça !
Isabelle ne put retenir un sanglot. Elle était à bout. Cette ignoble mégère
le faisait exprès ! Qu'elle se taise bon Dieu ! Qu'elle la ferme !
- Ca suffit ! Tu m'entends ! Ca suffit !
Sourde aux injonctions d'Isabelle, imperturbable, la vieille Leila
continuait de lui infliger ses soins et ses commentaires.
- Je vais être obligée de te faire un massage de l'anus, pour l'ouvrir un
peu et le rendre plus souple, plus agréable à la pénétration. Ne te crispe
pas surtout, essaie plutôt de te détendre... Tu vas être étonnée, je suis
sûre que tu n'imagines pas à quel point ton anus peut s'ouvrir ! Tu vas
voir.
Malgré les conseils de la matrone, Isabelle se raidit lorsqu'elle sentit ses
doigts glisser le long du sillon de ses fesses, la masser avec de l'huile,
caresser longuement le pourtour du minuscule petit trou encore jamais
exploré. Elle finissait par regretter qu'Olivier n'ait jamais eu l'envie, ou
l'idée, d'explorer cette partie de son anatomie. Peut être alors la vieille
Leila l'aurait-elle laissée tranquille au lieu de l'humilier ainsi devant
toutes les autres femmes du harem.
- Ne te crispe pas... Ca va commencer à te chauffer un peu. Mais il le faut,
la chaleur détend les chairs et facilite la pénétration. Voilà, je remets
encore un peu d'huile, une huile spécialement préparée pour ce genre
d'opérations...
- Mais ça brûle, gémit Isabelle. Non, je t'en supplie.
La vieille Leila eut un petit rire méchant puis, d'un seul coup, enfonça
deux doigts entre les fesses de sa victime qui poussa un cri, autant de
surprise que de douleur. Penchées au-dessus d'elle, les femmes qui la
maintenaient sur la table retenaient leur souffle. Elles savaient. Toutes,
un jour, avaient été ainsi préparées par la matrone avant d'être
impitoyablement offertes à l'émir. Mais elles regardaient pourtant, sans
plaisir, sans compassion excessive non plus. Inch' Allah ! La sodomie est
inscrite dans la destinée de la femme...
Sans doute pour l'apprendre à Isabelle, la vieille Leila faisait aller et
venir ses doigts, écartait les chairs crispées sans la moindre douceur.
Isabelle étouffa un sanglot. Ce qui n'émut nullement la matrone qui lui
écarta encore plus largement les fesses tout en parlant en arabe. Et quand
Isabelle entendit une voix, pas très virile mais masculine tout de même, lui
répondre, elle comprit avec horreur que l'affreuse mégère était en train de
montrer son cul à l'eunuque, un homme encore malgré sa mutilation, et sans
doute lui demander ce qu'il en pensait... Isabelle gémit de rage
impuissante, morte de honte à l'idée que le noir puisse la voir, les fesses
écartées, en train de se faire tripoter de la plus ignoble façon.
- Ne t'énerves pas... Ton anus est vraiment très étroit mais Abdul me dit
que cela peut s'arranger, qu'il a vu un anus plus minuscule encore s'ouvrir
docilement, celui de Fatima. Songe, la petite avait tout juste neuf ans
quand le maître l'a remarquée. Mais elle a été plus courageuse que toi !
La matrone avait remis de l'huile sur ses doigts et les enfonçaient de
nouveau profondément entre les reins d'Isabelle qui n'en pouvait déjà plus.
Les doigts de la vieille Leila la brûlaient affreusement maintenant. Elle
avait l'impression d'avoir un fer rouge entre les fesses, un fer rouge qui
pénétrait de plus en plus profondément ses entrailles, lui mettait le ventre
en feu.
- Je t'en prie, gémit-elle. Arrête !
C'était inutile. Bien au contraire même, au lieu de s'arrêter, l'horrible
matrone enfonça un troisième, puis un quatrième doigt et accéléra le
va-et-vient de sa main, brutale, mauvaise. Puis, brusquement, elle suspendit
son geste et Isabelle sentit ses doigts se retirer de ses reins. Mais
aussitôt, elle ressentit une vibration à l'entrée de ses fesses endolories
que la vieille Leila effleura un instant avec un objet dur et froid.
- Ce "godemiché", comme vous dites en France, est réellement très gros, mais
enfin... C'est ce qu'il me faut pour ouvrir ton anus comme il doit l'être !
Et, d'un seul coup, la matrone enfonça le monstrueux vibromasseur qu'elle
tenait dans ses mains entre les fesses d'Isabelle qui poussa un cri
horrible. La douleur était si atroce qu'elle crut s'évanouir mais, hélas,
elle n'eut pas cette chance.
- Que tu es douillette, ma fille ! J'ai à peine enfoncé l'engin dans ton
anus... Ca ne fait que commencer !
Et pourtant la souffrance était insupportable. Et elle allait en
grandissant, irradiait tout le ventre d'Isabelle qui avait l'impression que
ses chairs étaient en train de se déchirer, lentement, inexorablement. Et la
vieille sadique enfonçait doucement l'engin dans l'orifice distendu,
l'enfonçait jusqu'à ce que sa main touche les fesses d'Isabelle.
- Je t'avais bien dit, n'est ce pas, que tu serais étonnée par la façon dont
ton anus pouvait s'ouvrir ! Il a englouti l'instrument tout entier ! Tu sens
les vibrations ? Elles vont masser et assouplir tes chairs pour faciliter la
pénétration.
Oui, Isabelle sentait les vibrations qui rendaient la douleur plus
lancinante, plus horrible encore. Elle tremblait de tout son corps,
ruisselante de sueur. Ses gémissements étaient devenus des râles. Puis la
vieille Leila augmenta la vitesse du vibromasseur et en s'intensifiant, les
vibrations intensifièrent la douleur, et cela d'autant plus que la matrone
faisait aller et venir l'énorme engin, le sortait presque complètement,
avant de l'enfoncer de nouveau tout entier d'un geste brutal. Heureusement,
Isabelle ne résista pas longtemps et s'évanouit. Aussitôt, la vieille
sadique cessa de la torturer : la leçon était terminée, il était vain de
prolonger l'inutile "massage", il ne servait à rien en fait, il n'avait pas
ouvert Isabelle plus qu'elle ne l'était auparavant, il n'avait été pratiqué
que pour lui faire mal et l'humilier, lui donner un avant-goût de la douleur
qui lui serait infligée ce soir. Car malgré la préparation, et à cause de
cette préparation, qui avait meurtri et déchiré ses chairs, Isabelle allait
souffrir, beaucoup. La matrone sourit, démoniaque. Son travail était
terminé.
Sitôt que la matrone se fut éloignée, Yasmine donna plusieurs ordres... Elle
était la troisième épouse et jouissait d'une certaine autorité, sans compter
qu'elle était aimée. Cela lui permettait de faire pas mal de choses derrière
le dos de la vieille Leila. Elle s'occupa de ranimer Isabelle en lui faisant
respirer des sels. Elle gémissait faiblement, livide, défigurée par la
douleur, mais elle ouvrit les yeux en sentant une main se poser sur son
front.
- Ne bouge surtout pas, ne dis rien. Nous allons te soigner. Rassure-toi, la
vieille Leila ne t'a pas trop abîmée, enfin rien qui ne soit réparable. Nous
allons faire ce qu'il faut pour cela, mais si elle s'étonne de te voir trop
vite remise de tes émotions et des souffrances qu'elle t'a infligées,
jure-moi de ne rien dire. Elle ne doit pas savoir que je connais et possède
les remèdes dont elle pense être seule à détenir le secret. Elle ne doit pas
savoir non plus que je peux réparer et t'épargner les sévices qu'elle se
réjouit de voir ou de faire subir aux autres. Si elle apprenait cela, elle
le dirait à Djamel, et je serais punie, tu sais maintenant de quelle cruelle
façon... Tu sais maintenant ce que punir peut signifier au harem de Djamel
al'Salen ! Alors, si la vieille Leila s'étonne, joue les innocentes, dis-lui
même, que tu as toujours eu une santé de fer, et assez d'orgueil pour cacher
ta souffrance. Promis ?
Isabelle fit oui de la tête, referma les yeux et se laissa soigner. Par des
mains douces et tendres cette fois, qui de nouveau la baignèrent, la
massèrent avec divers onguents. Yasmine lui fit boire une mixture épaisse,
verdâtre et très sucrée, puis la retourna sur le ventre, lui écarta les
cuisses :
- Ne crains rien, tu vas dormir un peu. Pendant ce temps-là, je vais soigner
et effacer le mal que t'a fait la vieille Leila. Tu es à peine déchirée, ce
ne sera rien. Et pour ce soir, pour ta nuit avec Djamel, je te donnerai ce
qu'il faut pour que tu aies moins mal. Tu verras, tout ira bien. Dors...
Isabelle s'endormit alors que Fatima lui écartait délicatement les fesses et
que Yasmine, avec une infinie douceur, commençait à masser du bout de ses
doigts, enduits maintenant d'une huile bienfaisante, l'étroit passage que la
matrone avait saccagé.
Deux heures d'un sommeil de plomb, et Isabelle eut la très agréable surprise
de se réveiller fraîche et dispose. Pas la moindre douleur, nulle part. Elle
glissa délicatement sa main entre ses cuisses, ses fesses, se palpa avec
précaution du bout des doigts... Rien. La souffrance avec complètement
disparue.
- Je te l'avais bien dit !
Yasmine lui souriait. Que cette jeune femme était belle ! Des yeux
extraordinaires, noirs avec des paillettes dorées, immenses, brillants de
Khôl, mais pétillants surtout d'intelligence, avec une tendresse, une
douceur qui les éclairaient de l'intérieur. Elle ne devait pas être beaucoup
plus âgée qu'Isabelle mais son visage était celui d'une femme. Comme pour
Fatima, on y trouvait plus trace de la rondeur, l'innocence de l'enfance.
Mais, à l'inverse de la jeune concubine, Yasmine n'était pas un masque de
résignation grave, sa bouche riait tandis qu'elle relevait un menton têtu,
insolent.
- Je te l'avais bien dit ! La vieille Leila serait furieuse si elle voyait
comment j'ai anéanti son œuvre !
Elle jubilait. De nouveau, elle était l'enfant qu'elle n'avait
malheureusement pas du être longtemps, à en juger par le goût prononcé de
Djamel al'Salen pour les toutes jeunes filles. De repenser à l'émir,
Isabelle sentit l'angoisse lui serrer la gorge : elle était la prochaine sur
la liste ! Elle était désormais une parmi les femelles prisonnières du harem
de Djamel al'Salen, à la merci de son désir, son amour, sa colère. Et cette
idée était insupportable à Isabelle. Elle refusait toujours d'être son
esclave, ou même sa maîtresse. Mais l'aperçu des sévices qui lui seraient
infligés si elle ne se soumettait pas avait quelque peu assagie sa colère et
sa rébellion. Isabelle essaya de se relever mais Yasmine la retint :
- Tu dois encore rester allongée un moment, le temps de m'écouter et de te
restaurer. Tu dois boire et manger, prendre des forces. Pour affronter ton
maître.
- Djamel al'Salen n'est pas mon maître ! Je ne resterai pas ici ! Je suis
mineure. Il n'a pas le droit de me garder contre mon gré, il m'a
k**nappée... Ils existent des lois contre ça !
La colère d'Isabelle ne s'était pas calmée longtemps. Yasmine eut un petit
rire amusé.
- Derrière les grilles du harem, seules existent les lois du maître ! Tu
dois réaliser que tu es enfermée, que tu ne peux pas sortir donc et te
plaindre à qui que ce soit. D'autre part, je te précise que personne ne
t'écouterait, si tant est que tu trouves quelqu'un qui comprenne ta langue.
Les gens d'ici ont bien trop peur de l'émir Djamel al'Salen, à juste raison.
Et puis, où irais-tu ? Nous sommes au milieu du désert ! Sans un guide ni
l'équipement adéquat, tu ne survivrais pas plus d'une demi-journée. De toute
façon, ses Touaregs auraient tôt fait de te retrouver et de te ramener. Et
alors, je n'ose imaginer sa colère...
- Mais...
- Fais plutôt ce que je dis, prends des forces et soumets-toi en attendant
que nous trouvions un moyen de te faire sortir d'ici. Je suis prête à
t'aider, mais soit patiente. Et, pour l'instant, bois et mange ! Il va te
falloir toute ton énergie pour affronter ton... amant !
Isabelle soupira. Yasmine avait entièrement raison, malheureusement. Et
jeûner ne servirait à rien sinon à l'affaiblir. Elle bût donc quelques
gorgées de thé à la menthe, au demeurant exceptionnellement bon et parfumé,
grignota deux, trois amandes. Ravie de sa bonne volonté, Yasmine lui
présenta un plateau recouvert de mets divers et variés. Et raffinés et
délicieux comme elle le découvrit bientôt. Elle goûta des boulettes de
viande, faites avec du mouton, beaucoup d'herbes aromatiques et d'épices,
qui lui réchauffèrent le corps, et des feuilletés aux légumes et au fromage
qui fondaient dans sa bouche.
