Fantasme de viol
Dans quelques unes de mes vidéos j'ai rassemblé des scènes de sexe forcé, de viol. Ces vidéos ont pour titres : « Sexually forced, a fantasy movie » (fantasmes de viol), « Let's wander in the forest » (promenons-nous dans les bois), « prison of fantasies » (la prison des fantasmes).
Accoler le mot « fantasme » à celui de « viol », qui est un crime, paraît forcément indécent, voire provocateur. C'est certainement un des fantasmes masculins les plus répandus, un de ce ceux qui fait le plus peur et qui est le plus mal compris par les femmes bien que de nombreuses femmes le partagent et avouent fantasmer à l'idée de subir des rapports sexuels forcés. Brigitte Lahaie a même affirmé que certaines femmes pouvaient accéder au plaisir lors d'un viol, au moins un médecin sexologue a confirmé ses propos.
Si l'on se réfère à la condition masculine, c'est sans doute un fantasme aisément compréhensible. Le mâle ne peut se reproduire seul et doit donc trouver puis convaincre une femelle de s'accoupler. Ses capacités de séduction sont mises en concurrence avec celles des autres mâles et confrontées avec les disponibilités des femelles. Dans l'espèce humaine, une série de contingences, morales, sociales, etc. viennent encore limiter ses possibilités d'accouplement. Lors de ses tentatives, l'homme subit la plupart du temps des échecs qui sont beaucoup plus fréquents que les succès. Chaque échec représente une blessure profonde, car elle remet en jeu un besoin fondamental de l'être humain de sexe mâle : celui d'être accepté.
Côté féminin, le viol est un fantasme qui choque. Faire l'amour avec un autre homme que son partenaire ou avec une femme, avec plusieurs hommes ou dans des endroits insolites, tels sont les fantasmes féminins les plus répandus. Mais il en y a un autre, moins avouable, que connaissent certaines femmes, il s'agit du plus tabou d'entre tous : le fantasme du viol. Il s'accompagne généralement d'un sentiment de culpabilité et de honte pour celles qui l'éprouvent et d'une grande incompréhension, voire de mépris pour ceux qui reçoivent cette confidence.
En effet, comment peut-on désirer subir ce crime dont seraient victimes 90 000 femmes chaque année en France ? (La médecin Muriel Salmona a donné le chiffre de 93000 viols par an en France lors de l'émission « Du Grain à Moudre », sur France Culture le 16 janvier 2018.)
Avant de juger ou de s'accabler, il faut comprendre et accepter les ressorts beaucoup plus complexes de l'imaginaire érotique de chacun, bien distinguer le fantasme du désir de passage à l'acte. Ce n'est pas parce qu'on imagine flinguer son patron avec une mitrailleuse que l'on va mettre en œuvre cette envie ! Il en va de même avec les fantasmes sexuels, qui sont des défouloirs et font partie d'un imaginaire que l'on ne peut pas contrôler.
Par conséquent, il n'y a pas de « bons » ou de « mauvais » fantasmes. Ils doivent simplement jouer le rôle d'interprète ou de décodeur de notre inconscient pour mieux se comprendre et agir dans la réalité. Ainsi, la possibilité que ce viol (mentalement mis en scène de manière érotique et excluant la v******e et le traumatisme d'un véritable viol) puisse intervenir en vrai n'est, en fait, pas désirée. Au contraire, il fait horreur. Autant les hommes, qui ont en eux ce fantasme du viol, apprécient les scènes de viol des films porno, autant regarder des scènes de viol qui se veulent réalistes dans des films comme « Un justicier dans la ville » avec Charles Bronson, « Le passager de la pluie » avec Marlène Jobert, « The accused » avec Jodie Foster, « Irreversible » avec Monica Bellucci est proprement insoutenable. Dans un cas on est dans le fantasme où la femme n'attend que ça pour jouir, dans le second on est dans l'horrible réalité où la femme va être détruite physiquement et psychologiquement, ce qui est absolument insupportable pour tout homme normalement constitué.
Mais comment expliquer le fantasme du viol ? Les psychologues, psychanalystes et autres experts qui se sont penchés sur la question sont parvenus à faire ressortir trois principales explications :
• Se dédouaner : la sexualité s'accompagne bien souvent encore d'un sentiment, conscient ou non, de culpabilité. En se mettant en scène mentalement comme une victime d'un acte sexuel forcé, on se déresponsabilise du plaisir éprouvé. La femme peut ainsi se dire : « J'ai du plaisir mais c'est contre ma volonté », explique Michèle Gato, auteur du Kama Sutra pour hommes, les secrets du plaisir au féminin (éditions Leduc.S).
• Se sentir irrésistible : dans son imaginaire érotique, la femme visualise un homme la forçant à avoir des rapports sexuels avec lui parce qu'il ne peut contrôler son envie pour elle tant elle est désirable.
• Prendre le pouvoir : comme le rappelle Sophie Cadalen : « la rencontre sexuelle est un combat inconscient. Un combat - fort plaisant à vivre - où nos désirs bataillent, où chacun oscille entre abandon et prise de pouvoir.»