- Mange, bois, tu te sentiras ensuite bien mieux. Et après, je t'apprendrai
à fumer le narghilé. Rien de tel pour se détendre, surtout quand l'eau est
parfumée avec certain élixir de ma fabrication ! Tu verras...
Isabelle fit ce que disait Yasmine et ne le regretta pas. Les mets lui
procurèrent un certain bien-être, le narghilé la grisa un peu, et le dernier
verre de thé, affreusement amer malgré le miel, que Yasmine l'obligea à
boire acheva de la détendre complètement. De la drogue ?
- Oui, une drogue qui permet à ton esprit de s'échapper de ton corps, de
prendre ses distances et de perdre ainsi la notion de souffrance... ou de
plaisir ! Je t'en ai donné beaucoup car la nuit à venir risque d'être longue
! Mais voici Leila qui vient te chercher. Sois prudente, je t'en prie...
Yasmine serra furtivement la main d'Isabelle et l'aida à se lever. La
matrone s'étonna :
- Te voilà bien remise, rose et fraîche ! Moi qui croyais que les
Européennes étaient toutes des douillettes et des petites natures. Serais-tu
l'exception ? Voilà, en tout cas, qui me permettra, à l'avenir, de te punir
avec toute la sévérité que tu mérites... et sans aucun scrupule ! Bien,
maintenant ôte ta chemise pour que je voie si tu as été convenablement
préparée pour le maître.
Pressentant une nouvelle humiliation, et surtout devançant l'indignation
qu'elle sentait naître chez Isabelle, Yasmine intervint :
- Quelle vieille maniaque tu fais ! J'ai veillé en personne à la toilette de
la deuxième concubine. Comme l'épilation et le massage que tu lui avais
infligés l'avaient souillée, nous l'avons de nouveau entièrement lavée,
huilée, parfumée. Elle est prête pour le plaisir du maître. Il ne lui reste
plus qu'à enfiler sa robe. Nous t'attendions pour cela.
Mais la matrone, sadique, tenait à faire son inspection :
- Je dois vérifier. Tu sais, Yasmine, comme le maître est exigeant. Et
impatient. Il faut que les voies de son plaisir soient accueillantes, douces
à sa virilité, faciles à pénétrer. Allons, Isabelle, penche-toi en avant, ce
ne sera pas long cette fois, ni douloureux. Juste un doigt dans chacun des
orifices pour que je voie s'ils ont été convenablement huilés.
- Non, je vous en prie, pas ça...
Isabelle avait les larmes aux yeux. Mais rien n'y fit. La vieille Leila ne
se laissa pas attendrir.
- Ne m'oblige pas à demander à Abdul de te forcer à obéir ! Retire vite ta
chemise et montre-moi tes fesses ! Vite ! Voudrais-tu être fouettée ?
Voudrais-tu que Yasmine soit fouettée pour avoir, il me semble, encourager
ta rébellion ?
Que faire dans ces conditions ? Rien, sinon obéir. Isabelle ôta donc sa
chemise et se pencha en avant. Ainsi qu'elle l'avait dit, la vieille Leila
enfonça un doigt dans chacun des orifices d'Isabelle et les fouilla en
pinçant la mince cloison de chair qui les séparait. Elle prolongea
volontairement son inspection plus qu'il n'était nécessaire, pour le plaisir
d'entendre Isabelle étouffer ses sanglots. Sanglots de rage et de honte.
Puis la vieille sorcière retira enfin ses doigts, lui donna une tape sur les
fesses :
- Bien, ma colombe, tu peux te redresser et t'habiller.
Yasmine aida Isabelle à enfiler une longue robe en soie blanche, diaphane,
qui moulait souplement son corps. La matrone se recula, admirative :
- Le maître a du goût. J'espère, ma colombe, que tu apprécies cette
merveille qu'il a achetée pour toi chez un grand couturier parisien... Et
qu'il a choisi blanche, parce que c'est la coutume chez vous de se marier en
blanc. J'espère, ma colombe, que tu apprécies la délicatesse du geste...
Alors que tu ne le mérites pas vraiment, n'est ce pas ? Le blanc est en
principe réservé aux seules vierges... Or, tu ne l'es plus, n'est ce pas ?
Isabelle ne répondit pas. La vieille sorcière lui retournait à plaisir le
couteau dans la plaie. Bien sûr, Isabelle n'avait ni honte ni regret de ne
plus être vierge, surtout pour ce salaud de Djamel al'Salen qui ne méritait
pas qu'on lui réserve sa virginité, ni quoique ce soit d'autre d'ailleurs,
non, mais Isabelle avait peur de ce qui l'attendait, peur de ce qu'il allait
lui en coûter de priver le maître du plaisir de la déflorer, de la
satisfaction d'être le premier. Et elle était terrorisée à l'idée d'être
pénétrée, dans sa bouche et son anus, par la verge de Djamel al'Salen. A
moins qu'elle ne réussisse à lui parler, à le convaincre de la laisser
partir, de l'aider à rentrer en France.
Mais Isabelle n'eut pas le temps de s'expliquer. La vieille Leila la fit
sortir du harem et la conduisit aux appartements de l'émir où il l'attendait
en compagnie de sa première épouse et de deux vieilles servantes. A la vue
de son tortionnaire, Isabelle sentit la colère et la haine l'envahir à
nouveau et elle se précipita vers lui :
- Il faut que je vous parle ! Je veux m'en...
- Tais-toi ! C'est moi qui décide ici, et pour tout le monde, ce qu'il
convient ou pas de faire, ce qu'il faut ou ne faut pas...
- Ca suffit ! Je ne suis pas une de vos femmes ! Vous devez m'écouter !
- Pardon ? N'as-tu pas compris ce que je viens de t'expliquer ? Faudra t-il
que je demande aux servantes de te bâillonner ?
- Mais ce n'est pas possible...
La voix d'Isabelle se brisa dans un sanglot. Il était inutile d'insister :
Djamel al'Salen avait fait un geste et une des servantes s'approchait... qui
la bâillonnerait sans doute si elle ne se taisait pas !
- Bien, conclut Djamel. Il me semble que tu as enfin compris. Et puisque que
te voilà calmée, approche, que ma première épouse puisse te voir et
t'apprécier. Elle va sans doute être un peu jalouse parce que tu es belle et
jeune, mais contente en même temps que tu le sois parce qu'elle m'aime. Et
puis elle est fière d'être la première épouse d'un homme qui peut entretenir
un harem et satisfaire trois épouses, deux concubines jeunes et belles, dont
une européenne. Bien sûr, tu ne peux pas comprendre, tu n'as qu'à obéir.
Approche donc et montre-toi !
En son for intérieur, Isabelle hurla de rage, puis s'exhorta au calme. Et
elle fit ce que Djamel al'Salen lui demandait. Farida, la première épouse,
dit alors quelque chose, en arabe bien sûr, que l'émir traduisit avec un
petit sourire diabolique :
- Ma première épouse te trouve belle mais un peu maigre. Et elle pense que
tes seins sont trop petits pour me satisfaire. Elle veut les voir. Retire ta
robe !
Isabelle faillit protester mais, sur un signe de Djamel al'Salen, les deux
servantes étaient déjà près d'elle et lui ôtaient sa robe. Et puis, elle se
sentait soudain étrangement calme, détachée. La drogue de Yasmine sans
doute. Elle avait l'impression de commencer à flotter dans l'air. Bientôt,
elle allait s'envoler. Mais elle avait encore les pieds sur terre et Farida
se tenait debout devant elle, la regardait avec une moue méprisante. Puis
elle dit encore quelque chose, de pas très aimable sans doute car sa voix
était mauvaise.
- J'avais raison, soupira Djamel al'Salen, elle est jalouse ! Mais la
jalousie entretient l'amour. Elle est furieuse que tu sois si belle même si
elle vient de me dire que tu étais vraiment trop maigre et que tes seins ne
devaient pas être très agréables à caresser. Je vais lui ordonner de les
toucher pour la convaincre du contraire ! Elle a dit aussi que tu n'étais
encore qu'une enfant. Mais elle sait que j'aime les petites filles comme toi
et c'est ça qui la rend furieuse.
Djamel al'Salen parla à son tour en arabe et Farida tendit la main. Isabelle
n'eut même pas un mouvement de recul. Cela lui était bien égal que la
première épouse tâte ses seins comme un maquignon palpe les pis d'une vache,
surtout que ses seins, petits et ronds, semblaient contrarier Madame
al'Salen numéro un dont le visage virait au vert, vert de rage bien sûr !
Isabelle se sentait de plus en plus euphorique et adressa même un sourire
ironique à Farida qui lui pinça alors le bout d'un sein avec un rictus
méchant. Isabelle ne sentit pas grand-chose mais eut néanmoins un petit
sursaut. Djamel al'Salen éclata de rire :
- Elle est vraiment très très jalouse. Méfie-toi d'elle, Isabelle ! Elle va
te faire payer cher ta beauté et ta jeunesse... Et comme tu lui dois respect
et obéissance, elle va en profiter ! Cela nous promet de belles disputes
dans le harem... Abdul aura intérêt à ne jamais lâcher son fouet s'il veut
être un peu tranquille !
L'émir poursuivit en arabe. Le rictus de la première épouse se transforma
alors en un sourire triomphant, elle bomba le torse, montra à Isabelle ses
gros seins qui pointaient, hauts et fermes, sous ses voiles transparents.
Puis elle s'en fut, furieuse et fière, en lançant un dernier regard lourd de
menaces à Isabelle, toujours euphorique, qui la trouva très belle, plus âgée
et plus épanouie que Yasmine, mais aussi belle. Djamel al'Salen avait au
moins une qualité, son bon goût. Toutes ses femmes, épouses, concubines et
esclaves étaient superbes. Laquelle était la plus belle ?
Isabelle était en plein délire. La voix de l'émir la fit sursauter :
- Je pense que la vieille Leila t'a informée du sort qui t'attend désormais,
et qui n'est pas si horrible que tu as l'air de le penser. La vie peut être
douce au harem pour celle qui se plie à ses lois. Regarde ces vieilles
servantes. Elles ont été esclaves soumises au plaisir de mon père, elles ont
vécu derrière les grilles du harem jusqu'à ce qu'elles deviennent trop âgées
pour exciter les seins de leur maître. Alors il les a fait sortir du harem
et elles sont devenues ses servantes, puis maintenant les miennes. Et si tu
les interrogeais, elles te répondraient qu'elles rendent chaque jour gloire
à Allah pour le bienheureux qu'il leur a réservé dans sa grande bonté.
Tu parles d'un bien heureux sort ! Isabelle eut un petit sourire ironique
qui agaça Djamel al'Salen. Il se leva et lui saisit le menton :
- Pourquoi souris-tu avec autant d'insolence ?
Grâce à la drogue de Yasmine, ou à cause d'elle, Isabelle flottait dans un
état second et elle détestait cela, ayant la sensation désagréable de ne
plus être maître de son corps, de ses mouvements et de ses pensées. Mais les
doigts de Djamel al'Salen qui serraient son menton comme dans un étau et la
colère dans son regard la ramenèrent brutalement à la réalité. Et elle eut
peur soudain. Que répondre pour ne pas déchaîner la colère du maître ? Rien.
Essayer de sourire gentiment, peut-être, essayer d'amadouer le seigneur ?
- Bien, je préfère cela. Et puisque ce soir est notre première nuit d'amour,
je te pardonne ton insolence. Et maintenant, suis-moi dans ma salle de
bains. Tu vas aider les servantes à me laver. Car il me faut ôter de mon
corps toute trace des plaisirs partagés avec Farida. Je dois me préparer
comme toi tu t'es préparée pour moi. J'ai remarqué que tu avais été épilée.
Tu es très belle ainsi. Ca te rajeunie et j'aime ça.
Tout cela était très aimable, à condition toutefois d'oublier la façon dont
Isabelle avait été " préparée ". Elle souhaita, en elle-même bien sûr, que
Djamel al'Salen soit un jour " massé " comme elle l'avait été, qu'une des
servantes lui écarte les fesses afin que l'autre puisse le sodomiser avec un
énorme vibromasseur, à sec, sans huile, pour qu'il ait très mal, pour que
son anus se dilate jusqu'à la déchirure, jusqu'au sang ! Mais quand elle vit
avec quel amour, avec quels yeux béats d'admiration et d'adoration, les deux
vieilles servantes déshabillaient leur maître, le caressaient, le
conduisaient à la piscine qui faisait office de baignoire, Isabelle compris
que son vœu ne serait jamais exaucé. Jamais les deux vieilles servantes ne
feraient le moindre mal à Djamel al'Salen. L'âge les avait délivrées des
chaînes du harem mais elles étaient toujours esclaves et serviraient le
plaisir du maître, tant qu'il y en aurait un, de père en fils et petit-fils,
jusqu'à ce que la mort les sépare. Isabelle les regardait, fascinée par leur
dévotion. Et fascinée également par le corps de Djamel al'Salen. Malgré
tout, sa haine, son désespoir, son dégoût, elle le trouvait merveilleusement
beau. Il était grand, mince, bien proportionné, tout en muscles, superbe.
Quel dommage qu'un tel corps appartienne à un être aussi abject ! Isabelle
se surprit à le regretter. Mais quand elle découvrit le sexe de Djamel
al'Salen, sa taille démesurée même au repos, elle chassa bien vite ses
regrets. Il devait bien faire le double de celui d'Olivier !
Olivier... Elle avait eu à vivre tellement de bouleversements et de
mauvaises surprises ces dernières heures qu'Isabelle l'avait presque oublié.
Il devait être au courant de sa disparition, maintenant. Il devait se faire
du souci pour elle et cette pensée la réconforta, l'aida à appréhender
l'horreur de la situation qu'elle allait vivre. S'il y avait un espoir qu'un
jour elle sorte de ce harem vivante, il ne pouvait venir que d'Olivier.
Jamais il ne la laisserait à son triste sort.
- A quoi songe ma nouvelle concubine au lieu de s'occuper de moi ? Viens
donc me rejoindre dans l'eau. Viens aider les servantes à me savonner. Je
veux sentir tes mains sur ma peau...
Isabelle fut tentée de s'enfuir, ou tout au moins d'essayer. Au lieu de ça,
elle obéit, par crainte des représailles. Elle prit le savon qui lui tendait
une des servantes et commença à laver le dos de Djamel al'Salen en pensant
qu'elle gagnait du temps, qu'elle retardait l'inévitable et horrible moment
où il lui faudrait se soumettre à son ignoble désir et le satisfaire.
- Caresse-moi avec ta main plutôt qu'avec le savon, Isabelle. Regarde
comment font les servantes. Elles savent ce qui plaît à l'homme.
Djamel al'Salen s'était installé sur la plus haute des larges marches de la
piscine afin que les servantes, agenouillées dans l'eau qui affleurait,
puissent le laver. L'une d'elle lui savonnait le sexe et les testicules, à
deux mains tellement son pénis était énorme et monstrueux, en roucoulant
d'amour et de tendresse, comme une mère qui dorlote les petites couillettes
adorées et le joli petit zizi de son bébé. Puis, le mignon zizounet, flatté
par tant de dévotion, commençant à se transformer en verge imposante, la
servante se mit à glousser de bonheur, à s'exclamer avec emphase. Isabelle
ne pouvait pas comprendre ce qu'elle disait mais à sa mine réjouie et
extasiée, aux clins d'œils égrillards qu'elle lançait à sa compagne qui se
penchait pour admirer elle aussi le prodige, elle devinait sans peine que
l'éternelle esclave chantait, en termes salaces, les louanges des
magnifiques couilles et de l'énorme queue de son maître. Un spectacle
démentiel dont Isabelle ne pouvait détacher son regard : Djamel al'Salen,
nu, superbe, le sexe dressé, un sexe comme elle n'avait jamais imaginé qui
puisse exister, deux vieilles femmes vêtues de voiles noirs, deux aïeules,
excitées comme des gamines en chaleur, qui se disputaient pour prendre la
grosse verge entre leurs doigts décharnés, pour en caresser les veines et le
gland, pour la faire grossir et durcir, qui se disputaient pour branler
l'énorme queue et ne l'abandonnaient, à regret, que pour aussitôt flatter et
griffer les couilles de leurs ongles pointus. Et Djamel al'Salen qui les
regardait faire, avec un sourire bienveillant, indulgent presque.
- Elles devraient avoir honte, à leur âge ! Mais cela leur fait tant
plaisir... Et puis, elles le font si bien ! Je te l'ai dit, Isabelle, elles
savent ce qui plaît à l'homme !
Il n'avait pas besoin de le répéter. Isabelle pouvait le voir ! Caressé,
agité, palpé, pressé, d'énorme, le sexe de Djamel al'Salen était devenu
gigantesque, si gonflé de sang et d'excitation qu'il semblait devoir bientôt
exploser. Les veines saillaient et dessinaient des sillons presque noirs sur
la peau pourtant très brune. Les testicules, gorgées eux aussi de sang et
d'excitation, semblaient également devoir bientôt exploser. C'était
effrayant. Mais ce qui inquiétait bien plus encore Isabelle, c'était la
taille de cette queue, démesurée, déjà cent fois trop grosse pour entrer
dans sa petite chatte à elle sans la déchirer. Alors dans son anus... Les
quatre petites mains décharnées des vieilles servantes avaient du mal à
contenir tant de virilité, mais elles s'acharnaient à la solliciter. A
genoux, elle aussi, toujours un peu hébétée par la drogue de Yasmine,
complètement terrorisée par la monstrueuse érection générée et entretenue
par les aïeules en voiles noirs, Isabelle restait immobile, muette et prise
de panique, comme hypnotisée. Maintenant plus encore qu'avant, elle avait
envie de s'enfuir, de se sauver, avant qu'il ne soit trop tard. Mais cela
faisait déjà longtemps qu'il était trop tard ! L'émir donna un ordre en
arabe et les servantes se figèrent, suspendirent leur geste masturbatoire.
- Je leur ai dit de te laisser faire, maintenant. Caresse mon sexe,
Isabelle, fais-moi jouir !
Comme la première fois où ils s'étaient rencontrés, Djamel al'Salen avait
parlé d'une voix très douce, presque tendre. Mais il ne pouvait plus tromper
Isabelle, elle n'était plus dupe de sa fausse gentillesse. Et ce qu'il
exigeait d'elle, elle en était incapable. Isabelle secoua la tête. Non, elle
ne pouvait pas ! Elle ne pouvait pas toucher ce sexe qui la terrorisait ! Et
elle ne voulait certainement pas faire jouir cet homme qu'elle détestait !
Il attendait, le membre toujours dressé entre les mains des vieilles
servantes. Il répéta son ordre, car s'en était un. Mais Isabelle ne bougea
pas. Elle baissa les yeux, conscient de ce que son refus signifiait,
effrayée à l'idée du châtiment qui ne manquerait pas de s'ensuivre,
terrorisée même. Mais elle ne bougea pas. Etait-ce la drogue ou la haine ?
Elle ne savait pas. La seule chose qu'elle savait, c'était qu'elle ne
voulait pas toucher le sexe de Djamel al'Salen. Jamais...
Alors il hurla quelque chose en arabe et Isabelle se sentit agrippée par ses
longs cheveux. Une des vieilles servantes la tirait en avant, la faisait se
pencher sur la verge de Djamel al'Salen tandis que l'autre recommençait à le
masturber de ses deux mains. Isabelle se débattit mais la servante avait
enroulé ses cheveux autour de son poing serré et la força à se pencher un
peu plus encore, jusqu'à ce que son visage vienne heurter le sexe de Djamel
al'Salen, jusqu'à ce que ses lèvres viennent cogner le gland. Elle gémit,
les dents serrées, refusant le contact de tout son être. Mais elle sentit
malgré tout l'odeur de l'homme, l'odeur du sexe de Djamel al'Salen, puis sa
chaleur, et son sperme enfin qu'il fit jaillir sur ses paupières, ses joues,
sa bouche, un flot de sperme brûlant qui ruissela le long de son cou jusque
sur sa poitrine.
Isabelle tremblait, hoquetait, au bord de la nausée. La vieille servante la
repoussa en arrière dans la piscine. Elle se laissa couler. Djamel al'Salen
avait joui, c'était fini. Mais cela ne faisait que commencer...
La colère de l'émir fut terrible. Silencieuse mais terrible. Quand il fut
vide de sperme et de plaisir, il se redressa, saisit Isabelle par les
cheveux et la sortit de l'eau, puis il la tira, toujours par les cheveux,
hors de la piscine dont il lui fit gravir les marches sur le ventre, sourd à
ses cris de douleur. Sans lâcher prise, il la traîna ensuite, gémissante,
meurtrie et terrorisée, jusque dans sa chambre où, à coups de pied et de
poing, il la força à se mettre à plat ventre sur une étroite table roulante
en marbre qui la soutenait du pubis au menton. Sitôt qu'elle fut allongée,
les deux vieilles servantes écartèrent ses bras et ses jambes, les
plaquèrent contre les pieds de la table auxquelles elles attachèrent
solidement ses poignets et ses chevilles avec de fines cordelettes qui
s'incrustèrent très vite dans sa peau.
Puis Djamel al'Salen retourna dans la piscine pour se détendre un long
moment. Puis il se fit laver, rincer, sécher, masser, parfumer par les deux
vieilles esclaves qui ensuite le coiffèrent et l'aidèrent à enfiler une
djellaba. Puis il se fit servir à dîner, mangea et but tranquillement avant
de fumer, non moins paisiblement, un gros cigare... Il prit tout son temps.
Et laissa à Isabelle celui de comprendre avec angoisse l'horreur de sa
triste situation, écartelée et attachée sur une table roulante, nue, dans
une position obscène et ridicule, dégradante, humiliante, qui la mettait à
la totale merci de Djamel al'Salen, qui la livrait, pieds et poings liés,
sans aucune défense, à tous les sévices qu'il n'allait pas hésiter à lui
infliger. Et qu'il prenait un plaisir sadique à retarder, pour que
l'angoisse décuple la peur, pour que la position, gênante et inconfortable,
devienne insupportable, douloureuse, pour que les remords de ne pas avoir
osé ce qui était si simple, si facile, de ne pas avoir donné à l'émir ce
plaisir qu'elle avait procuré si souvent - et avec quelle joie - à Olivier,
l'assaillent et attisent sa colère envers soi-même. Isabelle gémissait
sourdement. Elle ne résisterait pas. D'autant plus que la drogue de Yasmine
avait cessé d'agir.
- Djamel, je vous en supplie...
Elle savait qu'il était assis derrière elle, elle sentait son regard entre
ses cuisses ouvertes, sur son sexe et ses fesses écartées. Il l'avait très
certainement entendue, mais il ne répondit pas. Et, brusquement, sans aucun
avertissement, la fine lanière d'un fouet vint déchirer les reins
d'Isabelle. Un coup sec, d'une v******e inouïe. Une douleur atroce qui fit
hurler Isabelle avant même qu'elle réalise ce qui lui arrivait. Et ensuite
ce fut l'enfer. Posément, mais sans laisser à Isabelle le temps de reprendre
son souffle, Djamel al'Salen la fouetta, de la tête aux pieds, jusqu'à ce
que son corps entier soit marqué de zébrures rouges et boursouflées, jusqu'à
ce que le sang perle. Très vite, la douleur répétée vint à bout de la
résistance d'Isabelle qui n'eut bientôt plus la force de crier, ni même
celle de gémir. Lorsque Djamel al'Salen cessa enfin de la fouetter, elle
râlait faiblement, inconsciente.
Alors les vieilles servantes lui firent respirer des sels, aspergèrent son
visage d'eau fraîche afin de la ranimer. Car Djamel al'Salen voulait qu'elle
soit consciente, qu'elle vive chaque instant de son humiliation et son
asservissement. Il retira sa djellaba. La séance de fouet l'avait excité et
son sexe était de nouveau en érection, dressé sur son ventre, monstrueux,
menaçant. Il se plaça derrière Isabelle, se colla contre ses reins et frotta
doucement sa verge sur son sexe et ses fesses écartées. Elle frémit
imperceptiblement. Alors il fit un signe aux deux servantes qui firent
tourner la table roulante afin qu'il puisse, cette fois, frotter sa queue
contre le visage d'Isabelle, qui finit par ouvrir les yeux. Et les referma
aussitôt. Elle aurait voulu hurler sa haine et son dégoût, mais elle avait
trop mal. Et puis elle avait compris que c'était inutile. Au lieu de cela,
elle exprima sa soumission et son repenti, espérant ainsi apaiser un peu sa
colère. Elle s'entendit dire à Djamel al'Salen qu'il pouvait faire d'elle ce
qu'il voulait. Il le fit.
Sur un signe encore, l'une des servantes redressa la tête d'Isabelle et la
maintint ainsi pour que Djamel al'Salen se serve de sa bouche qu'il malmena
avec ses doigts, tordant et écrasant les lèvres avant de les forcer à
s'écarter pour recevoir son sexe. Isabelle pensa étouffer. L'énorme verge,
dure et gonflée, l'emplissait toute, jusqu'à la gorge, déchirait ses lèvres,
et encore, elle n'en avait avalé que la moitié. Défigurée par la monstrueuse
pénétration, ruisselante de larmes, secouée de hoquets, Isabelle bavait
autour de la queue qui s'enfonçait toujours, puis qui allait et venait,
difficilement. Si difficilement que Djamel al'Salen se retira, agacé.
Aussitôt, sans qu'il ait besoin de dire ou faire quoi que ce soit, les
vieilles servantes retournèrent la table et lui présentèrent la croupe
d'Isabelle. Informées de la perte de sa virginité, et donc du mépris total
du maître pour son sexe, elles écartèrent sans hésiter ses fesses.