Ainsi, le fantasme de viol où se mêlent domination et soumission, nous permet de gérer et contrôler le désir et les rôles de chacun. On est donc finalement décisionnaire dans l'acte sexuel et ce fantasme nous permet d'être le metteur en scène.
Le psychisme dispose heureusement d'un phénomène de cicatrisation très efficace : la production de fantasmes où peuvent se réaliser tous les « irréalisables ». Malheureusement, certains esprits mal structurés confondent fantasmes et « projets possibles » car le psychisme, pour des raisons d'économie bien compréhensibles, utilise la même bibliothèque de représentations. Les fantasmes pourtant se suffisent à eux-mêmes et permettent de garder équilibre et initiative. Ils sont indispensables et comme tels, acceptables par un esprit normalement constitué.
L'expression artistique des fantasmes permet de graver sur un support, moins labile que la mémoire, des représentations pour les fixer et les partager. L'industrie du cinéma pornographique a fait grand usage de ce fantasme du viol en produisant des films soit contenant des scènes de viol soit ayant pour thème le viol de bout en bout.
Joy (tourné en 1977 avec Sharon Mitchell) est emblématique du fantasme de viol. Une jeune femme, Joy, refuse d'avoir des relations sexuelles avec son petit ami. La première scène du film nous montre son viol par deux individus, quand ils ont fini elle leur dit : « j'en veux encore, j'en veux plus ! ». Les deux individus se sauvent un peu épouvantés. Après avoir été violée, Joy devient obsédée par le sexe et commence à avoir des rapports sexuels sans discernement. Elle est arrêtée par la police mais est relâchée après avoir été « très » coopérative.
Sans chercher l'exhaustivité, on peut citer des films comme :
— Joy
— Le violeur
— Au caprices des dames
— Les mauvaises rencontres
— Le secret d’Elise
— Belles de rêve
— L’éducation d’Anna
— Fièvres nocturnes
— Le bal du viol
— Julie la douce
— Pervenches ou les risques dumétier
— Prison très spéciale pour femmes
— Sens interdits
— Breaking and entering
— Pucelles Violées
— Violée, elle en redemande
— Cathy, fille soumise
— Les culottes de Charlotte
— Le fruit défendu
— Otages
— Moglie Abusata
— Doom figther 2: Apoteosi Finale
— Sceneggiata Napoletana
— La ragazza del clan
— Stupri di guerra (Viols de guerre)
— Moglie Abusata
— 1945 - Prede di guerra
— Carcere Amori Bestiali
et tant d’autres…
La littérature, la bande dessinée comprennent de multiples œuvres où ce fantasme est présent. On peut citer l’œuvre de Milo Manara et notamment son album « Rendez-vous fatal ».
Accoler le mot « fantasme » à celui de « viol », qui est un crime, paraît forcément indécent, voire provocateur. C'est certainement un des fantasmes masculins les plus répandus, un de ce ceux qui fait le plus peur et qui est le plus mal compris par les femmes bien que de nombreuses femmes le partagent et avouent fantasmer à l'idée de subir des rapports sexuels forcés. Brigitte Lahaie a même affirmé que certaines femmes pouvaient accéder au plaisir lors d'un viol, au moins un médecin sexologue a confirmé ses propos.
Si l'on se réfère à la condition masculine, c'est sans doute un fantasme aisément compréhensible. Le mâle ne peut se reproduire seul et doit donc trouver puis convaincre une femelle de s'accoupler. Ses capacités de séduction sont mises en concurrence avec celles des autres mâles et confrontées avec les disponibilités des femelles. Dans l'espèce humaine, une série de contingences, morales, sociales, etc. viennent encore limiter ses possibilités d'accouplement. Lors de ses tentatives, l'homme subit la plupart du temps des échecs qui sont beaucoup plus fréquents que les succès. Chaque échec représente une blessure profonde, car elle remet en jeu un besoin fondamental de l'être humain de sexe mâle : celui d'être accepté.
Côté féminin, le viol est un fantasme qui choque. Faire l'amour avec un autre homme que son partenaire ou avec une femme, avec plusieurs hommes ou dans des endroits insolites, tels sont les fantasmes féminins les plus répandus. Mais il en y a un autre, moins avouable, que connaissent certaines femmes, il s'agit du plus tabou d'entre tous : le fantasme du viol. Il s'accompagne généralement d'un sentiment de culpabilité et de honte pour celles qui l'éprouvent et d'une grande incompréhension, voire de mépris pour ceux qui reçoivent cette confidence.
En effet, comment peut-on désirer subir ce crime dont seraient victimes 90 000 femmes chaque année en France ? (La médecin Muriel Salmona a donné le chiffre de 93000 viols par an en France lors de l'émission « Du Grain à Moudre », sur France Culture le 16 janvier 2018.)
Avant de juger ou de s'accabler, il faut comprendre et accepter les ressorts beaucoup plus complexes de l'imaginaire érotique de chacun, bien distinguer le fantasme du désir de passage à l'acte. Ce n'est pas parce qu'on imagine flinguer son patron avec une mitrailleuse que l'on va mettre en œuvre cette envie ! Il en va de même avec les fantasmes sexuels, qui sont des défouloirs et font partie d'un imaginaire que l'on ne peut pas contrôler.
Par conséquent, il n'y a pas de « bons » ou de « mauvais » fantasmes. Ils doivent simplement jouer le rôle d'interprète ou de décodeur de notre inconscient pour mieux se comprendre et agir dans la réalité. Ainsi, la possibilité que ce viol (mentalement mis en scène de manière érotique et excluant la v******e et le traumatisme d'un véritable viol) puisse intervenir en vrai n'est, en fait, pas désirée. Au contraire, il fait horreur. Autant les hommes, qui ont en eux ce fantasme du viol, apprécient les scènes de viol des films porno, autant regarder des scènes de viol qui se veulent réalistes dans des films comme « Un justicier dans la ville » avec Charles Bronson, « Le passager de la pluie » avec Marlène Jobert, « The accused » avec Jodie Foster, « Irreversible » avec Monica Bellucci est proprement insoutenable. Dans un cas on est dans le fantasme où la femme n'attend que ça pour jouir, dans le second on est dans l'horrible réalité où la femme va être détruite physiquement et psychologiquement, ce qui est absolument insupportable pour tout homme normalement constitué.
Mais comment expliquer le fantasme du viol ? Les psychologues, psychanalystes et autres experts qui se sont penchés sur la question sont parvenus à faire ressortir trois principales explications :
• Se dédouaner : la sexualité s'accompagne bien souvent encore d'un sentiment, conscient ou non, de culpabilité. En se mettant en scène mentalement comme une victime d'un acte sexuel forcé, on se déresponsabilise du plaisir éprouvé. La femme peut ainsi se dire : « J'ai du plaisir mais c'est contre ma volonté », explique Michèle Gato, auteur du Kama Sutra pour hommes, les secrets du plaisir au féminin (éditions Leduc.S).
• Se sentir irrésistible : dans son imaginaire érotique, la femme visualise un homme la forçant à avoir des rapports sexuels avec lui parce qu'il ne peut contrôler son envie pour elle tant elle est désirable.
• Prendre le pouvoir : comme le rappelle Sophie Cadalen : « la rencontre sexuelle est un combat inconscient. Un combat - fort plaisant à vivre - où nos désirs bataillent, où chacun oscille entre abandon et prise de pouvoir.»
Ainsi, le fantasme de viol où se mêlent domination et soumission, nous permet de gérer et contrôler le désir et les rôles de chacun. On est donc finalement décisionnaire dans l'acte sexuel et ce fantasme nous permet d'être le metteur en scène.
Le psychisme dispose heureusement d'un phénomène de cicatrisation très efficace : la production de fantasmes où peuvent se réaliser tous les « irréalisables ». Malheureusement, certains esprits mal structurés confondent fantasmes et « projets possibles » car le psychisme, pour des raisons d'économie bien compréhensibles, utilise la même bibliothèque de représentations. Les fantasmes pourtant se suffisent à eux-mêmes et permettent de garder équilibre et initiative. Ils sont indispensables et comme tels, acceptables par un esprit normalement constitué.
L'expression artistique des fantasmes permet de graver sur un support, moins labile que la mémoire, des représentations pour les fixer et les partager. L'industrie du cinéma pornographique a fait grand usage de ce fantasme du viol en produisant des films soit contenant des scènes de viol soit ayant pour thème le viol de bout en bout.
Joy (tourné en 1977 avec Sharon Mitchell) est emblématique du fantasme de viol. Une jeune femme, Joy, refuse d'avoir des relations sexuelles avec son petit ami. La première scène du film nous montre son viol par deux individus, quand ils ont fini elle leur dit : « j'en veux encore, j'en veux plus ! ». Les deux individus se sauvent un peu épouvantés. Après avoir été violée, Joy devient obsédée par le sexe et commence à avoir des rapports sexuels sans discernement. Elle est arrêtée par la police mais est relâchée après avoir été « très » coopérative.
Sans chercher l'exhaustivité, on peut citer des films comme :
— Joy
— Le violeur
— Au caprices des dames
— Les mauvaises rencontres
— Le secret d’Elise
— Belles de rêve
— L’éducation d’Anna
— Fièvres nocturnes
— Le bal du viol
— Julie la douce
— Pervenches ou les risques dumétier
— Prison très spéciale pour femmes
— Sens interdits
— Breaking and entering
— Pucelles Violées
— Violée, elle en redemande
— Cathy, fille soumise
— Les culottes de Charlotte
— Le fruit défendu
— Otages
— Moglie Abusata
— Doom figther 2: Apoteosi Finale
— Sceneggiata Napoletana
— La ragazza del clan
— Stupri di guerra (Viols de guerre)
— Moglie Abusata
— 1945 - Prede di guerra
— Carcere Amori Bestiali
et tant d’autres…
La littérature, la bande dessinée comprennent de multiples œuvres où ce fantasme est présent. On peut citer l’œuvre de Milo Manara et notamment son album « Rendez-vous fatal ».
4 years ago