En sentant les doigts qui l'ouvraient, Isabelle comprit que l'émir allait la
sodomiser, que l'instant redouté était enfin arrivé. Djamel al'Salen allait
enfoncer sa gigantesque verge dans son anus. Et ce n'était pas possible. Il
ne pouvait pas. Il allait lui déchirer les entrailles, il allait la tuer.
Elle trouva en elle assez de courage pour surmonter la souffrance et
supplier :
- Non, pas ça, non...
Mais déjà, elle sentait le gland qui poussait contre l'étroite ouverture,
qui en forçait le passage et, brutalement, d'un seul coup, s'enfonçait tout
entier. La douleur, plus atroce encore que la morsure du fouet, fit pousser
à Isabelle un hurlement de bête sauvage. Le bain dans la piscine avait
desséché ses chairs pourtant bien huilées, rendant ainsi la pénétration,
presque à sec, encore plus douloureuse. Et désagréable pour Djamel al'Salen.
Il avait beau forcer, rien n'y faisait. Seul son gland était entré. Et même
en insistant, en arrachant à Isabelle des gémissements de douleur
épouvantables, il ne réussit pas à introduire un centimètre de plus de sa
trop grosse verge. Alors, il se retira, tout aussi brutalement qu'il était
entré. Et les deux vieilles servantes comprirent qu'elles devaient très vite
aller chercher de l'huile, en enduire le sexe du maître, en mettre entre les
fesses d'Isabelle, dans son anus, en la pénétrant profondément avec les
doigts, pour bien ouvrir et préparer le passage, pour que le maître jouisse
enfin de sa deuxième concubine...
Isabelle avait eu si mal que cette nouvelle préparation lui sembla presque
agréable. Les doigts dégoulinants d'huile étaient doux comparés au
vibromasseur et au sexe de Djamel al'Salen, elle les sentait à peine. Mais
elle était à bout de résistance, épuisée. Cet acharnement à vouloir la
sodomiser, ce plaisir à lui fouiller l'anus, à le déchirer... Elle ne
comprenait pas. Et surtout, elle avait mal. Alors que les vieilles se
dépêchent ! Qu'elles la graissent jusqu'à l'estomac ! Et que Djamel la
sodomise ! La défonce ! L'encule ! Qu'il fasse ce qu'il voulait ! Mais vite
! Elle en avait assez, elle ne voulait plus avoir mal...
Mais Isabelle eut mal encore, longtemps. Djamel al'Salen insista tant qu'il
réussit à enfoncer sa verge tout entière entre ses fesses. Et il la fit
ensuite aller et venir durant une éternité, fasciné par la vision de sa
queue, raide et brune, entre les fesses rondes et pâles d'Isabelle, sa queue
gonflée qui écartait l'étroit anneau de chair rose, ensanglanté, sa queue
qui glissait, disparaissait dans le ventre brûlant, et ressortait, encore
plus grosse... Et ce plaisir qui montait, et qu'il retenait pour qu'il monte
plus encore, sans fin, sans limites... Djamel al'Salen sodomisa Isabelle
pendant des siècles de souffrance et ne s'arracha de ses reins que pour
venir éclabousser son visage de sa jouissance, pluie laiteuse, mêlée de sang
qui brûla ses yeux gonflés de larmes et ses lèvres tuméfiées.
Une fois qu'il eut consommé leur union, aux termes de sa propre loi, Djamel
al'Salen congédia Isabelle, c'est à dire qu'il ordonna aux deux vieilles
servantes de pousser la table roulante jusque dans un cachot du harem où
elle resterait ainsi attachée en enfermée tant qu'elle n'aurait pas compris
qu'elle devait se soumettre et obéir. Et qu'Abdul la fouette chaque matin,
une bonne douzaine de coups, pas plus, juste pour la dresser ! Il ne
s'agissait pas de l'abîmer : Djamel al'Salen avait des projets pour elle, à
condition toutefois qu'elle soit encore présentable... Que les servantes
réveillent donc en passant la vieille Leila afin qu'elle soigne Isabelle,
qu'elle efface les traces du fouet avec ses onguents, les traces, pas la
douleur ! La douleur était nécessaire...
Les ordres de l'émir furent respectés à la lettre. Et Isabelle, toujours
attachée sur la table roulante, se retrouva dans un des cachots du harem où
les servantes la laissèrent aux bons soins d'Abdul et de la vieille Leila.
Combien de temps resta t-elle enfermée dans le cachot ? Elle ne le sut qu'en
sortant, car, très vite, elle avait perdu la notion du jour et de la nuit...
et de bien d'autres choses. Ce n'était pour elle qu'une succession de
périodes d'éveil et de sommeil. Dans le noir, lorsque Isabelle était seule.
A la lumière d'une ampoule, lorsque la vieille Leila venait la soigner et
Abdul pour la fouetter. La douzaine de coups ordonnés par Djamel al'Salen.
Parfois, elle ne sentait ni les doigts de la vieille matrone qui massaient
ses plaies avec des onguents, ni les coups de fouets d'Abdul. Elle ne
réalisait pas non plus qu'elle se souillait et que c'était l'eunuque noir
qui devait la laver et nettoyer les pavés du cachot. Parfois, les soins de
Leila et les punitions infligées par le noir la faisaient horriblement
souffrir. De même, elle pensait mourir de honte lorsqu'elle ne pouvait se
retenir devant l'eunuque qui la regardait se salir, puis allait chercher ce
qu'il fallait pour réparer les dégâts, entre ses jambes et sur le sol. Mais
que pouvait-elle faire, attachée sur sa table ? Elle avait beau supplier, ni
Leila ni Abdul ne la délivrèrent avant que les cordelettes n'entament sa
chair au point de la déchirer jusqu'au sang, c'est à dire au bout de trois
jours. Et quand ils la délivrèrent, ses membres meurtris et engourdis
devinrent brusquement si douloureux qu'elle s'évanouit.
Souffrances, humiliations, Isabelle connut le désespoir, la peur de ne pas
résister, de mourir, la terreur de survivre mais de rester estropiée,
marquée, malade, l'angoisse de ne jamais sortir du cachot, de rester
enfermée, enterrée vivante, dans ce trou sans fenêtre, jusqu'à sa mort.
Nourrie d'une ignoble bouillie qu'on lui donnait dans une écuelle, sans
cuillère pour la manger, et qu'elle devait donc laper comme un chien, elle
maigrit et s'affaiblit. Et crut alors devenir folle. Elle essaya de se
raisonner, se força à chanter, à réciter des poèmes, pour faire travailler
son cerveau et ne pas perdre la tête. Elle se força à imaginer plusieurs
plans d'évasion du harem, tout aussi irréalisable les uns que les autres,
mais qui entretinrent son espoir. Elle se raconta mille fois comment elle se
vengerait de Djamel al'Salen, en lui faisant subir tout ce qu'il lui avait
fait subir d'abord, la sodomie, avec toute une collection d'objets
monstrueux, qu'elle lui enfoncerait elle-même dans le cul, le fouet, après
l'avoir attaché sur la table roulante qu'elle ferait tourner comme une
toupie pour être sûre de le déchirer partout, puis le cachot, sans
toilettes, et sans cuillère pour manger la pâtée de chien qu'elle lui
donnerait avec parcimonie. Elle se raconta mille fois comment elle se
vengerait de Djamel al'Salen en le castrant ensuite, oui, de la même façon
qu'il avait castré Abdul, elle lui couperait les couilles et les lui
attacherait autour du cou pour le promener dans le harem, le montrer aux
femmes qu'il avait mutilées, battues, humiliées... Elle se raconta mille
fois comment elle achèverait enfin de se venger de Djamel al'Salen en le
tuant, et le donnant à bouffer aux cochons, ces semblables, car Djamel
al'Salen n'était qu'un porc abject, un immonde salaud de la pire espèce des
salauds !
Isabelle fit tout ce qu'il fallait pour tenir le coup, mais elle craqua. La
crise de nerf, si longtemps contenue, éclata. Un matin, bien après que le
fouet eut cessé de claquer sur son corps, elle continua à hurler comme une
possédée, hystérique. Elle se jeta à genoux aux pieds de la vieille Leila et
d'abdul, les supplia d'intervenir au près de l'émir, de lui dire qu'elle ne
lui désobéirait plus, qu'elle ferait tout ce qu'il voudrait :
- Il pourra me battre, m'enculer, m'étouffer avec sa bite ! Il pourra me
traiter comme la dernière des putes ! Mais qu'il me laisse sortir de ce
cachot ! Je veux vivre ! Même dans un harem, même comme une esclave ! Je
veux vivre !
Une heure plus tard, Isabelle sortait enfin de son cachot. Soutenue par
Yasmine et Fatima, elle marcha jusqu'aux jardins. Pour respirer. Elle était
libre. Derrière les grilles du harem... Alors elle se mit à sangloter, de
joie et de désespoir, pendant des heures.
Isabelle apprit avec surprise que son emprisonnement n'avait pas duré une
semaine. Ce n'était pas possible ! Elle avait l'impression qu'elle était
restée enfermée pendant des jours et des jours !
- C'est normal, lui expliqua Yasmine, quand on ne peut pas se repérer à la
lumière du jour, on perd très rapidement la notion du temps.
- Et puis, tu as tellement souffert ! ajouta Fatima. Le temps parait
toujours plus long quand on a mal, quand on est désespérée.
Puis elles l'obligèrent à se restaurer, à reprendre des forces. Elles furent
rejointes par Makoubo et toutes trois, elles prirent soin d'Isabelle qui
avait grand besoin d'être réconfortée. Et peu à peu, les drogues, la
nourriture, les soins et les caresses réussirent tout de même à venir à bout
de sa crise de nerf et elle cessa de pleurer. Isabelle réussit enfin à
sourire avant de, brusquement, s'endormir dans les bras de ses amies qui la
bercèrent longuement avant de sombrer à leur tour dans le sommeil. Elles
furent réveillées en sursaut par les piaillements de la vieille Leila qui
tapait dans ses mains, impatiente :
- Allons, debout ! Que faites-vous là toutes les quatre à paresser sur les
coussins ? Vous avez chacune une chambre pour dormir, je vous le rappelle !
Mais sans doute avez-vous passé une bonne partie de la nuit à gémir ensemble
sur votre sort ? Femmes sottes que vous êtes ! Vous serez punies pour cela
bientôt... Toutes les quatre ! Mais, pour l'instant, le maître veut voir la
deuxième concubine. Habille-toi. Vite ! Il ne faut pas le faire attendre !
- Mais elle n'a rien mangé depuis hier soir ! intervint Yasmine. Laisse-lui
au moins le temps de manger quelque chose ! Elle est si faible...
- Le maître est pressé ! Elle n'a qu'à avaler un verre de thé et quelques
dattes tout en s'habillant... Vite !
Soutenue par Fatima et Makoubo, les yeux à peine entrouverts, elle enfila un
tchador et n'eut que le temps de boire un verre de thé à la menthe et de
manger une datte et un loukoum que Yasmine lui fourra d'autorité dans la
bouche. Puis elle entendit la matrone donnait un ordre et se sentit poussée
en avant. Alors elle ouvrit les yeux car l'instant d'après, elle était face
à Djamel al'Salen. Isabelle tremblait de la tête aux pieds. L'émir s'en
aperçut :
- Je vois que je t'inspire une saine terreur ! Le séjour au cachot et le
fouet t'ont donc été salutaires et qu'ils t'ont définitivement convaincue de
l'inutilité d'une quelconque révolte... Cela est très bien car j'ai de
nouvelles intentions te concernant. Tu n'es qu'une chienne impure, Isabelle,
je le savais ! Je savais que tu avais connu un homme avant moi, que tu ne
m'avais pas réservé ta virginité... Chienne d'européenne ! Alors pourquoi
ai-je quand même fait de toi ma concubine ? Je l'ignore. Un caprice stupide
que je peux fort heureusement réparer aujourd'hui. Tu vas donc avoir le
traitement que mérites les chiennes de ton genre ! Car je n'ai plus envie de
toi, ni dans mon lit, ni dans mon harem, ni même dans mon palais ! Je ne
veux plus de toi ni comme concubine, ni comme esclave ou même servante !
Mais tu souris ?
Isabelle souriait en effet. Elle n'avait entendu, compris, qu'une seule
chose : elle n'était plus la maîtresse de Djamel al'Salen, il ne voulait
plus d'elle, ni dans son lit, ni dans son harem, ni dans son palais !
Alors... elle était libre ! Elle partait ! Ce qu'elle entendit alors lui fit
l'effet d'un coup de couteau :
- Tu ne devrais pas sourire, Isabelle. Car je crois que tu es en train de te
méprendre. Je te chasse de mon lit, de mon harem, de mon palais ! Tu n'es
plus ma concubine. Mais tu restes ma propriété ! Je ne te rends pas ta
liberté. Tu ne rentres pas en France, Isabelle ! Tu vas passer quelques
temps dans une maison d'Abu-Dhabi, une maison très spéciale... Je préfère
dire un lupanar, mais je crois que tu comprendras mieux si je dis un bordel.
Je t'envoie dans un bordel d'Abu-Dhabi, Isabelle, pour que tu y apprennes à
servir le plaisir des hommes, pour que tu deviennes une putain experte, " ma
" putain. Pas pour mon usage, bien sûr ! Non, " ma " putain que j'offrirai à
mes touaregs, à mes bergers, pour les récompenser de leur dévouement, la
putain blanche, ma chienne d'européenne que j'offrirai à mes hommes pour
qu'ils en jouissent à leur guise ! As-tu compris maintenant, Isabelle ?
Oui, elle avait compris. Et elle était en train d'en mourir. Le cauchemar
continuait ! Sa tête, son cœur, son ventre, tout son corps était en train de
se désagréger. Elle éclatait en petits morceaux, elle s'éparpillait, elle
s'évanouissait... L'horreur l'avait définitivement anéantie. Mais la vieille
Leila la rattrapa au vol et, aidée par les deux aïeules vêtues de voiles
noirs, la portèrent à travers les couloirs du palais, la portèrent dehors,
en bas des marches où une fourgonnette attendait et dans laquelle elles la
jetèrent comme un paquet. Le moteur de la fourgonnette tournait et sur un
signe du garde de Djamel al'Salen qui était assis à côté de lui, le
chauffeur démarra. Direction Abu-Dhabi
Isabelle ne savait comment elle était arrivée jusqu'au palais de Djamel
al'Salen. Mais elle le quittait dans la fourgonnette qui servait à
transporter les ordures jusqu'à une décharge où on les brûlait. Elle gisait
sans connaissance sur la tôle graisseuse où quelques détritus étaient restés
collés. Elle gisait dans une ignoble odeur de pourriture.
A l'avant de la fourgonnette, les deux hommes discutaient en riant. C'était
bien la première fois qu'ils allaient au bordel ! Enfin, pas pour consommer,
juste pour y conduire la pute blanche de l'émir, la chienne blonde de Djamel
al'Salen, leur maître. Mais s'ils n'avaient ni le droit ni les moyens de
passer un moment avec une des filles de ce bordel d'Abu-Dhabi, ils avaient
par contre la permission de se servir de celle qu'ils conduisaient là-bas.
Aussi, un peu avant d'arriver à la ville blanche, le chauffeur s'arrêta dans
une palmeraie. Isabelle gémissait faiblement sur la tôle sale de la
fourgonnette. Avec la chaleur, l'odeur de pourriture à l'arrière était
devenue épouvantable, insupportable. Mais les deux hommes se penchèrent
néanmoins pour tirer Isabelle à l'extérieur et la porter à l'ombre d'un
palmier. Ils la couchèrent sur le sable, la secouèrent par les épaules, la
giflèrent pour qu'elle émerge un peu de sa torpeur. Ce n'était pas très
agréable de baiser une fille inerte ! Mais Isabelle ne reprit pas
conscience...
Alors les deux hommes se résignèrent à l'utiliser dans l'état où elle était.
Ils étaient pressés ! Ils prirent malgré tout le temps de retrousser son
tchador pour regarder et palper ses seins, pour tripoter son corps, caresser
sa peau claire, si pale sous leurs mains brunes. Puis l'un des hommes releva
et écarta largement les cuisses d'Isabelle tandis que l'autre soulevait sa
djellaba pour brandir sa verge qu'il masturba un peu tout en parlant. Il
trouvait que le sexe de la chienne blonde était plutôt joli, il aimait
beaucoup la couleur, plus rose, plus tendre que celle du sexe de son épouse.
Les lèvres et le clitoris étaient ceux d'une petite fille, cela laissait
espérer que le vagin était étroit et serré. Il allait voir ça tout de
suite...
Il tendit la main, enfonça ses doigts dans le sexe d'Isabelle qu'il trouva
sec et fermé. Alors il se pencha et cracha un jet de salive sur les lèvres
ouvertes. Puis il enfonça de nouveau ses doigts, expliquant à son compagnon
que la pute du maître était très étroite, mais qu'avec la salive, ça irait.
Il regarda sa queue, grosse et raide maintenant, la serra dans sa main, se
coucha sur Isabelle, frotta un moment son gland à l'entrée de son vagin,
puis, d'un seul coup, s'enfonça tout entier.
Isabelle gémit sourdement quand la verge pénétra brutalement son ventre.
Mais elle n'ouvrit pas les yeux, ne reprit toujours pas conscience. Quelque
part dans son esprit engourdi par l'horreur, elle savait qu'elle était en
train de se faire violer, une fois de plus, qu'un inconnu avait forcé son
sexe dans lequel il allait et venait. Mais cela lui était complètement égal.
Elle sentait à peine la queue dans son ventre, ce n'était qu'un truc trop
dur, trop gros, désagréable, sans plus, un truc qui lui faisait mal, un
parmi tant d'autres qui lui avaient fait mal ces jours derniers, qui lui
avaient fait mal dans son sexe et dans son cul, et qui lui feraient mal
encore et encore, toujours ! Djamel al'Salen l'avait promis...
L'homme jouit en grognant, resta quelques secondes affalé sur le ventre
d'Isabelle puis en sortit, regarda sa queue au bout de laquelle perlait une
goutte de sperme, sourit, content, et se redressa pour laisser la place à
son compagnon. Sans oublier de lui dire en riant qu'il avait de la chance de
passer après lui, de pouvoir mettre sa bite dans un con tout chaud et bien
humide de foutre ! Surtout qu'elle était vraiment très grosse sa bite pour
le petit con serré de la pute du maître ! Allait-il pouvoir la mettre dedans
? Allait-il pouvoir l'enfoncer tout entière ?
Il l'enfonça toute. Et la fit aller-et-venir comme s'il voulait battre le
record du monde de v******e dans la fornication. Ses coups de boutoir
secouaient le corps inerte d'Isabelle qui ne gémissait même plus, poupée de
chiffon empalée sur une queue en furie. Mais l'homme se démenait tant qu'il
jouit très vite. Et très fort, car il poussa un grand cri qui fit rire son
compagnon. Il ne savait pas se tenir !
Sans même prendre la peine de rabattre le tchador d'Isabelle sur son corps,
les deux hommes la portèrent jusqu'à la fourgonnette où ils la jetèrent
comme on jette un objet usagé quand on a fini de s'en servir. C'était le cas
d'ailleurs... Et ils reprirent la route.
Un peu plus tard, ils livrèrent le colis dont ils étaient chargés, petit tas
de chiffons sales et malodorants surmonté d'une tignasse blonde emmêlée que
les deux hommes déposèrent sur le dallage de marbre blanc immaculé du hall
d'entrée du bordel. Madame Brigitte y jeta un bref coup d'œil avant de
reculer devant l'odeur pestilentielle que dégageait Isabelle. C'était ça la
nouvelle ? La garce ! Quelle infection ! Et les deux salauds qui venaient de
la sauter auraient au moins pu essuyer le foutre sur ses cuisses ! Elle
appela alors la bonne pour qu'elle s'occupe du nettoyage de la nouvelle
pensionnaire. Il n'y avait pas de temps à perdre. Madame Brigitte n'était
pas du genre à s'apitoyer sur le sort des filles qui lui étaient
régulièrement confiées...
Très vite, Isabelle découvrit qu'elle n'avait aucune aide ni aucune pitié à
attendre de ses nouveaux geôliers. Lorsqu'elle avait enfin émergé de sa
torpeur sous le frottement énergique des deux solides bras noirs de la femme
de chambre qui la lavait, une grande et belle Nigérienne, elle avait d'abord
refermé les yeux. Déjà ? Djamel al'Salen n'avait pas perdu de temps. Elle
était passée du harem au bordel sans même s'en rendre compte... Une fois de
plus, elle avait perdu conscience des événements, elle avait sombré pour
fuir une réalité qui devenait chaque jour un peu plus terrifiante et
insupportable. Puis elle avait eu l'espoir de pouvoir enfin s'enfuir,
d'échapper au sort que Djamel al'Salen lui réservait. Le bordel n'était
certainement pas aussi fermé que le harem du palais de l'émir, des étrangers
y venaient... Elle finirait bien par en trouver un qui consentirait à
l'aider ! Et puis elle se trouvait dans une ville, dans une grande ville
même, et non plus prisonnière d'un harem perdu au milieu du désert. Et quand
Madame Brigitte était entrée dans la salle de bains où elle se trouvait,
grande rousse aux yeux gris, à la peau laiteuse, la quarantaine pulpeuse,
Isabelle s'était cru sauvée : c'était une européenne, elle aurait pitié,
elle comprendrait qu'Isabelle ne pouvait pas devenir une putain destinée aux
touaregs et aux bergers de Djamel al'Salen, que sa place n'était pas dans un
bordel du Golfe Persique.
Mais dès que Madame Brigitte avait commencé à parler, Isabelle avait compris
qu'elle était perdue. La voix était dure, l'accent trahissait l'origine
allemande, les propos étaient sévères et le gris des yeux avait la froideur
de l'acier. Elle n'aurait rien à espérer de cette femme qui la regardait et
la jaugeait, aussi mauvaise que la vieille Leila. Pire, une nouvelle fois il
avait fallut qu'elle se montre, qu'elle se penche en avant et prenne appui
sur la baignoire, qu'elle écarte les cuisses pour que Madame Brigitte lui
inspecte tous les trous. Isabelle en avait marre d'être fouillée ainsi. Mais
elle avait obéit. Car elle en avait marre aussi d'être battue. Et bien que
Madame Brigitte n'ait proféré aucune menace, elle était sûre d'être punie
d'une quelconque façon, violente et douloureuse de préférence, si elle ne se
soumettait pas. Elle avait du écarter ses fesses, à deux mains, pour que
Madame Brigitte lui mette un doigt dans chacun des orifices qu'elle avait
fouillés avec le même manque de délicatesse que la vieille Leila, et en
faisant des commentaires, comme la vieille Leila toujours !
- L'émir n'a pas menti, tu es belle. Mais pas très excitante par contre. Il
va falloir te maquiller et apprendre à être désirable. Il a ajouté que tu
n'étais pas très accessible non plus. L'anus est étroit et agréable, certes,
mais sans plus. Le vagin par contre est trop large et ouvert. Cela se voit
que l'émir n'est pas venu nous rendre visite depuis longtemps. Il a oublié
la délicate étroitesse de nos plus jeunes pensionnaires. Il faut dire que vu
la taille de sa verge, tu devais lui sembler aussi étroite qu'une petite
fille. Mais les clients vont être mécontents ! Eux, ce qu'ils veulent, ce
sont de vraies petites filles, pas des imitations. Certes, tu es épilée et
ça te rajeunit un peu, mais tu es bien trop grande. Quel âge as-tu ? Réponds
!
Nos plus jeunes pensionnaires ? De vraies petites filles ? Mais dans quel
type de bordel l'émir l'avait-il envoyé ? Stupéfaite par ce qu'elle venait
d'entendre, Isabelle avait regardé un moment Madame Brigitte qui souriait,
ou qui plus exactement s'apprêtait à mordre, avant de répondre :
- Seize ans.
- C'est bien ce qui me semblait ! Malheureusement, on ne peut rien y faire
et je ne vois qu'une solution pour arranger ça : je conseillerais à nos
clients de seulement utiliser ta bouche et ton anus. Et éventuellement ton
vagin, bien sûr, s'ils le désirent. Mais cela m'étonnerait fort. Je compte
aussi sur toi pour le leur rappeler. C'est compris ?
Isabelle n'avait compris qu'une chose, c'est qu'elle allait devoir de
nouveau subir la torture d'une verge raide et dure qui forçait son anus, qui
fouillait son cul jusqu'à le déchirer. Le cauchemar recommençait ! Mais
comment se révolter avec deux doigts aux ongles pointus en train de vous
triturer le ventre et les reins, deux doigts prêts à vous déchirer le vagin
et l'anus au premier signe de rébellion ?
- Oui, Madame ! avait-elle alors répondu.
- Très bien, Isabelle, je vois que ton séjour chez l'émir t'a au moins
appris la docilité. Je pense qu'il est inutile de te dire qu'il vaut mieux
pour toi qu'il en soit de même ici si tu ne veux pas être punie. Par
ailleurs, je te signale que tes velléités de fuite seront vaines ! Mais oui,
je sais que tu ne songes qu'à cela, comme toutes les filles qui sont ici.
Mais jamais aucune n'y est parvenue... vivante ! De plus, l'émir t'a confiée
à moi. Alors, dis-toi bien que je ne te laisserais pas prendre la poudre
d'escampette. Il m'a donné beaucoup d'argent pour faire ton éducation, pour
que tu sois une putain parfaite, et je ne veux pas qu'il ait l'impression
d'avoir été volé. Je tiens à ma réputation. Et gare à toi, Isabelle, si tu
mets ma réputation en péril ! Gare à toi !
Madame Brigitte avait toujours ses doigts dans le sexe et les reins
d'Isabelle et elle les faisait aller et venir de plus en plus vite, excitée
par ses propres paroles, violente maintenant.
- En ce qui concerne les clients, ne rêve pas de les séduire : ils viennent
tous ici pour s'offrir des plaisirs partout ailleurs interdits et sévèrement
condamnés. Et certains payent des fortunes pour ces quelques heures de rêve
et de bonheur en compagnie de toutes jeunes filles. Aucun d'eux ne t'aidera.
Pourquoi le feraient-ils ? C'est compris ?
- Oui, Madame !
- Je te signale enfin que j'ai le droit de te punir de la façon qui me
conviendra, je te laisse imaginer lesquelles. Tout m'a été permis. Tu as
donc intérêt à te tenir tranquille. C'est compris ?
- Oui, Madame !
- Bien. Tu vas donc maintenant t'habiller, te maquiller et te coiffer.
Ensuite, Yori t'apportera quelque chose à manger. Je ne suis pas une
tortionnaire tout de même ! Je te laisse une petite heure pour te remettre
de tes émotions... Et ensuite, au travail !
Madame Brigitte avait alors enfin retiré ses doigts, son inspection et son
discours de " bienvenue " terminés et c'est avec soulagement qu'Isabelle
l'avait regardé sortir de la salle de bains, la laissant seule avec Yori, la
femme de chambre.
Isabelle n'eut même pas le droit à une heure de repos. Après lui avoir
apporté une légère collation, Yori l'avait aidé à se préparer telle que la
mère maquerelle le souhaitait. En fait il suffisait de peu de choses : un
peu de fard à paupières et du Rimmel pour rehausser le vert de ses yeux, du
rouge un peu trop rouge pour dessiner ses lèvres, un déshabillé en soie et
dentelles blanches pour voiler et dévoiler en même temps son corps. Pendant
qu'elle se préparait, elle avait questionné la femme de chambre qui s'était
révélée peu bavarde. Néanmoins, elle avait appris que sept " demoiselles ",
comme disait-Yori, se trouvait dans le bordel de Madame Brigitte, toutes,
semblait-il, plus jeunes qu'elle. Cela avait laissé Isabelle perplexe. Elle
espérait pouvoir les rencontrer bientôt. Elle en apprendrait plus alors. Et
peut-être pourraient-elles l'aider ?
Puis, la grande noire l'avait précédé jusqu'à une chambre dans laquelle
l'attendait un monsieur d'une quarantaine d'année, un européen, avec une
petite moustache poivre et sel et un gros ventre, avait dit qu'on pouvait
sonner si on avait besoin d'elle... et s'en était aller. Il avait fallut
quelques secondes à Isabelle pour réaliser avec horreur que c'était son
premier " client ". La vieille Leila avait dit vrai ce matin. Elle
regrettait déjà le harem de Djamel al'Salen...
Elle était seule avec le monsieur qui s'allongea sur le lit et lui fit signe
d'approcher :
- Viens, déshabille-toi et montre-moi ce joli corps que tu caches !
Les mains d'Isabelle tremblaient, mais comme elle n'avait qu'un peignoir à
ôter...
- Approche plus près, laisse-moi caresser tes mignons petits seins. Comme
ils sont doux et fermes ! Donne-les-moi à téter... Je suis sûr que tu aimes
ça !
Le monsieur s'était redressé et pelotait les seins d'Isabelle de ses mains
fébriles. Puis il se mit à téter consciencieusement l'un des mamelons en
geignant et bavant comme un bébé. Isabelle eut un hoquet de dégoût, puis
elle ferma les yeux. C'était mieux ainsi, à la limite même, ce n'était pas
trop désagréable. Il suffisait de se dire que ce n'était pas le monsieur
ventru qui était en train de la caresser parce qu'il avait payé pour ça. Il
suffisait d'imaginer que c'était... Olivier par exemple. Olivier qui lui
suçait gentiment le bout d'un sein, Olivier qu'elle ne reverrait sans doute
jamais... La gorge d'Isabelle se noua. Mais la voix du monsieur la rappela à
l'ordre. Elle n'était pas là pour pleurer.
- Montre-moi ton petit cul maintenant. Viens te mettre à quatre pattes sur
le lit que je puisse te regarder tranquillement. Là, tout près, que je
puisse aussi te toucher. Voilà, montre-moi ton petit cul et ton petit con
tout nu. Tu es épilée, c'est bien... C'est rose et lisse, on dirait un sexe
de fillette. Et tes fesses ! Et ton petit trou tout rose lui aussi ! Que
c'est mignon ! Et c'est doux...
Le monsieur touchait et parlait en même temps. Isabelle sentait ses doigts
se promener entre ses cuisses et ses fesses, ses doigts qu'il avait dû
humecter de salive car ils étaient humides. Tant mieux car elle pensait
qu'elle n'allait certainement pas mouiller... Et elle n'était plus au harem,
personne ne l'avait préparée à l'huile ! Comment faisaient les filles ici ?
Elles ne mouillaient tout de même pas à la commande ? Non, elles devaient se
mettre un truc, Isabelle demanderait à Yori. Parce que maintenant, malgré la
salive, le doigt que le monsieur lui enfonçait dans la chatte lui faisait
mal. Heureusement qu'il n'avait pas l'air de s'intéresser à son cul. Il le
disait d'ailleurs :
- Je ne touche pas à ton petit trou. Madame Brigitte me l'a conseillé
pourtant. Mais il est trop mignon. Retourne-toi maintenant, il est temps de
t'occuper de moi. Regarde ce que j'ai sorti pour toi de mon pantalon,
regarde ce que tu as réussi à faire avec ton joli petit cul. Retourne-toi !
Isabelle s'exécuta. Et ce força à regarder ce que le monsieur lui montrait.
Son sexe qu'il tenait fermement en main pour lui donner le fier aspect qu'il
n'avait pas vraiment.
- Tu as vu ? Alors maintenant tu vas le caresser pour qu'il devienne encore
plus dur et, quand je te le dirai, tu viendras t'asseoir dessus...
Isabelle avait déjà bien du mal à regarder, alors toucher... Elle tendit la
main pourtant, prit le sexe à moitié raide et commença à le masturber sans
conviction. Heureusement, le monsieur était gentil, et puis il se racontait
lui-même l'histoire qu'il avait envie d'entendre et de croire :
- Tu es vraiment adorable. Tu fais ça comme une petite fille timide. Ca se
voit que tu es nouvelle. Une vraie pucelle ! Mais ça m'excite, moi. Je
n'aime pas les garces, les salopes vicieuses. Je préfère les gentilles
petites filles timides qui n'osent pas toucher à ma queue. Regarde comme tu
me fais bander mon bébé !
C'était vrai en plus ! Malgré la maladroite masturbation, ou grâce à elle
justement, le monsieur présentait maintenant une solide érection, dont il
voulut profiter sans plus attendre.
- Viens-vite, mon bébé ! Viens t'asseoir sur ma queue. Plante-toi cette
belle verge dans ton joli con de petite fille et fais-la jouir ! Remue bien
ton cul !
Isabelle obéit en se disant que plus vite elle ferait, plus vite elle en
aurait fini. Elle écarta les lèvres de son sexe avec ses doigts, se plaça
juste au-dessus du gland du monsieur et s'empala sur sa queue. Cela lui
rappela l'énorme verge de Djamel al'Salen. Heureusement pour Isabelle, celle
du monsieur était de taille normale, plutôt douce, modérément agressive.
Même si son propriétaire affirmait le contraire avec des termes tout à fait
inadéquats.
- Tu sens mon énorme braquemart qui défonce ton con de petite fille ? Tu le
sens dis ? Remue bien ton cul ! N'aie pas honte mon bébé ! Tu vas voir, je
vais jouir... Je vais t'inonder de foutre !
Le monsieur était de ceux qui croient cracher des litres de sperme à chaque
fois qu'ils éjaculent ! Cela fit sourire Isabelle. Sous elle, le monsieur se
méprit.
- Tu as vu comme j'ai joui. Tu souris, mon bébé, tu es contente de m'avoir
fait jouir, n'est ce pas ?
Isabelle ne s'en était même pas rendu compte ! Mais elle dit oui très
poliment. Ouf ! C'était fini et dans un sens, elle avait eu de la chance. Il
fallait avouer que comme premier client, le monsieur n'avait pas été trop
exigeant...
Plus le temps passait et plus Isabelle regrettait le harem de Djamel
al'Salen. Elle y avait découvert la souffrance, l'humiliation, la peur, la
terreur, l'horreur même, elle avait vécu là-bas des moments épouvantables,
mais il y avait des moments de répit, et aussi de bien-être, de douceur, de
tendresse et de réconfort avec Yasmine et les autres filles. Tandis qu'au
bordel... Hormis les cinq ou six heures de sommeil maximum qui lui étaient
accordées chaque matin, Isabelle n'avait pas un seul instant de répit.
Certains jours, elle s'était arrêtée de compter après le vingtième client,
trop dégoûtée, trop fatiguée. Et au bout d'une quinzaine de jours, elle
était totalement épuisée, au point que Yori avait négocié pour elle au près
de Madame Brigitte une demi-journée de repos, car les clients commençaient à
se plaindre.
Pourtant, la vie dans la maison de Madame Brigitte était loin d'être
infernale pour toutes... sauf pour Isabelle, qui semblait bénéficier d'un
traitement spécial, proche de l'abattage. Elle en avait très rapidement
compris la raison en découvrant avec stupeur l'âge de ses sept compagnes
d'infortune. La plus vieille ne devait pas avoir plus de treize ans, tandis
que la plus jeune avait à peine sept ans ! Toutes des européennes, comme
elle, avec la même histoire à raconter : elles avaient été enlevées à la
sortie de l'école, en allant faire des courses ou alors qu'elles jouaient
près de chez elles, aussitôt conduites jusqu'à une maison isolée, avant
d'être transférées le soir même sur un bateau qui les avait conduites
jusqu'au bordel très spécial de Madame Brigitte, où elles étaient désormais
prisonnières et obligées de se prostituer, certaines depuis plus de cinq
ans. Djamel al'Salen ne l'avait pas envoyé dans n'importe quel bordel ! Il
savait que dans celui-ci, plus que dans aucun autre, elle serait étroitement
surveillée et n'aurait aucun chance de s'enfuir ou de séduire un client.
Malgré sa propre horreur et les sévices que Djamel al'Salen lui avait
infligés, et continuait de lui infliger, Isabelle n'avait pu s'empêcher
d'éprouver un sentiment de honte, de culpabilité presque, à l'idée de se
plaindre encore en écoutant Marion, la plus ancienne du groupe, une gamine
de seulement onze ans pourtant, raconter comment un allemand d'une cinquante
d'année, grand, au moins un mètre quatre-vingt, l'avait immobilisée sur le
lit, avant de la déshabiller entièrement, de l'embrasser et de la caresser
partout, de la manipuler dans tous les sens, puis de réclamer sa fellation.
Elle s'était exécutée, sa bouche trop petite déchirée aux commissures des
lèvres par la verge trop grosse, énorme. Marion n'avait rien oublié et
surtout pas lorsqu'il lui avait écarté les jambes avant de la pénétrer
brutalement. Elle avait crié tellement il lui faisait mal, mais personne
n'était venu à son secours, et le monsieur qui avait mis sa main sur sa
bouche pour étouffer ses cris, tandis qu'il lui murmurait à l'oreille
qu'elle devait être heureuse, qu'il l'avait déniaisée, qu'elle était une
femme maintenant, et qu'il allait lui donner du plaisir, ne s'était pas
arrêté un instant d'agiter son sexe dans son ventre en sang en un
va-et-vient violent et rapide. Evidement, le seul qui avait éprouvé du
plaisir ce jour-là, c'était cet homme qui avait pris la virginité d'une
gamine de six ans et demi en croyant faire d'elle une femme ! Fallait-il
qu'il ait la vue trouble pour ne pas voir ses larmes, son visage déformé par
la douleur, ses yeux remplis de souffrance ! Car Isabelle se souviendrait
toute sa vie des yeux de Marion tandis qu'elle lui racontait son premier
client à elle, de son regard noir profond comme un puits de douleur...
Du fait des prestations très particulières qu'elle proposait, Madame
Brigitte pouvait se permettre de pratiquer des tarifs absolument
exorbitants. Malgré cela, chaque gamine devait satisfaire en moyenne trois
clients par jour, voir plus pour les plus vieilles ou les moins mignonnes.
Ce n'était évidement pas le cas d'Isabelle qui, ne possédant plus les
charmes propres à éveiller le désir de ces hommes amateurs de fillettes
prénubiles, était proposée à un tarif plus " populaire ", Madame Brigitte se
rattrapant sur la quantité au détriment de la qualité.
Isabelle, finalement, préférait donc le harem. Car si, par la force des
choses, elle s'était incroyablement vite habituée à beaucoup de choses, si
cela lui était très rapidement devenu indifférent de se donner n'importe
comment à n'importe qui, de se plier aux exigences et fantaisies sexuelles
d'hommes qui lui répugnaient parce qu'elle n'avait pas le choix, parce
qu'elle était obligée de les satisfaire, elle ne supportait pas de vivre
sans espoir du tout, ni sans un moment de tendresse ou de complicité. Chaque
jour voyait s'amenuiser un peu plus le faible espoir de s'enfuir, d'échapper
à cet enfer, et la plus part du temps, elle était trop occupée, ou trop
fatiguée, ou les deux, pour passer quelques instants avec une des fillettes,
se réconforter mutuellement, donner un peu d'amour. Isabelle regrettait
amèrement les moments partagés avec Yasmine au harem.
Il ne fallut pas plus de trois semaines donc, chez Madame Brigitte, pour
qu'Isabelle soit complètement cassée. Djamel al'Salen voulait qu'elle
devienne une putain experte, elle était surtout devenue une fille soumise.
Elle n'ignorait plus rien bien sûr des techniques et pratiques sexuelles,
elle connaissait tous les raffinements, les subtilités, les variantes, les
perversions les plus répugnantes... Mais elle n'avait acquis ni le goût ni
le talent d'une courtisane. Comme toutes les fillettes retenues dans le
bordel, elle était devenue triste, résignée, indifférente, elle planait
au-dessus de son corps, moins sensuelle que jamais, elle assistait à ses
ébats, se laisser faire. Même quand elle participait, quand elle devait être
active, masturber un homme, le sucer, s'empaler dessus... Elle était
complètement passive !
Peut être deux mois plus tard, Isabelle ne savait plus très bien, elle eut
la surprise un midi en se réveillant de trouver une tasse de thé fumante
servie sur sa table de nuit... Et un tchador noir étalé au pied de son lit.
- Tu bois vite ton thé, expliqua Yori. Puis tu fais vite ta toilette et tu
mets ton tchador. Dans vingt minutes, un homme de Djamel al'Salen viendra te
chercher. Ne me pose pas de questions, je n'en sais pas plus. Mais il
semblerait que tu t'en ailles, c'est tout.
Passé le premier instant de stupeur, Isabelle fit ce que Yori lui avait dit
de faire, presque contente. Elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait
mais, comme elle avait pris l'habitude de se le répéter, il ne pouvait pas
lui arriver pire que ce qui lui était arrivé ! L'essentiel était de quitter
ce bordel vivante. Marion et les autres fillettes n'auraient pas cette
chance... Isabelle se demanda si elle pourrait leur dire au revoir, ou au
moins les voir une dernière fois. Elle questionna Yori.
- Non, tu n'as pas le droit de dire au revoir aux demoiselles, lui répondit
la femme de chambre en l'aidant à enfiler son tchador. Elles ne savent pas
que tu t'en vas et c'est mieux ainsi. Ce serait leur donner de faux espoirs.
Tu auras simplement disparu, un matin... comme beaucoup d'autres avant toi.
Les propos de Yori étaient clairs : elles étaient toutes condamnées !
Lorsqu'elles auraient atteint treize ou quatorze ans, elles seraient trop
vieilles et ne pourraient plus servir pour la prostitution enfantine. Elles
ne plairaient plus aux clients particuliers de Madame Brigitte, ces hommes
en quête de plaisir avec des gamines. Et parce qu'il serait trop dangereux
de les transférer dans le réseau des prostitués adultes, qui sont des
volontaires ou presque, elles devraient disparaître, proprement, sans
laisser de traces...
L'instant d'après, Isabelle était dans le hall où l'attendait un homme en
djellaba qu'elle ne connaissait pas. Sans un regard, il lui attacha les
poignets avec une corde, la fit sortir de la maison et monter aussitôt dans
une Jeep bâchée. Quand elle fut installée sur le siège du passager, il lui
attacha les pieds avec l'autre bout de la corde. Ainsi entravée, elle
pouvait à peine bouger. Et pour achever de la convaincre qu'il valait mieux
qu'elle n'essaie pas de le faire, l'homme lui montra son revolver. Puis il
alla s'asseoir au volant et démarra. Dix minutes plus tard, la Jeep sortait
de la ville et filait vers le désert.
Isabelle avait quitté le bordel sans plus de cérémonie que le jour où elle y
était entrée. Mais son tchador était propre et elle ne sentait pas mauvais.
Puis, cette fois, elle voyageait assise dans une Jeep et non couchée sur la
tôle crasseuse de la fourgonnette aux ordures. Quant au chauffeur de la
Jeep, il attendit d'avoir roulé trois heures dans le désert avant de
s'arrêter, il aida Isabelle à descendre de son siège, puis ôta ses liens,
inutiles maintenant, attendit encore qu'elle ait mangé les trois dattes et
but l'eau qu'il partagea avec elle, qu'elle fasse pipi à l'ombre de la Jeep,
sans qu'il la regarde, il attendit tout ce temps-là avant de tranquillement
lui faire comprendre, en l'aidant un peu, qu'elle devait se mettre à quatre
pattes. Ensuite, tout aussi paisiblement, puisque Isabelle avait perdu
l'habitude de se rebiffer, il releva son tchador et contempla ses fesses.
Puis il souleva sa djellaba et se mit à se masturber tout en caressant le
sexe d'Isabelle.
Etait-ce la paix du désert, ou la chaleur écrasante, ou le calme de l'homme
? Isabelle se sentit peu à peu envahir par une douce torpeur, un bien être
comme elle n'en avait pas connu depuis une éternité. La main de l'homme
était chaude sur son sexe, elle le caressait sans chercher à le pénétrer,
elle semblait apprécier la douceur des chairs tendres, elle les lissait
comme on lisse un tissu soyeux, elle s'y frottait. Et Isabelle, étonnée,
commença à sentir la chaleur monter et irradier son ventre. Et Isabelle,
stupéfaite, commença à mouiller sous la main de l'homme, et ça la fit gémir
une première fois, un tout petit gémissement timide, car cela faisait aussi
une éternité qu'elle n'avait pas gémi de plaisir. Alors, elle gémit une
seconde, et une troisième fois, et ne s'arrêta plus car les doigts de
l'homme venaient de pénétrer son sexe, juste pour l'ouvrir, juste pour
préparer le chemin à la verge qu'Isabelle sentit s'enfoncer d'un coup, dure,
brûlante. Et qu'elle aima dans son ventre.
La queue allait et venait doucement, très doucement et très profondément. Et
Isabelle, émerveillée, redécouvrait le plaisir de la chair gonflée de vie et
de sang de l'homme qui se frottait à sa propre chair palpitante de vie et de
sang. Elle redécouvrait le plaisir d'une queue raidie pour aller prendre et
donner le plaisir au fond de son vagin. Elle redécouvrait le plaisir de
faire l'amour, comme du temps d'Olivier, comme lors de cette première fois
ou il avait pris son innocence. Et elle s'entendait hurler de bonheur.
La verge allait et venait toujours dans le ventre d'Isabelle, un peu plus
vite maintenant, un plus fort, un peu plus loin. Car Isabelle, elle aussi,
faisait aller et venir son sexe au rythme de celui de l'homme. Et elle la
voulait tant cette queue, tout au fond de son vagin, qu'elle cognait ses
fesses contre le ventre de l'homme. Alors il la prit par les hanches et la
baisa comme elle le lui demandait en criant dans une langue qu'il ne
comprenait pourtant pas. Il la baisa comme un forcené, pendant un siècle. Et
Isabelle jouit en même temps que lui, une jouissance qui la fit hurler à la
mort, hurler à la vie, une jouissance qui la fit trembler. Longtemps. Alors
que l'homme, déjà apaisé, l'avait soulevé dans ses bras et porté dans la
Jeep pour reprendre la piste sans plus tarder. Djamel al'Salen, son maître,
les attendait. Mais Isabelle avait oublié cela, et elle s'endormit, le
plaisir au ventre. Et elle dormit tout le reste du voyage, un sourire sur
ses lèvres, sa main entre ses cuisses mouillées de sperme.
Le réveil n'en fut que plus dur. Arrivée à destination, au campement des
touaregs de Djamel al'Salen, la Jeep s'arrêta brutalement et, non moins
brutalement, Isabelle passa en trente secondes du rêve le plus doux à la
réalité la plus effroyable, c'est à dire que l'homme qui lui avait fait
l'amour deux heures plus tôt, la poussa hors de la Jeep, puis jusqu'à la
tente de son maître devant laquelle il la força à se mettre à genoux.
Recroquevillée sur le sable en plein soleil, Isabelle attendit Djamel
al'Salen qui ne se pressa pas pour l'accueillir. Puis enfin, il fut là,
dressé devant elle qui n'arrivait même pas à ouvrir les yeux pour le
regarder à cause du soleil. Mais elle l'entendait railler et imaginait son
rictus mauvais.
- Tu n'es pas bien belle à regarder ! Je pensais pourtant qu'au bordel on
t'aurait appris à te parer pour exciter le plaisir des hommes. Enfin tu as
l'excuse du voyage, et des assauts de Nour, l'homme qui t'a conduite
jusqu'ici. Il est content de tes services. Il parait que tu montres du
plaisir à satisfaire les désirs de l'homme. Ce n'était pas le cas avant. Les
deux qui t'ont conduite chez Madame Brigitte, n'étaient pas satisfaits, eux,
de tes services. On m'a dit que les clients du bordel te trouvaient un peu
triste, un peu vieille aussi, bien sûr, mais que tu ne rechignais plus à
rien, que tu savais même te montrer habile, que tu étais devenue experte
dans l'art de certaines caresses ! Ta réputation t'a précédé ici. Mes hommes
sont donc impatients de profiter de tes talents. Va vite sous la tente qui
t'est désormais réservée et dans laquelle mes hommes pourront entrer quand
il leur plaira ! Va vite te laver et te parer pour les recevoir comme ils le
méritent ! Je pense qu'il n'est plus nécessaire de te rappeler que tu ne
peux que te soumettre ?
Isabelle ne répondit pas. Elle n'était pas surprise par ce qu'elle venait
d'entendre : l'émir faisait ce qu'il avait dit. Elle se demandait simplement
combien de temps elle allait résister avant de craquer ? Combien de temps
allait-elle résister par crainte du châtiment, mortel à coup sûr, avant de
se relever pour cracher à la figure de Djamel al'Salen, pour le gifler, lui
arracher les yeux et lui couper les couilles ?
- Peux-tu me répondre, Isabelle ? As-tu compris maintenant que tu n'as
d'autre issue que la soumission ?
- Oui j'ai compris.
- Alors va. Va te faire belle pour mes hommes. Deux surprises t'attendent
sous la tente. Une bonne et une mauvaise. Mais les deux sont là pour veiller
à ce que tu accomplisses au mieux la tâche qui est maintenant la tienne.
La mauvaise surprise, c'était la vieille Leila. La bonne... c'était Yasmine
! Et l'affreuse matrone eut beau glapir, elle ne put empêcher Isabelle et
Yasmine de s'embrasser, et rire, et pleurer ! Heureusement que la jeune
femme était là car sa toilette fut bientôt achevée, la préparation à l'huile
au jasmin aussi, préparation à laquelle Isabelle s'était soumise sans
broncher, ce que n'avait pas manqué de lui faire remarquer avec ironie la
vieille Leila, et lorsque étendue sur les peaux de chèvres, elle vit le
premier cavalier du désert, immense dans ses voiles bleues, elle faillit
fondre en larmes. De nouveau elle allait redevenir ce corps sans âme et sans
plaisir, ce corps inerte dont les hommes se servaient pour en jouir. De
nouveau, elle allait devenir des mains, des seins, une bouche, un vagin, un
anus, un vulgaire instrument de plaisir que les hommes utilisaient comme bon
leur semblait, sans lui demander sa permission, mais en exigeant son aide,
sa participation. Malheureusement, Yasmine était impuissante face aux ordres
de son mari et maître. Tout au plus pouvait-elle lui apporter son amour et
son réconfort. C'était déjà mieux que rien, mieux qu'au bordel.
Le cavalier s'agenouilla à côté d'elle et, d'un geste brutal, lui releva son
tchador jusqu'aux épaules. Il la regarda, lui toucha les seins, lui écarta
les cuisses, lui toucha aussi le sexe, puis la prit par la taille et la
retourna sur le ventre pour regarder et toucher ses fesses, puis la remit
sur le dos. Le cavalier n'avait pas honoré une femme depuis trois mois, cela
faisait deux jours qu'il attendait la pute blanche de l'émir... Il n'eut
donc pas besoin de longs préambules. Il se coucha sur Isabelle, écarta ses
cuisses avec son genou, son sexe avec sa main, et lui enfonça sa queue dans
le ventre. Elle poussa un petit cri. De surprise. Car elle ne sentait plus
grand-chose, elle était déjà partie loin, très loin...
Puis il y eut un autre cavalier, et un autre encore, et un berger, et un
chamelier, et deux gardes de Djamel al'Salen ensemble, et quatre cavaliers
en même temps, et encore un berger... Beaucoup d'hommes vinrent visiter la
chienne blonde de l'émir. De temps en temps, Leila les faisait attendre : il
fallait laver la pute blanche, le sperme ruisselait de ses cheveux jusqu'à
ses pieds ! La vieille sorcière se délectait à expliquer la chose aux hommes
qui riaient avec elle. Elle se complaisait aussi à traduire à Isabelle les
commentaires salaces et méprisants des hommes.
- Le chamelier m'a dit qu'il n'avait jamais pénétré une bouche aussi douce
et chaude que la tienne ! Et le berger a raconté partout que les quatre
cavaliers avaient réussi à jouir de ton corps tous ensemble... Maintenant
tous les hommes veulent voir le prodige ! Ils disent que tu es une bonne
putain. Et que tu...
- Tais-toi ! Interrompait Yasmine. Fais ton travail en silence. Lave le
corps d'Isabelle de cette souillure qui te réjouit tant... Et sois maudite
pour ta méchanceté !
Et avant de retourner soulever la tenture, pour laisser entrer les hommes,
Yasmine berçait Isabelle un instant dans ses bras. Elle savait que la jeune
fille ne résisterait pas longtemps.
Et en effet, malgré la douceur et la tendresse de Yasmine, malgré ses soins
attentionnés, ses drogues puissantes qui permettaient à Isabelle d'échapper
à la réalité, de vivre quasiment en perpétuel état de délire, les événements
se précipitèrent. Au bout de seulement trois jours de ce traitement,
Isabelle n'en pouvait déjà plus. Il fallait que ça cesse. Et elle
envisageait de plus en plus sérieusement de se suicider ! De toute façon,
elle était déjà en train de mourir, à petit feu, lentement, inexorablement,
en vivant un enfer... Alors autant en finir vite ! Elle n'en pouvait plus.
Elle était épuisée, plus encore qu'au bordel. Comment les hommes qui
défilaient sous sa tente pouvaient-ils encore avec envie d'elle ? Il faut
dire que contrairement aux clients de Madame Brigitte, ceux-ci ne payaient
pas !
Elle se laissait posséder sans même regarder qui la pénétrait, sans même
regarder s'il y avait un ou plusieurs hommes autour d'elle. Elle ne voulait
surtout pas voir ce que son corps percevait et ressentait. Elle subissait un
viol répété, répété trente, quarante fois par jour, le viol systématique de
son sexe, de con cul, de sa bouche, par un homme, ou plusieurs hommes en
même temps. Elle en avait assez ! Quand elle arrivait à dormir, elle
finissait toujours par se réveiller en hurlant, poursuivie par des hordes de
cavaliers du désert qui voulaient la prendre sans jamais lui laisser un seul
instant de repos, qui voulaient l'honorer de leurs mille verges avant de la
faire achever par les sexes de leurs chevaux !
Alors Yasmine la berçait pendant des heures, lui racontait ses souvenirs
d'enfance, lui demander de lui raconter les siens, pour qu'elle oublie
l'horreur et se rendorme avec des images heureuses. Mais il y avait toujours
la vieille Leila qui venait remuer le couteau dans la plaie, qui rappelait à
Isabelle qu'elle ferait mieux de dormir afin d'être en forme pour satisfaire
les hommes qui ne manqueraient pas de venir se presser sous sa tente le
lendemain ! Et Isabelle n'avait même plus la force d'exploser, d'insulter la
matrone. Elle éclatait en sanglots avant de trouver refuge dans les bras de
Yasmine qui n'avait plus qu'à se remettre à la bercer comme un bébé pendant
des heures.
Cela ne pouvait donc pas durer et, une nuit, Isabelle fit semblant de
s'endormir. Elle attendit que Leila et Yasmine, elles aussi fatiguées par la
vie qu'elles menaient au près d'elle, s'endorment à leur tour, puis elle
vola le poignard à lame courbe de la matrone qu'elle glissa dans un pli de
son tchador noir et sortit dans la nuit. Mais Isabelle ne pouvait se
résoudre à en finir ainsi, pas sans au moins essayer de se venger de tout le
mal que Djamel al'Salen lui avait infligé. Elle retourna donc sous la tente
et déroba à Yasmine une petite fiole de drogue. Elle avait une idée. Oui,
elle allait se venger de Djamel al'Salen, définitivement.
Elle se faufila jusqu'à sa tente dans laquelle elle se glissa furtivement,
petite silhouette noire invisible dans la nuit noire. L'émir dormait, une
minuscule lampe à huile éclairait son chevet. Le seigneur avait-il peur dans
le noir pour garde ainsi une veilleuse ? Le diable avait-il peur du diable ?
Isabelle observa son visage, si beau, mais qu'elle détestait. Il fallait
maintenant faire boire à Djamel al'Salen le contenu de la fiole. Ce n'était
pas évident mais Isabelle avait pris soin de voler à Yasmine une des fioles
qu'elle utilisait pour faire avaler à un individu un produit que cet
individu ne voulait pas avaler. La petite fiole était donc munie d'un long
embout très très fin qu'elle pourrait glisser entre les lèvres de Djamel
al'Salen sans que celui-ci puisse le bloquer, ni même le sentir. La main
d'Isabelle ne tremblait pas et elle insinua l'embout entre les lèvres de
l'émir qui ne frémit pas. Et avala malgré lui le contenu de la fiole. Alors,
Isabelle attendit une bonne dizaine de minutes pendant lesquelles elle
réfléchit à ce qu'elle allait dire à Djamel al'Salen, puis elle le réveilla.
Il réalisa immédiatement qui était à son chevet, essaya de se redresser mais
ne put que parler :
- Isabelle, qu'est ce que tu fais là ? Qu'est ce que tu veux ?
- Te punir, Djamel al'Salen ! Te punir pour tout le mal que tu as fait dans
ta vie !
L'émir tenta encore de se redresser, en vain :
- Je vais appeler mes gardes et te faire chasser !
- Essaie donc ! N'as-tu pas remarqué que tu chuchotais ! Tu as voulu crier
mais tu as chuchoté... Je t'ai fait avaler une drogue qui va te paralyser,
te rendre impuissant pendant une demi-heure, le temps dont j'ai besoin pour
te punir comme tu le mérites. C'est horrible de se sentir impuissant, n'est
ce pas ? C'est affreux d'être à la merci de quelqu'un, sans pouvoir faire
quoi que ce soit pour se défendre ? Tu n'aimes pas ! Mais il fallait que tu
connaisses cet affreux sentiment d'impuissance avant de mourir !
- Tais-toi ! Sors d'ici ou j'appelle !
- Inutile, je t'entends à peine... C'est ton tour ce soir de m'écouter, et
de subir ma colère et ma vengeance. Tu vas payer pour m'avoir enlevé,
séquestrée, humiliée, meurtrie, violée, mais tu vas payer aussi pour avoir
châtré Abdul, pour avoir fait couper le clitoris de Makoubo, coudre le sexe
d'Aïcha, pour avoir fait fouetter et cravacher toutes les femmes de ton
harem ! Tu vas payer pour tout ça, Djamel al'Salen ! Regarde ce poignard !
C'est celui de la vieille Leila, l'horrible matrone que tu as choisi pour
torturer les femmes de ton harem, l'exécutrice de tes ignominies ! Regarde
cette lame courbe et aiguisée ! Elle coupe comme un rasoir. Et c'est avec
cette lame que je vais te châtrer !
Isabelle faisait briller la lame du poignard devant les yeux de l'émir qui
avait pâli mais qui menaça encore :
- Sors d'ici ou j'appelle mes gardes ! Tu seras châtiée
- Et toi tu vas être châtré ! Maintenant ! Et après je vais te tuer... Et
peu importe ce qui arrivera ensuite. Je serais vengée !
Elle repoussa la fourrure sous laquelle Djamel al'Salen dormait nu.
- Te voilà donc, grand seigneur ! Profite de cet ultime instant ou tu es
encore un homme...
Isabelle tenait fermement le poignard dans sa main droite. Elle regarda
l'émir, il y avait la folie et la haine dans ses yeux, pas la peur. Alors
elle tendit sa main gauche, évita l'énorme sexe qui la terrorisait encore,
même au repos, même alors qu'elle savait qu'il ne lui ferait plus jamais de
mal. Elle tendit sa main et prit les testicules de Djamel al'Salen. Elles
faisaient une boule tiède et ferme dans sa paume, une boule élastique,
mobile, vivante. Isabelle ferma les yeux le temps de reprendre son souffle.
Elle devait maintenant saisir les testicules dans sa main, serrer, tirer un
peu pour dégager la base et trancher net. Elle devait serrer... Une image
brouilla sa vue. Un flot de sang qui jaillissait et ruisselait sur ses
mains.
Isabelle sentit la sueur perler à son front. Elle devait se dépêcher. La
drogue allait bientôt cesser d'agir. Elle serra la boule tiède et élastique
qui roula sur sa paume. Elle tira un peu sur la peau souple. Il fallait
qu'elle tranche maintenant, il fallait qu'elle coupe ! Il le fallait
absolument ! Mais Isabelle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas châtrer
Djamel al'Salen. Ni aucun homme au monde. Elle laissa retomber sa main qui
tenait le poignard. Puis elle sentit le regard de l'émir sur sa nuque et se
retourna. Il souriait, ironique, et pointait sur elle un pistolet. La drogue
avait cessé d'agir.
- Je vais te tuer, Isabelle. Mais pas tout de suite. Et pas avec ce
pistolet, ce serait trop rapide et pas assez douloureux. Avant de te faire
mourir, je vais te faire souffrir. J'oserais moi ! Mes mains n'hésiteront
pas !
Isabelle regarda alors ses propres mains. Sa main droite avait lâché le
poignard. Sa main gauche tenait toujours la boule ronde et tiède des
testicules, la boule mobile et vivante au creux de la paume. Et Isabelle ne
la lâcha qu'au moment ou les gardes alertés la tirèrent en arrière pour
l'emmener.
Djamel al'Salen avait dit à Isabelle qu'il la ferait souffrir, il tint
parole. Il commença par la laisser à la disposition de ses hommes pendant
trois jours et trois nuits ultimes. Elle encouragea le viol collectif... Les
hommes devaient jouir de sa putain blanche, de sa chienne blonde, tant
qu'elle était encore en vie ! Durant ces dernières heures d'orgie, Isabelle
n'eut droit qu'à un peu d'eau. Ni Yasmine ni même la vieille Leila ne furent
autorisées à lui donner le moindre soin : elles devaient la laisser dans sa
saleté et sa souillure de chienne impure...
Le matin du quatrième jour, Isabelle fut traînée, nue, au milieu du
campement et attachée à un poteau pour être fouettée. Mais, affaiblie par le
jeune et les sévices, elle gémit à peine sous les dix premiers coups et
subit les quarante suivants dans un état second, complètement insensible à
la douleur tant elle était déjà douloureuse. Son corps n'était qu'une plaie
et, avec ce qui lui restait de conscience et de force, elle souhaitait ne
pas résister à la séance de fouet et mourir au dernier coup.
Mais l'émir ne l'entendait pas ainsi. Isabelle devait encore souffrir
beaucoup avant de mourir. Il ordonna donc à la vieille Leila de la soigner,
de la remettre suffisamment en forme pour qu'elle puisse ne pas perdre une
miette des tourments qu'il allait lui faire endurer avant de l'achever ! Car
les dernières tortures que Djamel al'Salen lui réservait avant sa mort
étaient celles que la jeune fille redoutait le plus et il prit un plaisir
sadique à les lui dévoiler à l'avance, pour qu'elle ait le temps d'avoir
peur, de redouter la souffrance et la mort, puis enfin de souhaiter la mort
pour que cesse la souffrance : il ordonna à la vieille Leila de couper le
clitoris d'Isabelle puis de lui coudre le sexe. Ensuite, elle serait
attachée à deux chevaux et écartelée.
En entendant la sentence, Isabelle frémit et serra les cuisses. Elle avait
déjà mal dans le ventre, déjà elle sentait la douleur. Elle voulut hurler
quelque chose, son refus, sa terreur, mais elle ne réussit qu'à gémir. Puis
elle sentit qu'on lui écartait les cuisses et le sexe. La vieille Leila lui
montra le poignard à la lame courbe, celui la même avec lequel elle avait
espéré châtrer Djamel al'Salen... Et, l'instant d'après, la plus atroce des
douleurs du monde lui déchira le ventre, la fit hurler comme une bête. Et la
vieille Leila lui montra un petit morceau de chair rose qu'elle agitait du
bout de ses doigts ensanglantés. Isabelle hurlait toujours. Et elle hurla
encore tandis que la matrone serrait les lèvres de son sexe l'une contre
l'autre et les cousait ensemble avec une grosse aiguille qu'elle enfonçait
dans chacune des lèvres tour à tour, en tirant d'un coup sec sur le fil noir
pour que la couture soit bien serrée. Isabelle hurlait encore tandis qu'on
la traînait à la sortie du camp et qu'on l'attachait par les chevilles et
les poignets aux deux magnifiques petits étalons arabes qui allaient
l'écarteler...
FIN
10 years ago